Evénements de la semaine
 
COMMEMORATION DES MARTYRS OU MEETING ELECTORAL?
Sous prétexte de commémorer le souvenir des martyrs, le chef du gouvernement a rassemblé, place des Martyrs le 6 mai, plusieurs dizaines de milliers de personnes, transformant la “cérémonie du souvenir” en un véritable meeting électoral (notre photo) à l’approche du scrutin municipal. On peut en lire le compte-rendu ailleurs dans cette livraison. 
On peut lire ailleurs dans cette livraison, le comptre-rendu de la cérémonie du 6 mai, censée être celle de la commémoration des martyrs du Liban.
En fait, à l’initiative du chef du gouvernement, cette “cérémonie  du souvenir” qui n’était plus célébrée depuis 1975, a retrouvé sa place sur la liste de nos fêtes nationales.
Cependant, elle devait malheureusement, se transformer en meeting populaire, à quelques semaines des élections municipales. Or, ce n’est plus un secret pour personne, le Premier ministre ambitionne de consolider sa position dans la capitale - autant qu’à Saïda, sa ville natale - ce qu’il n’a pu réaliser lors des dernières législatives,
Aussi, sa coterie a-t-elle déployé de grands offerts et usé de tous les moyens pour rassembler le ban et l’arrière-ban (de sa clientèle électorale beyrouthine). Près de vingt-mille personnes se sont rassemblées, ce jour-là, place des Martyrs; elles portaient des banderolles prônant les qualités du “leader bien-aimé”; on pouvait lire sur quelques pancartes: “Les martyrs du Liban sont les piliers de son unité nationale”...
Comme on a pu le constater, le président du Conseil a prononcé un véritable discours-programme rappelant les grandes lignes de sa politique et les réalisations qu’il se propose d’accomplir...
Ceci exigeant du temps, peut-on en déduire que M. Hariri est assuré de se succéder à lui-même à la tête du prochain Cabinet qui sera formé par le futur régime, quel qu’en sera le chef?
Passe encore si le Premier ministre concentrait ses tractations électorales dans une circonscription  ou une ville déterminée. Tout indique qu’il ambitionne d’imposer son diktat partout, n’en déplaise à M. Tammam Salam. Celui-ci affirmait dimanche que “M. Hariri traitait avec un esprit responsable le problème municiplal”.
Pourtant, des voix s’élèvent ça et là pour dénoncer l’immixtion du chef du gouvernement, notamment au Kesrouan et, surtout, à Saïda, où après avoir reçu à son domicile Mme Bahia Hariri, député de la circonscription, M. Moustapha Saad, autre député sudiste, s’est plaint des ingérences du Premier ministre et jugé difficile de consti-tuer une “liste consensuelle”...
Des protestations de même nature sont, également, signalées au Liban-Nord, plus parculièrement à Tripoli.
Ainsi, les milieux proches du Sérail paraissent agir dans un sens contraire à celui que prône M. Hariri... lequel parle de transparence, d’entente et de fair-play.
Quoi qu’il en soit, les municipa-les constituent une épreuve autant pour le Pouvoir que pour le citoyen: le premier est tenu de se comporter avec objectivité et im-partialité, suivant les règles démo-cratiques pour assurer l’élection de conseillers municipaux compétents et intégres; le second doit pouvoir mettre en échec toute tentative visant à compromettre sa liberté quant au choix de ses édiles. 

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