PAUL
PRUD’HON À NEW YORK ET PHILIPPE MOURANI À BEYROUTH
Et pour changer un peu des niaiseries de nos politiciens, si l’on parlait d’autre chose au Liban? A l’heure présente, une expo-sition unique se déroule à New York. Il s’agit de la rétrospective de l’œuvre de Pierre-Paul Prud’-hon qui se tient jusqu’au 7 juin au Metropolitan Museum of Art. Cette exposition rassemble 160 peintures, gravures, dessins, illustrations et portraits réalisés par l’artiste. Prud’hon (1758-1823) a été surnommé le “Corregio français”, le peintre de la grâce. L’allégorie de “Psyché et Cupi-don ou Psyché emportée par les zé-phirs”, exprime le parfait voca-bulaire de l’amour. Sait-on qu’une copie parfaite signée Philippe Mourani, existe à Beyrouth? Philippe Mourani, un des plus grands peintres libanais pour lequel le Musée Sursock prépare pour l’année prochaine une rétrospective? C’est au hasard d’une de nos pérégrinations que ce tableau de Mourani dans toute sa splendeur, a été découvert. Nous laissons au lecteur le soin d’en juger. |
ON Y PERD SON FRANÇAIS
A l’heure des satellites, des chaînes câblées, de
l’EURO, des distances qui n’en sont plus, où tout le monde voit
et entend tout le monde, on se demande bien si l’on parle le même
langage, même si l’on est censé parler la même langue.
Le même soir, on a pu entendre à la TV française,
des candidats et des candidates qui ont déclaré:
- “J’aime acter...” (québécois, je veux dire jouer).
- “La votation” (voter en suisse, c’est dans le Larousse).
- “Nonante” (belge, c’est-à-dire quatre-vingt-dix).
Sans compter toutes les expres-sions franbanaises: “Fais-toi voir”,
etc...
Alors?
Peu importe les mots qu’on emploie, pourvu qu’on s’entende.
LA IIe RÉPUBLIQUE: CELLE
DE L’INCOHÉRENCE
Il y a les Prix Nobel et les “Contre-Prix”.
Si Tony Blair et Clinton vont être nominés pour le Prix
Nobel de la Paix, en raison de leur action en Irlande, le Liban serait
en excellente position pour que ses leaders reçoivent les contre-prix.
Les contre-prix sont décernés par des contestataires,
ou par des personnalités qui estiment qu’il y a eu des contre-performances.
C’est le cas du Liban.
Jamais dans l’histoire du Liban moderne, les responsables n’ont affiché
une telle irresponsabilité par rapport aux Libanais.
Irresponsabilité politique, irres-ponsabilité économique,
irresponsa-bilité législative, etc... On pourrait continuer
toute une liste.
Il semble que le seul souci des gouvernants soit de rendre la vie intenable
aux gouvernés.
On se demande encore quel “génie” a lancé la question
du “mariage civil”... Non pas celui qui l’a proposée à voix
haute, mais l’“éminence grise” qui l’a soufflée; et quelle
en est la raison, sinon d’agrandir la faille qui existe entre les différents
pôles du pouvoir?
Des manipulations en tout genre, des dérivatifs, des simulations
qui détournent les Libanais de tous les problèmes graves
de l’heure. Quand il est question de survie, on se moque bien de la manière
de “comment on fera l’amour”, quand il y a amour...
TRÉSORS DE GUERRE: LES OBJETS D’ART
ONT-ILS UNE PATRIE?
Eltsine a saisi la Cour constitution-nelle russe à propos d’une
loi qu’il conteste, déclarant propriété russe les
biens culturels saisis par l’Armée rouge en Allemagne pendant la
guerre.
Le fabuleux butin de guerre pris à l’Allemagne hitlérienne
par l’Armée rouge et déclaré “propriété
russe”, par le parlement russe, est composé de 200.000 objets d’art,
dont le fameux “Trésor de Priam” exhumé sur le site présumé
de la ville de Troie.
L’or de Troie est le joyau de ce trésor culturel et artistique
pillé par l’armée soviétique dans l’Allemagne en ruines
et dont Bonn négocie le retour depuis 1991.
Mis au jour en 1873 à Hissarlik (Turquie) par l’archéologue
allemand Heinrich Schliemann, le trésor qui remonte au troisième
millénaire avant J.C., avait été emporté par
l’Armée rouge de Berlin anéantie en mai 1945.
Le différend russo-allemand est un des aspects de la grande
question qui se pose aujourd’hui aux nations et, particulièrement,
à l’Europe: les objets d’art ont-ils une patrie?
Faut-il retourner ou restituer (selon le cas) les biens culturels à
leurs pays d’origine?
Et dans ce cas, que peut-on garder?
Imagine-t-on un instant la France retournant la Venus de Milo ou la
Joconde?
Peut-on un instant imaginer le British Museum rendant à l’Egypte
toutes les pièces d’art égyptien qu’il possède?
Peut-on... La liste est longue.
Que faut-il faire aujourd’hui où les nations se rapprochent
de plus en plus, où les frontières en Europe ne signifient
presque plus rien?
Faut-il maintenir le statu quo et créer un nouvel ordre culturel
mondial, comme on a créé un nouvel ordre économique?
Mais si l’Economie peut se résumer en chiffres, il n’en est
pas de même dans le domaine du beau...
GUERRE ET PAIX
Plutôt que de se préoccuper du mariage civil, les gouvernants
devraient se préoccuper davantage de la santé des Libanais.
Il a suffi de quelques jours de chaleur pour que la ville pue, que
les moustiques, les souris et toutes sortes d’insectes réapparaissent,
que l’eau potable soit jaune, que la mer rejette toutes les bouteilles
qui s’y sont accumulées, etc...
Il n’est pas exigé de tout gouvernant qu’il soit instruit...
C’est bien le contraire dont on a la preuve quotidienne. On sait que rampant
et médiocre l’on arrive à tout. On sait ce qui est advenu
de la plupart de nos énarques et des gens compétents.
Mais pousser le cynisme jusqu’à vouloir promulguer des lois
quand on ignore le b et a = ba des textes juridiques, c’est prendre les
Libanais pour des imbéciles, même s’il en existe beaucoup?