Entre
autres idées “lumineuses” suggérées en vue de renflouer
Télé-Liban, en difficulté, celle du ministre d’Etat
pour les affaires financières (notre photo), ne manque pas de surprendre.
En effet, il préconise la prise en charge par les Libanais (entendre
les contribuables) de la station étatique. Nous répondrons
par l’affirmative à cette proposition, à condition que la
chaîne officielle soit ouverte à toutes les franges de la
société et accorde le même temps à l’antenne
aux loyalistes et aux opposants...
La crise financière
à laquelle Télé-Liban se trouve en butte, tellement
grave que la chaîne publique n’est plus en mesure de respecter ses
engagements, dont celui de payer leurs mensualités à son
personnel, a fait l’objet d’une réunion au bureau et sous la présidence
du ministre d’Etat pour les affaires financières.
Le ministre de l’information qui y a participé, devait annoncer
la mise au point “d’une série d’idées à soumettre
au Conseil des ministres au cours de sa première séance de
travail.
Il s’agit, apprenons-nous - d’après ces idées - de rechercher
les moyens suceptibles d’assurer la survie de la station étatique
et, aussi, d’élaborer les formules légales lui permettant
d’atteindre cet objecti: “Télé-Liban, a-t-il soutenu, et
quoi qu’il arrive, continuera à œuvrer sous l’ombrelle des conditions
nationales”, sans expliciter davantage le fond de sa pensée...
Cependant, la veille, le grand Argentier de la république voulait
faire assumer aux Libanais - les contribuables, naturellement - le financement
de la télévision officielle.
A l’appui de sa proposition, le ministre d’Etat s’est posé la
question de savoir s’il était possible de renflouer cette station
sans le soutien du Trésor. Et de répondre: “Cela dépend
de ce que cette dernière pourrait offrir de plus à l’Etat
que les médias audiovisuels privés... surtout si ces derniers
lui assurent les mêmes services sans aucun soutien de sa part.”
M. Sanioura estime que “les Libanais devraient supporter le coût
d’une politique de soutien (à Télé-Liban) s’ils souhaitaient
une telle politique, citant le cas de la chaîne relevant de la BBC
en Grande-Bretagne.
Or, nous ne sommes pas en Grande-Bretagne et on sait comment les choses
se passent dans nos murs...
Nous répondrons donc à M. Sanioura que les Libanais seraient
disposés à s’exécuter dans le sens qu’il préconise
et ils le feraient volontiers, en dépit des nombreuses difficultés
auxquelles ils sont confrontés dans leur vie quotidienne, à
une condition: que la télévision étatique, à
l’instar de celle subventionnée par la BBC, réserve le même
temps d’antenne à toutes les franges de notre société,
aux opposants et aux loyalistes sans aucune discrimination, surtout en
période électorale...
Mais, chacun en est persuadé, il s’agit d’une condition rédhibitoire
(pour le Pouvoir), pour la simple raison que celui-ici tient à garder
la haute main sur l’audiovisuel, preuve en est qu’il a constitué
un Conseil supérieur de pure forme, dont un membre a avoué
son impossibilité, avec ses collègues, de s’acquitter de
leur mission...
L’Etat serait-il disposé à “privatiser” la chaîne
officielle? Ou serait-ce le but qu’il vise en s’abstenant de la renflouer? |