Au terme
de deux jours de délibérations, les parlementaires d’origine
libanaise ont adopté un certain nombre de recommandations que le
président de la commission parlementaire des Affaires étrangères,
a qualifiées de “timides”... En ce sens, qu’elles se contentent
“de décrire le mal sans prescrire aucun remède pour le soigner
et le guérir”... Fait à signaler: les salles de rédaction
- à l’exception de quelques-unes dites “privilégiées”
- ont été maintenues à l’écart du 3ème
congrès de ces congressmen qui auront vite oublié et leur
pays d’origine et leurs recommandations, dès le moment où
ils auront regagné les pays où ils résident...
Nous avons entendu parler d’un congrès - le troisième
de-puis la fondation de leur Union - que les parlementaires d’origine libanaise
ont tenu durant deux jours au siège de l’Assemblée nationale,
place de l’Etoile.
D’après certains recoupe-ments, les congressmen ont pris un
certain nombre de recom-mandations que M. Ali el-Khalil, président
de la commission par-lementaire des Affaires étran-gères
a qualifiées, à juste raison, de “timides”, spécialement
celles ayant un caractère politique.
“Nous ne devons pas nous contenter de décrire le problème,
a déclaré le député sudiste. Il faut que nos
collègues incitent leurs gouvernements respectifs à appuyer
la cause libanaise.”
Quelle est la nature de leurs recommandations? La toute première
demande au président de la République d’accorder la nationalité
libanaise à tous les sénateurs et députés membres
de l’Union, “pour les services rendus à la mère-patrie” (sic)!
Et pourquoi pas à tous les Libanais d’outre-mer désireux
de récupérer la nationalité de leur pays d’origine?
En fait, quels genres de servi-ces ces congressmen ont-ils ren-dus
à la mère-patrie? On serait curieux de le savoir! A notre
con-naissance, la plupart d’entre eux se sont intégrés dans
la société des pays où ils sont établis avec
leur progéniture, celle-ci igno-rant tout du pays des Cèdres,
dont elle ne parle pas la langue, ce qui est le dernier de ses soucis.
Ainsi, après avoir passé du bon temps sous notre ciel,
les congressmen (d’origine libanai-se) auront réintégré
leurs pays d’adoption, pour oublier leurs travaux de Beyrouth et ne plus
se souvenir de leurs recommanda-tions qui resteront, comme tant d’autres,
lettre morte.
Parmi les recommandations, il en est une qui a retenu notre at-tention
et prête à rire. Voici en quoi elle consiste: “les parlemen-taires
d’origine libanaise ont demandé au gouvernement libanais de s’employer
à attirer les investissements étrangers au Liban. A cet effet,
ils ont proposé l’organisation, en l’an 2000, d’une saison d’estivage
au cours de laquelle les émigrés bénéficie-raient
de tarifs préférentiels, au niveau des transports et de l’hôtellerie,
notamment”.
Cependant, un député libano-canadien, Mohamed Omayri,
a noté qu’il était difficile d’attirer les investissements,
“dans la mesure où le pays croule sous les dettes”...
Réponse du président de la Chambre: “Il est vrai que
nous accusons, actuellement un déficit et qu’il y a du gaspillage...
Mais je suis certain qu’après la fin de l’occupa-tion israélienne,
il nous sera possible de reconstruire le pays en moins de dix-sept ans”
(sic). Il a, également, souligné que “la démocratie
se renforçait chez nous chaque jour davantage...”
Quand l’ennemi israélien évacuera-t-il notre territoire?
Le chef du Législatif n’a avancé aucune date, de peur que
sa prédiction soit pareille aux “promesses printanières”
du chef du gouvernement qui ne se sont pas encore concrétisées...
Retenez bien, aussi cette autre recommandation (d’ordre politi-que):
“les participants au congrès ont réclamé un retrait
incondi-tionnel des forces israéliennes du Liban-Sud, conformément
à la résolution 425 du Conseil de Sécurité
et condamné toutes les opérations militaires prenant pour
cible les civils au Sud et dans la Békaa-ouest”. |