
Le brigadier Elias Daoud, chef du
département de services et de relations publiques des FSI.
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La mobilisation générale exige une
rapidité dans
l’action et l’opération ne dépasse
pas 5 minutes.
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Le “112” est, désormais, le numéro que peuvent appeler
les Libanais à tout moment en cas d’urgence. Crimes, infractions,
vols, homicides, accidents, incendies, même les catastrophes naturelles
relèvent du domaine de la cellule d’urgence des Forces de Sécurité
Intérieure. C’est ce qu’affirme le brigadier Elias Daoud, chef du
département de services et d’opérations au quartier général
des FSI.
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Mis en ligne depuis
presque deux mois, le “112” est connecté à toutes les salles
d’opération des FSI, dans toutes les régions libanaises.
Partout, au Nord, à Tripoli, à Zghorta, à Zahlé,
dans la Békaa, au Sud, à Saïda, à Nabatieh, à
Jounieh et Baabda; en plus d’une cellule centrale au quartier général
à Beyrouth; en somme, un réseau ramifié couvrant tout
le Liban.
FACILITER LA COMMUNICATION ENTRE LE CITOYEN
ET LES FSI
“L’objectif est de faciliter la communication entre le citoyen et les
forces de l’ordre, explique le brigadier Elias Daoud. Ainsi, pour demander
du secours, il suffit de composer le “112” sans code, que ce soit d’un
appareil portable (mobile) ou d’une ligne téléphonique, donner
son nom complet, préciser son adresse et le genre d’accident, ainsi
que la nature de l’aide dont on a besoin. Une fois notifiées, les
FSI s’occupent de l’opération et mobilisent les services concernés.
Disposant d’un large réseau de communication, elles dépêchent
sur les lieux en une durée limitée, des ambulances, la défense
civile, des pompiers et, surtout, la police.
“Par ailleurs, les FSI font circuler des patrouilles dans toutes les
régions, en particulier à Beyrouth, pour veiller sur la sécurité
et le confort des citoyens.
“La salle d’opération centrale pourrait toujours les envoyer
sur les lieux. En principe, la durée d’une opération ne dépasse
pas 5 à 6 minutes, la rapidité dépendant de la proximité
géographique du lieu de l’accident.
En cinq minutes à Beyrouth? N’est-ce pas invraisemblable, avec
le trafic?
“Pourtant, c’est vrai. A Beyrouth et dans ses banlieues où le
trafic atteint ses points culminants, les FSI disposent de dix patrouilles.
Chacune sur-veille un secteur géographique précis, la capitale
étant divisée en plusieurs secteurs pour mieux la cerner.
Ainsi, même aux heures de pointe, les gendarmes arrivent à
destination en un temps record.
L’OPÉRATION DE A À Z
“Cette rapidité dans l’action est due à une spontanéité
dans la mobilisation. En réalité, plusieurs équipes
assurent la permanence dans les locaux. En recevant un appel, les
membres se partagent les tâches, l’un appelant les ambulances, l’autre
les pompiers et, ainsi de suite. Ce travail à la chaîne met
plusieurs détachements en action continue.
“Les appels qu’on reçoit, ajoute le brigadier Daoud, sont strictement
enregistrés. Chaque étape de l’opération est mentionnée,
sans omettre aucun détail: l’heure, la durée, le lieu, les
personnages, les services ayant participé à l’opération.
Toutes ces indications sont précisées par celui qui reçoit
l’appel, les salles d’opération étant soumises à une
inspection quotidienne permanente. Tout doit être clair, pour savoir,
ultérieurement, à qui incombe la responsabilité.
PERSONNEL QUALIFIÉ
Par ailleurs, le personnel des cellules d’urgence subit un entraînement
spécifique. Les agents de police, après avoir poursuivi des
études, effectuent leur stage dans une cellule, supervisés
par d’anciens agents et officiers. D’ailleurs, dans chaque cellule, un
officier commande une équipe et dirige les opérations 24
heures sur 24. Les équipes se remplacent et se succèdent
à tour de rôle pour enregistrer les appels et diriger les
opérations.
“En ce qui concerne les équi-pements utilisés, le personnel
use de toute la logistique disponible des FSI, les salles d’opération
étant en rapport constant avec les patrouilles.
“Les équipements de communication sont d’une importance capitale
dans notre travail. Heureusement, on manipule un réseau large et
ramifié reliant le Hermel à Beyrouth. Dans notre mission,
il n’y a pas de place à l’erreur.
“Malheureusement, l’erreur est humaine. Parfois, on reçoit de
fausses alertes. Cependant, on est capable d’identifier la personne en
localisant l’endroit d’où est venu l’appel. Des mesures répressives
sont prises à l’encontre de l’auteur d’une fausse alerte.
“Le citoyen libanais doit se rendre à l’évidence que
ce service a été établi pour son profit et sa sécurité
non, pour son divertissement. Chaque appel mobilise plusieurs policiers
et gendarmes mais, aussi, d’autres services: la Croix Rouge, la Défense
civile, etc. Chaque fausse alerte entraîne une perte de temps considérable
et de vains efforts.
“Ce système est très efficace. Cependant, il faudra du
temps pour que le citoyen s’habitue à ce genre de service.
“Avant, l’appel s’opérait à travers les canaux traditionnels,
par téléphone ou auprès des postes de gendarmerie;
maintenant, la communication est plus facile. Il suffit de composer le
“112”, les FSI étant toujours à l’écoute.
“Il est vrai qu’au début, l’affluence était plutôt
faible, mais on espère qu’au fur et à mesure que le Libanais
prendra connaissance du “112”, il appellera, d’autant que l’appel est gratuit
et non taxé, fait rare au Liban.”
Assurer la sécurité permanente du citoyen demeure une
tâche difficile. Pour cela, les FSI ont installé leur propre
système: le numéro 112 relie directement le citoyen à
leurs cellules d’urgences; c’est, en quelque sorte, le “911”, version libanaise.
Sans code, gratuit et facile à retenir, on peut le composer
à partir d’un cellulaire ou d’une simple ligne téléphonique.
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