Dans
son message de Pâques, S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir a regretté
les tiraillements internes et le fait pour les responsables de se rendre
en dehors des frontières pour se réconcilier... L’éminent
prélat a, également, déploré “les circonstances
tragiques dans lesquelles nous vivons, paralysant l’Etat au point de l’empêcher
de rechercher des solutions à tant de problèmes graves auxquels
notre peuple est confronté”. Enfin, il a demandé à
ses coreligionnaires et compatriotes de ne pas désespérer
de l’avenir.
Bien
que certains milieux, on sait lesquels, prétendent se soucier de
préserver la haute instance nationale que constitue le siège
patriarcal maronite, en lui conseillant de ne pas s’engager dans la politique,
Bkerké n’a pas dérogé à la coutume et a adressé
aux Libanais un message de Pâques, dans lequel il a abordé
les problèmes de l’heure aux plans politique et socio-économique.
Le cardinal Nasrallah Sfeir devait élever la voix le jour de
la Résurrection, fête de l’espérance, parce que notre
brave peuple est affligé d’une crise grave, résultant d’une
nouvelle brouille entre les pôles du pouvoir.
L’éminent prélat a demandé à ses coreligionnaires
et compatriotes de ne pas se laisser gagner par le désespoir. Comment?
“En renforçant leur foi dans leur patrie et son avenir.”
Quand les présidents de la République et du Conseil
se boudent, au point de ne pas échanger les vœux à l’occasion
des fêtes de l’Adha et de Pâques, le patriarche Sfeir a le
devoir de se manifester, pour engager notre peuple à rester vigilant
et à ne pas se laisser abattre “par les circonstances tragiques
qui paralysent l’Etat et l’empêchent de prendre, dans le domaine
social, des initiatives susceptibles d’alléger le fardeau sous lequel
ploient les citoyens.”
Et, aussi, pour dénoncer la corruption administrative,
le gonflement de la dette publi-que... et les tiraillements perma-nents
entre les responsables qui les poussent à chercher un arbitre en
dehors des frontières.
Et Sa Béatitude de penser “à ceux qui souffrent
de se voir privés de la joie que procure la fête; aux mères
et aux enfants qui attendent leur père, dont ils sont sans nouvelles
depuis des années; aux citoyens en chôma-ge à cause
de la concurrence de la main-d’œuvre étrangère; aux malades
incapables de se faire hospitaliser par manque d’ar-gent; aux tout jeunes
contraints de travailler, alors qu’ils sont en âge scolaire, leurs
parents ne pouvant payer les frais d’inscription.
Enfin, le chef spirituel des maronites lance un vibrant appel
à la réconciliation natio-nale, “voie de la paix devant s’instaurer
entre tous les Liba-nais, pour mettre fin aux diffé-rents particularismes
et aux conflits d’intérêts parfois plus terribles que la guerre”... |