![]() Celiney Yazbek a survécu au naufrage, contrairement à son époux Antoine. Ceci est confirmé dans la liste des rescapés recueillis par le “Carpathia”. Dans certaines listes, on écrit “Salimay” Yazbek, dans d’autres Celiney, mais il ne fait aucun doute que c’est la même personne; comme le confirme Walter Lord. Mme Antoine Yazbek s’est embarquée sur le radeau pliant C (collapsible) le dernier à prendre la mer. Dans le livre “Titanic, destination Désastre” on lit: “Sous les bossoirs avant, précédemment utilisés pour la mise à l’eau du canot NÞ1, était accroché le radeau pliant C, en cours de chargement, sous la direction de premier officier Murdoch. Le radeau était plein aux deux-tiers lorsqu’un important groupe d’hommes apparut, prêts à le prendre d’assaut. Le commissaire en chef, H. McElroy qui assistait Murdoch, tira deux coups de pistolet. Les détonations surprirent la cohue à tel point que les hommes reculèrent, dégageant un large espace autour du bateau. Ne voyant aucune femme à proximité, Wilde, l’officier en second commanda d’affaler le canot. Il commençait à descendre au-dessous du niveau du pont lorsque, J. Bruce Ismay, président de la White Star Line, n’apercevant personne aux alentours, s’avança tranquillement pour embarquer dans le canot qui descendait. Cet acte qu’on peut difficilement qualifier de couardise dans les circonstances présentes, allait par la suite lui donner des heures atroces d’intense regret.” Avoir survécu au drame du Titanic avait rendu Ismay extrêmement impopulaire aux yeux du public. Il avait interdit à son entourage et à ses proches d’évoquer en sa présence le Titanic. Il mourut en 1937. Le radeau C sur lequel avait pris place Bruce Ismay, contenait 40 personnes à bord, dont plusieurs Libanais: Mariana Assaf; Latifa, Marie, Eugénie et Hélène Baaclini; des personnes de la famille Daher, Kiamé, Moubarek (Moubarak), Nackid (Naked), Touma, Whahbee (Wehbe), Zanni (Zeany), etc... C'était le dernier chargement humain avant que le "Titanic" sombre . |
LES LIBANAIS DU “TITANIC”
Suite à l’appel lancé dans “La Revue du Liban” NÞ1992
du 11 avril 1998, concernant les “Libanais du Titanic”, plusieurs Libanais
détenant des bris d’information au sujet de parents disparus ou
rescapés de la célèbre tragédie du paquebot
nous les ont communiqués.
Incontestablement, c’est le témoignage de Camille Michel Tarazi
qui est le plus intéressant et fournit des détails exclusifs.
Le jeune homme écrit:
“Cela fait plus de onze ans que je suis passionné par le drame
du “Titanic”, c’est-à-dire bien avant le film de James Cameron.
C’est en lisant votre article dans “La Revue du Liban” que j’ai pensé
vous fournir quelques informations sur M. et Mme Antoine Yazbek qui s’étaient
embarqués sur le “Titanic”, et sur les autres Libanais. Antoine
et Celiney Yazbek venaient du Liban-Nord comme beaucoup d’autres passagers
du Titanic.
Chapitre 2 (P. 44-45)
“Aussitôt après le choc, écrit Walter Lord, Mme
Celiney Yazbek, jeune mariée de deux mois à peine, s’élance
dans le couloir avec son mari Antoine. Au lieu de monter sur le pont, ils
vont directement voir en bas ce qui se passe. Entrouvrant la porte de la
chaufferie, ils aperçoivent les mécaniciens qui travaillent
fiévreusement aux pompes. Ils n’ont pas besoin d’en voir plus et
se précipitent dans leur cabine pour s’habiller.”
Chapitre 4 (P.80)
“Quand Celiney Yazbek se rend compte que son mari ne monterait pas
dans le canot où elle se trouve, elle se met à crier et cherche
par tous les moyens à en sortir... en vain”.
Chapitre 4 (P.82) (Flash-back dans le livre)
“Plusieurs personnes qui avaient laissé tout ce qu’elles possédaient
dans leur cabine, voulurent redescendre prendre ce qu’elles avaient de
plus précieux, ce qui donna lieu à quelques surprises, Celiney
Yazbek trouva sa cabine complètement submergée et put à
peine retourner sur le pont....”
POURQUOI TANT DE FEMMES ET D’ENFANTS LIBANAIS
VICTIMES DANS LE NAUFRAGE?
Beaucoup de Libanais sont morts dans ce désastre, car ils ignoraient
l’anglais, raconte Celiney Yazbek. Ils ne comprenaient pas les instructions
données et ont paniqué. Ainsi, plusieurs canots de sauvetage
contenaient des rescapés en sous-nombre. Certains canots ont quitté
avec le tiers de chargement de leur capacité. Elle-même n’a
dû sa survie que parce que sachant qu’elle et son mari devant émigrer,
ils s’étaient mis à l’étude de l’anglais.
Antoine a été noyé parce qu’il avait compris que
“les femmes et les enfants d’abord”... alors que plusieurs hommes se sont
trouvés dans des canots de sauvetage.
Le canot NÞ1 atteint le Carpathia avec une douzaine d’occupants
seulement.
TRAGI-COMIQUE: ÉTERNEL FÉMININ
Arrivée sur le Carpathia, une femme sauvée Winnie Trout
est secourue par une passagère. Cette dernière lui demande
si vraiment elle a tout perdu. Winnie lui confirme qu’elle ne possède
plus rien, sans manifester la moindre émotion.
“Vous avez vraiment tout perdu, insiste la passagère, y compris
vos produits de beauté?”
Winnie le lui reconfirme. Alors, cette passagère compatissante
retire de son sac une boîte de poudre de riz. Elle lui en verse dans
un mouchoir, lui donne une houpette... Miss Winnie Trout a du mal à
garder son sérieux.
Dans son état, en chemise de nuit avec une couverture sur les
épaules, le dernier de ses soucis était de se poudrer le
nez... Mais elle joua le jeu! (souvenir de Celiney Yazbek).