J’adresse
au roi fahd l’hommage de ma gratitude
et de mon respect
Nous ne disposons pas d’un service de renseigne-ments,
bien que l’espionnage commercial soit légal
et toléré
J’ai gelé certains de mes projets en
attendant des circons-tances plus favorables
Nos associés séoudiens et arabes
ont accru nos réussites
Certains leaders croient que les investisseurs
sont une bouchée facile à avaler et font fuir les capitaux
Les propriétaires de biens-fonds au
Liban ne sont pas maîtres de leurs domaines
J’invite les Libanais à dépasser
l’étape présente et à coopérer sans réticence
pour sauver la patrie
Transformé en musée, le palais
Pharaon conserve son cachet, son fondateur ayant contribué à
l’édification du Liban moderne
|
Il ne connaît
pas la régression et ne fait jamais marche arrière, sa mentalité
en perpétuelle évolution et son esprit en éveil rejetant
une telle éventualité. Artiste génial, Robert Mouawad
se soucie toujours d’être un innovateur refusant de s’inspirer des
autres ou de les plagier. Il se préoccupe de créer du nouveau
et de l’inédit.
Il a foi dans l’effort sincère qu’il mobilise en faveur du
don artistique où il a transcendé. Robert Mouawad occupe
la première place dans le domaine de l’or, du diamant et des pierres
précieuses, les transformant en pièces de valeur.
L’éclat et la brillance n’ont pas échu spontanément
au président du conseil d’administration du Groupe mondial Mouawad
de la joaillerie. Cette haute charge a été la consécration
d’un talent sans égal et d’une forte personnalité.
Ajoutez à ses capacités artistiques, une moralité
rare qui constitue l’une de ses qualités distinctives.
Homme sociable et avenant, se prêtant au dialogue, ayant une
vaste culture et beaucoup d’entregent, il est minutieux dans tout ce qu’il
dit et réalise.
Il voue une égale affection au Liban et à l’Arabie
séoudite. Maintes fois, il a exprimé son admiration à
la personne de S.M. le roi Fahd Ben Abdel-Aziz Al-Séoud. “Serviteur
des deux saintes mosquées’, en raison des valeurs qu’il représente,
comme de ses hautes qualités morales et de leader hors pair, assumant
ses responsabilités avec lucidité, longueur de vue et courage.
Vous pouvez aimer ou ne pas aimer Robert Mouawad - si vous êtes
affligé du complexe de haine vis-à-vis des personnes douées
- mais vous êtes porté, forcément, au moment de procéder
à une évaluation réaliste, à admirer cet esprit
innovateur et créatif, ayant fondé un empire géant
qui prend de plus en plus d’ampleur, marqué par la transcendance
parfaite.
Marié à Leila Chahine, la compagne de sa vie et de
sa lutte, il est père de trois jeunes universitaires qui se sont
avérés d’excellents administrateurs, partageant ses efforts
et ses charges. Nous avons nommé: Fred, Pascal et Alain.
Chacun d’eux assume avec fierté, une responsabilité
éminente dans la consolidation des piliers du grand temple frappé
du cachet des Mouawad.
Robert Mouawad est un nom appelé en permanence à occuper
des postes de premier plan. Plus d’une fois, il a décliné
des portefeuilles ministériels qui lui ont été proposées,
considérant que quiconque est productif, peut être lié
dans tous les secteurs et les domaines.
L’interview a été enregistrée avec Robert Mouawad
dans l’archipel des Maldives et s’est prolongée durant des heures.
MA PROFESSION EST TOUT DANS MA VIE
- Il est de notoriété publique que le halo de prestige
dont vous jouissez est dû, en premier lieu, à votre succès
dans le domaine professionnel lequel s’est traduit par l’édification
d’un empire ayant ses ramifications dans la mère-patrie. Quel est
le volume de vos investissements au Liban et où en sont les projets
que vous y réalisez?
“Il me plaît de parler, tout d’abord, du volet professionnel
de mes activités, car ma profession est ma vie; je lui ai donné
tout mon temps, mes efforts et ma fatigue. Mon succès professionnel
est la raison du bonheur que je ressens aujourd’hui en toute modestie.
C’est lui qui m’a incité à investir dans la mère-patrie.”
- Le groupe Mouawad est une institution qui se renforce chaque jour
davantage, ayant à son service des éléments de valeur
et dont les créations servent de modèles. Quelle est sa position
par rapport à toute autre entreprise similaire? Après la
régression de l’entreprise “F. Winston”, votre institution est-elle
devenue la première dans son domaine?
“Il est difficile d’établir une comparaison dans ce domaine
pour maintes raisons. La plus importante est que le groupe Mouawad ne dispose
pas d’un organisme de renseignements pour connaître ce qui se passe
dans le monde sur le plan de la concurrence, bien que l’espionnage commercial
soit toléré et légal.
“Nos voyages et déplacements dans le monde nous ont permis d’avoir
une idée de la situation et de la place de nos concurrents sur le
marché.
ÈRE DES ALLIANCES
“Nous pouvons dire que le rôle de nos concurrents régresse
jour après jour, à cause de l’amenuisement des compétences
dans la joaillerie, la quantité étant privilégiée
aux dépens de la qualité, en vue de la recherche du
profit.
“Or, nous vivons maintenant l’ère des alliances: l’acquisition
des entreprises en difficulté est suivie de l’achat d’institutions
moyennes et de regroupement de sociétés.
“Puisque nous parlons des alliances dans le monde, il est nécessaire
de faire état de l’acquisition de sociétés fabriquant
des articles de luxe. Ainsi, le groupe “Richemond” d’Afrique du Sud, après
son achat des sociétés “Cartier”, “Piaget”, “Vacheron Constantin”
et d’autres petites firmes en rapport avec l’industrie horlogère
et ses accessoires, commence à contrôler une frange importante
de ce marché.
“Dans le domaine des bijoux, ce phénomène ne s’est pas
manifesté et il est prématuré d’envisager une grande
opération de fusion qui serait la première de son genre dans
le monde. Nous procédons à l’étude économique
d’une transaction concernant l’acquisition d’une grande société
connue dans le secteur de la joaillerie. Si nous réussissons dans
cette opération, le groupe Mouawad sera le premier à sceller
des alliances dans ce domaine.”
DISSOCIER LES ACTIVITÉS INDUSTRIELLE
ET COMMERCIALE
- Selon certaines rumeurs, votre groupe se transformerait en un consortium
de sociétés!
“A vrai dire, nous œuvrons à l’effet de dissocier l’activité
industrielle de l’activité commerciale. En ce qui a trait au volet
commercial, nous coopérons avec des hommes d’affaires séoudiens
formant une élite d’investisseurs. Avec leur association au plan
commercial, nous ambitionnons d’élargir la base de nos actionnaires
et, partant, de donner au groupe Mouawad plus d’éclat et de succès
à longue échéance.”
- Croyez-vous que l’adhésion des hommes d’affaires à
votre groupe vous permettra d’élargir votre champ d’action?
“Je ne vous cache pas que depuis quatre ans, nous avons élaboré
pour la société une politique aux objectifs clairs en vue
de son élargissement. Il ne fait pas de doute que la fondation de
la nouvelle société après la dissociation de nos activités,
nous encouragera à persévérer dans la politique d’expansion
en divers points du globe.
“Dans le Golfe, nous avons ouvert trois branches supplémentaires.
“En Extrême-Orient, nous disposons de cinquante expositions de
bijoux, dont trente-deux au Japon.
“Au Liban, nous avons inauguré, dernièrement, une exposition
de bijoux à Kaslik et nous nous préparons à ouvrir
une nouvelle exposition au “Village Mouawad” à Broummana, en plus
de l’établissement qui sera ouvert dans le nouvel édifice
en cours de construction à Accaoui, près du ministère
des Affaires étrangères.
“En Europe, nous nous trouvons dans l’étape finale des pourparlers
en vue de l’achat des établissements “New Bond Street” à
Londres.”
POUR UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE L’OPEP
- Le groupe Mouawad maintiendra-t-il son expansion cette année
ou serait-elle affectée par la baisse des prix de l’or noir sur
les marchés mondiaux?
“Les divers secteurs économiques seraient affectés par
la baisse des prix du pétrole, si celle-ci venait à se perpétuer.
Dieu merci, le royaume d’Arabie séoudite se porte bien. Je crois
que le prix du baril de pétrole dans le budget séoudite pour
l’année fiscale 1418 - 1419 a été fixé à
16 dollars.
“Si nous prenons en considération le fait qu’en janvier 1997,
le prix du baril avait atteint 21 dollars US, avant de suivre une courbe
descendante, il faut espérer que l’OPEP procèdera à
l’élaboration d’une stratégie nouvelle, à l’effet
de stabiliser les prix de l’or noir.”
- Quels ont été les résultats de vos contacts
avec l’Institut de gemmologie qui porte votre nom, en vue de l’ouverture
d’un centre pour l’enseignement de cette discipline au Liban?
“Les contacts se poursuivent activement. J’ai conféré
avec les responsables de l’Institut qui a confié à une commission
ad hoc le soin d’effectuer une étude sur le terrain, aux fins de
former des jeunes libanais à l’Institut américain de gemmologie.
En ce moment, mon fils Fred examine cette question avec les responsables.”
LE CENTRE DE GEMMOLOGIE DU LIBAN
- Ce centre sera-t-il l’unique de son genre dans la région?
“Il sera l’unique dans tout le Proche-Orient et j’en couvrirai
personnellement les frais. De plus, certains Libanais ont émis le
désir de supporter toute perte, le profit devant revenir à
l’Institut qui est un organisme à but non lucratif, afin d’initier
la génération montante à cette science.”
- Et quel sera son rang sur le plan mondial?
“Ce centre gemmologique n’aura pas son pareil dans le monde. Il délivrera
des diplômes reconnus internationalement.”
- A combien évaluez-vous le nombre des élèves?
“Nous prévoyons l’arrivée d’une cinquantaine d’élèves
de tous les Etats arabes et autant d’élèves libanais, une
centaine au total. Le centre comptera quatre classes, en plus d’un grand
laboratoire.
“Quant aux professeurs, ils seront de différentes nationalités,
leur choix s’effectuant sur la base de leur compétence.”
- Y a-t-il du nouveau à propos de l’Institut pour l’initiation
à la joaillerie?
“Nous faisons construire un centre pour le regroupement des sociétés
Mouawad à la rue Abdel-Wahab Inglizi à Achrafieh. Les travaux
seront achevés à la fin de l’année. Ce centre formera
les jeunes au travail de l’or et à la confection des bijoux.”
- Dans une précédente interview, vous aviez fait part
de votre intention d’investir dans des projets de reconstruction; puis,
vous avez décidé de surseoir à votre décision.
Qu’est-ce qui vous a incité à changer d’avis?
“Le sentiment d’affiliation et l’obsession de la citoyenneté
sont deux faits auxquels n’échappe aucun émigré libanais.
Il ne fait pas de doute que tous les Libanais d’outre-mer voudraient réintégrer
la mère-patrie, surtout ceux qui ont la possibilité d’investir
dans des projets d’utilité publique. Et ce, afin de participer au
processus de la reconstruction.
“Cependant, bien d’obstacles entravent la concrétisation de
leur souhait. En ce qui me concerne, je n’ai pas émis de réserves
et je continue à réaliser des projets, dont le Fonds pour
la reconstruction du Liban, le “Village Mouawad” à Broummana, la
tour résidentielle Mouawad, le palais des hôtes, également
dans cette localité, le Musée Robert Mouawad (ex-palais Pharaon),
le Centre regroupant nos sociétés à Achrafieh et l’immeuble
de Accaoui, près du palais Bustros.”
NOUS PAYONS LES FACTURES DE LA GUERRE
- Pourquoi avoir émis précédemment, des réserves?
“Mes réserves, je les résume comme suit:
1- Il nous est demandé, à nous Libanais, de payer les
factures de la guerre des autres sur notre territoire. Si quelqu’un éternue
dans un pays limitrophe, la petite patrie (le Liban) s’enrhume et cela
se répercute, négativement, sur l’économie libanaise.
2- Les tractations régionales ont leurs retombées sur
nos infrastructures et affectent le cours des affaires.
3- La situation économique mouvementée. D’un côté,
des signes multiples rassurent quant à la reprise économique
et incitent les investisseurs à venir chez nous. Puis, la
crispation apparaît çà et là faisant perdre
la confiance quant à l’avenir.
4- La situation politique pourrie rejaillit sur l’économie
dans son ensemble. Nul ne peut nier que la troïka a freiné
l’œuvre de la reconstruction et le pouvoir tricéphale a influé,
négativement, sur la crédibilité de l’Autorité
et sur sa force.
5- Le propriétaire foncier au Liban n’est pas maître de
sa terre. Malheureusement, certains Libanais croient que les investisseurs
sont une bouchée facile à avaler et au lieu d’encourager
les capitaux étrangers, ils contribuent à les faire fuir.
Or, nous savons tous que le capital est poltron. Est-ce de cette manière
qu’on relève le pays?
“Tout cela m’a porté à geler l’exécution des projets
jusqu’à ce que les circonstances mûrissent et soient plus
favorables. Parmi ces projets:
- Les tours jumelles Mouawad à construire sur l’emplacement
de l’ancien palais Choucair, rue Abdel-Wahab Inglizi.
- Le Centre médical Mouawad derrière l’hôtel “Le
Gabriel” à Achrafieh.
- L’hôtel Mouawad, près du ministère des Affaires
étrangères.
- Le projet de “Dalhamieh” et de “Marina”: le lotissement a été
terminé et nous examinons, actuellement, les offres présentées
par plusieurs sociétés auxquelles sera confiée la
tâche de réaliser les infrastructures.”
PROJETS EN COURS DE RÉALISATION
- Voudriez-vous nous exposer la situation de vos projets en cours
de réalisation au Liban?
“En les passant en revue, nous constatons un nouveau genre de projets
d’équipement et de développement visant à créer
un climat culturel susceptible d’accroître le rayonnement de notre
pays.
1- Les travaux sont menés, activement, en vue d’achever la construction
de la tour résidentielle Mouawad à la rue Gebrane Tuéni.
Cette tour comptera quatorze étages et quatre sous-sols.
2- Depuis quatorze mois, nous avons entrepris d’édifier le “Village
Mouawad” à Broummana, dont l’achèvement est prévu
d’ici à quinze mois, en plus du Centre regroupant toutes nos sociétés.
3- Au musée Robert Mouawad (ancien palais Pharaon), j’ai procédé,
dernièrement, à l’achat de biens-fonds situés près
de ce palais, afin d’y construire des cafés, des restaurants et
des magasins pour la vente d’objets-souvenir.
“Toujours en ce qui concerne le palais Pharaon, nous avons acquis,
comme je l’ai indiqué au cours de précédentes interviews,
50 à 60 pour cent de la bibliothèque de l’ambassadeur Camille
Aboussouan. Nous installerons des vitrines où seront exposées
des pièces anciennes relatant l’historique des bijoux depuis 1800.
“Nous conserverons le cachet du palais et veillerons à ce que
le musée soit l’un des sites touristiques du Liban et une partie
du patrimoine national. En acquérant ce palais, nous avons voulu
le transformer en centre de ralliement des hommes de lettres, de la pensée,
des artistes, pareils à ceux qui existaient aux siècles de
la Renaissance en Europe et, surtout, en France”.
LE FONDS POUR LA RECONSTRUCTION DU LIBAN
- Nous savons que vous contribuez dans une large mesure au Fonds
pour la reconstruction du Liban: où ont abouti les travaux jusqu’à
présent?
“Le Liban a connu un ralentissement dans son développement économique.
Cependant, les indices à longue échéance restent bons
et la position de notre pays sur la scène extérieure jouit
de la confiance de la communauté internationale.
“Les projets immobiliers n’ont pas été affectés
par le marasme dont pâtit le marché local.
“Ainsi, au projet de Mechref, 411.000 mètres carrés ont
été vendus jusqu’à fin 1997, le produit de la vente
ayant totalisé 46 millions de dollars et ce montant est exploité,
mensuellement, d’une manière progressive. Le lotissement de la première
tranche du projet est achevé et la société a entrepris
de lotir la seconde tranche et d’exécuter l’infrastructure.
- Le projet de Malibu Bay, dans la baie de Maameltein a été
terminé et la plupart de ses chalets ont été vendus.
- Le projet de l’oasis de Broummana est en cours d’exécution.
Jusqu’ici quinze des quatre-vingt-quatre unités ont été
vendues.
- Le Fonds pour la Reconstruction du Liban a également contribué
à maints projets industriels, le plus important étant celui
de “Uniceramic” qui a été inscrite à la Bourse de
Beyrouth.
- Après la promulgation d’une législation adéquate
au cours du premier trimestre de 1997, la Banque “Al-Barakeh-Liban S.A.L.”
étendra ses activités, ses dépôts ayant augmenté
dans une proportion de 38 pour cent par rapport à l’année
précédente.
- Le projet de Fakra sera construit d’ici à quatre mois. Nous
en avons terminé l’étude pour le moment et mon frère
Walid y participe.”
DES CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS INVESTIS
- A combien évaluez-vous vos investissements au Liban, ceux
que vous avez engagés jusqu’ici et ceux que vous comptez investir
dans les années à venir?
“C’est une question embarrassante. Mais je ne cache pas que j’ai affecté
d’importants crédits aux projets en cours d’exécution. Quant
à l’avenir, je prévois des centaines de millions de dollars
qui sont bloqués jusqu’à présent, surtout ceux destinés
au projet de Delhamieh.”
- Etes-vous satisfait de la rentabilité de vos projets ou
bien croyez-vous avoir été poussé, par votre sentiment
patriotique, à entreprendre une aventure?
“Effectivement, le fait de s’engager dans de pareils projets peut être
considéré comme une sorte d’aventure. La situation ne rassure
pas jusqu’à ce jour et nous n’avons pas bénéficié
de l’encouragement souhaité, bien que ce que nous demandons dépasse
de peu le coût de revient. Il semble que le Libanais ne se soit pas
encore habitué à des projets de cette nature.
“De toute façon, lorsque nous avons posé la première
pierre à nos investissements au Liban, nous visions moins le profit
qu’à préparer le pays à s’engager dans le troisième
millénaire armé d’une économie saine et d’une action
politique mûre. Nos efforts pourraient s’avérer peu encourageants,
mais combien la vie serait difficile sans la lueur d’espoir.”
POURQUOI CET INTÉRÊT POUR L’HÔTELLERIE?
- On constate l’intérêt que vous portez à l’hôtellerie
et aux investissements dans ce secteur: qu’est-ce qui vous incite à
œuvrer dans ce domaine?
“Quand nous avons entrepris d’investir dans le groupe Mouawad, nous
avons considéré les projets hôteliers comme un moyen
de diversifier nos activités, tels le projet de la pizza en Inde
et en Birmanie; le projet reliant tous les joailliers du monde au réseau
de l’Internet. Ces deux projets sont supervisés par mon fils Fred
à partir de nos bureaux et de nos ateliers à Bangkok. L’hôtellerie
est une ancienne industrie depuis que Dieu a créé l’homme.
“L’investisseur désireux de diversifier son action, doit la
prendre en considération, car cette industrie vous porte à
investir dans la terre, la pierre et l’être humain. Nous avons voulu
profiter de ce secteur que nous considérons comme une artère
vitale pour l’économie, autant que pour le tourisme. Il est le cœur
battant de tout pays évolué et civilisé.
“Je ne vous cache pas que le “Grand hôtel de Cap Ferrat” que
nous possédons sur la Riviera française, ne cessait de perdre.
Mais au cours des trois dernières années, il a réalisé
des bénéfices se chiffrant à des dizaines de millions,
suite à l’adoption d’une administration hôtelière évoluée;
aussi, a-t-il été classé dernièrement, premier
hôtel d’Europe.”
LIBANAIS, RESTEZ UNIS ET SOLIDAIRES
- Auriez-vous un message spécial à adresser aux Libanais?
“Si j’avais à adresser un message à mes frères
libanais, je les engagerais à rester unis et solidaires; à
dépasser leurs blessures pour aider cette chère patrie à
se relever après sa dure épreuve, surtout dans ces circonstances
délicates que traverse le Proche-Orient dont la carte géopolitique
semble devoir être révisée.
“Je joins ma voix à celle de ceux qui appellent à s’occuper
de l’homme avant de bâtir la pierre. Car à quoi serviraient
au Libanais les tours résidentielles, les aérogares, les
ponts et les autoroutes, s’il ne pouvait pas assurer les besoins de sa
maisonnée.
“Il faudrait proclamer un état d’urgence économique et
rechercher les solutions de nature à atténuer l’épreuve
de ce bon peuple et à l’aider à relever les défis
quotidiens.”
MERCI À S.M. LE ROI FAHD
- En conclusion, auriez-vous un dernier mot à dire?
“Oui, en évoquant la situation économique, en général
et libanaise, en particulier, je ne peux perdre de vue les prises de position
adoptées par certaines personnalités arabes et mondiales
ayant contribué à la recherche de solutions à nos
problèmes.
“Peut-on oublier le rôle joué par S.M. le roi d’Arabie
séoudite en faveur du Liban; ses prises de position à l’égard
de notre pays et de notre peuple auxquels il a apporté une aide
et un soutien.
“Je m’adresse au “Serviteur des deux saintes mosquées” à
travers “La Revue du Liban”, afin de lui présenter l’hommage de
mon respect et de ma gratitude, pour avoir protégé cette
patrie très chère, partageant la joie et les peines de tous
ses fils.”
|