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AUTOUR DE LA RENCONTRE (AVORTEE) ANNAN-HARIRI A PARIS
Les milieux politico-diplomatiques se perdent en conjectures sur les raisons ayant fait avorter la rencontre Annan-Hariri, lundi dernier, à Paris. Le secrétaire général de l’ONU devait, en revanche, conférer avec le président Chirac sur les derniers développements de la conjoncture proche-orientale, les deux hommes n’ayant pas caché leur inquiétude du gel de l’opération de paix.
Les milieux politiques et diplo-matiques se perdent en conjectures sur la rencontre Annan-Hariri qui devait avoir lieu lundi à Paris, mais a été reportée in extremis pour des motifs non encore élucidés.
Avant de gagner la capitale française et de rentrer à Beyrouth, le chef du gouvernement avait fait escale à Damas, pour un échange de vues à propos de son entrevue avec le secrétaire général de l’ONU. A l’ordre du jour de l’entretien: la résolution 425 sur base de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud, rejetée par Beyrouth.
Fait à signaler: l’abouchement entre les deux hommes avait été dé-cidé, suite à une médiation fran-çaise. Et le report de la rencontre est intervenu après un entretien entre les présidents Jacques Chirac et Rafic Hariri.
Selon certains recoupements, le chef de l’Elysée aurait proposé aux responsables libanais d’exposer les raisons de leur rejet de la proposi-tion de retrait israélien, M. Annan étant réceptif à l’initiative de Tel-Aviv.
Cela dit, on n’est pas fixé sur les véritables motifs du report de la rencontre bipartite de Paris. Cependant, on peut déduire des déclarations de responsables tant libanais que syriens, qu’elle n’avait plus sa raison d’être, du moment qu’on prête à Benjamin Netanyahu, le “fossoyeur de la paix”, l’intention de torpiller sa rencontre avec le secrétaire général de l’ONU fixée, en principe, au 15 mai.
Le Premier ministre israélien a prétexté sa visite à Washington pour décommander son entrevue avec M. Annan, comme il avait in-voqué le manque de temps, aussi, pour ajourner le sommet américano-palestino-israélien qui devait se tenir lundi dernier à la Maison-Blanche...
Ceci étant, il y a lieu de faire état de certaines informations de source fiable, selon lesquelles M. Hariri aurait renoncé à conférer avec M. Annan, “parce que celui-ci allait lui soumettre des “suggestions peu rassurantes”.
On sait que le secrétaire général de l’ONU a conseillé, récemment, aux responsables libanais, d’enga-ger un dialogue direct avec Israël, à l’effet de déterminer le mécanisme conformément auquel l’Etat hébreu évacuerait les tronçons de notre territoire que ses forces occupent, illégalement, au Liban-Sud et dans la Békaa-ouest.
En d’autres termes, il leur suggé-rait de souscrire aux conditions israéliennes auxquelles le Liban a déjà opposé une fin de non-rece-voir, partant du fait que la 425 est claire et n’a pas besoin d’être inter-prétée: en effet, elle exige le retrait immédiat et inconditionnel de “Tsahal” de la région frontalière. Or, les Israéliens qui ne reconnais-saient pas cette résolution - adoptée en 1978 par le Conseil de Sécurité - ont changé d’avis vingt ans plus tard, mais pour se dire prêts à l’ap-pliquer en demandant, en contre-partie, des arrangements de sécuri-té.
Ici une question se pose: le secrétaire général des Nations Unies n’est-il pas tenu d’appliquer les résolutions de l’organisation internationale? Ou bien sous la pression de qui l’on sait, cette dernière est-elle contrainte de pratiquer la politique des deux poids et deux mesures, à preuve ce qui se passe avec l’Irak?
Et cette politique, serait-il possible qu’elle serve de règle et de base au nouvel ordre mondial? 

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