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La déferlante Windows 98 ?

Le ciel nous tombera-t-il sur la tête si un retard 
dans la sortie de Windows 98 était annoncé ?

Je pense que nous avons encore quelques bugs à fixer. Ce doit être pourquoi nous ne livrons pas encore Windows 98.” Deux phrases qui resteront probablement pour la postérité. L’auteur n’est autre que Bill Gates (cf. RDL 1970), le gargantuesque patron de Microsoft. Il aurait aussi bien pu se demander : Where shall I go today ? Cherchant à se tirer de cette situation embarrassante. Sourire forcé, c’est suite à un crash lors de la démonstration publique du prochain système d’exploitation – autour duquel la controverse tourne déjà (elle) – que Gates a tout de même promis un confort d’utilisation accru… Le plantage a eu lieu lors de l’ajout d’un périphérique (eh ! oui, le fameux plug and play n’est pas – encore – au point…) Nul doute que le produit final sera plus fonctionnel ; en attendant, il y a du boulot ! On n’ose imaginer le savon qu’ont dû prendre les programmeurs, responsables de cette méprise… La bataille de Microsoft contre le D.O.J. (Department of Justice) connaît de nouveaux rebondissements. Bill Gates argue que le retard de Windows 98 et les sanctions qui menacent l’O.S. de Microsoft, risquent de nuire à l’économie américaine en général et l’industrie informatique en particulier. Gates a également souligné que les menaces anti-trust visant à bloquer Windows 98 engendreraient des pertes d’emplois et porteraient préjudice à l’avance américaine dans ce secteur, soulignant qu’“un retard dans la livraison reviendrait à interdire à General Motors de sortir des voitures pour cet automne”. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a de la suite dans les idées. C’est, aidé des patrons de grandes firmes telles, Compaq ou CompUSA, qu’il est parvenu à un formidable retournement de situation lors d’un récent meeting à New-York. Eckhard Pfeiffer, PDG de Compaq, a affirmé que Windows 98 serait à la mesure des attentes de la clientèle et qu’il ne faut, par conséquent, en aucun cas retarder sa sortie ou amputer ses fonctions. D’un autre côté, les experts sont formels : si retard il y avait, l’impact serait minime. D’autant que les innovations de Windows 98 sont infimes, comparées à l’engouement suscité – à juste titre – par la révolution Windows 95, il y a trois ans. Le temps qui passe joue en faveur de Bill Gates, du point de vue notoriété et image publique. En effet, c’est, multipliant les déclarations en faveur des utilisateurs, que ceux-ci ont fini par estimer qu’il s’agit là d’un problème de société devant être réglé par les citoyens sans l’intervention du gouvernement. La Justice américaine reste impavide, inébranlable, persistant dans l’éventuel engagement de poursuites. Elle devra se prononcer sur les agissements de Microsoft accusé de concurrence déloyale dans le but de préserver sa domination et d’élargir son monopole sur de nouveaux marchés. Mercredi, une Cour d’appel fédérale de Washington a statué que rien n’empêchait la mise sur le marché du produit chez les constructeurs dès le vendredi 15 mai. Jim Cullinan, le porte-parole du géant de Seattle, a déclaré : “Nous voyons là un premier pas vers la protection de notre liberté à innover nos produits et à faire profiter les consommateurs de ce logiciel…” A l’heure où nous bouclons, de nouvelles poursuites seront engagées contre Microsoft. A noter que Sun intente un procès à propos de l’inclusion de son langage universel : Java. Une bataille est donc remportée par Microsoft, mais le D.O.J. compte avoir le dernier mot en gagnant la guerre. La sortie officielle de Windows 98 reste – prévue – pour fin juin. L’opinion publique est en majorité acquise à la cause de Monsieur Gates. Verdict du département de la Justice américain dans les prochains jours. 




Massive Attack
sort la grosse
artillerie !



Les maîtres du “trip-hop” sont de retour. S’il est une chose que l’on doit bien reconnaître au trio de Bristol c’est bien son souci de qualité au détriment de la quantité. L’accouchement de Mezzanine – troisième album en douze ans ! – ne s’est pas fait sans heurts. Les quatre années de gestation qui séparent chaque sortie démontrent l’aspect intestinal de cette création. Mezzanine est un album dérangé, oui, malade, investi jusqu’aux entrailles. Les membres (du groupe) produisent un son chaloupé, agissant tel un exutoire, exorcisant leurs angoisses existentielles. Daddy G, 3D et Mushroom sont les artisans du son Massive Attack, ou plutôt des chirurgiens qui dissèquent pour mieux sculpter des rythmes flattant notre ouïe. Le moindre bruit est étudié, choisi, pesé ; puis harmonieusement inclus à la symphonie. Ne vous méprenez pas, Massive Attack n’est pas garanti pour plaire dès les premières écoutes, il faut une ambiance, une atmosphère ; ce n’est pas de la pop, qu’ils en soient remerciés… De bonne humeur ou à tendance taciturne ; en plus de détendre, Mezzanine est comme à l’accoutumée, une musique, qui – tel un bon film – a le mérite de nous faire réfléchir. Groupe phare du spleen moderne les Massive Attack véhiculent une image qui colle parfaitement à leur jeu : grave et triste. Le genre de types à qui on arrache difficilement un sourire, nous révèlent une musique sombre, profonde, mélancolique mais toujours mélodieuse et d’une recherche dont le résultat frise l’alchimie auditive. 

Les trois gais lurons de Massive Attack : Daddy G, Mushroom et 3D. 

Une musique chuchotante, presque confidente. Inclassable, sauf dans cette catégorie que ses inspirateurs refusent peu à peu le confinement… Le trip hop. Qu’est-ce  ? Titre dont on a marqué Massive Attack au fer rouge et qui, aujourd’hui, dénigre la paternité de cette appellation bâtarde. Un indéfinissable mélange de rap, soul, reggae, acid jazz… Une tendance fusion donc, mais à la mouvance de moins en moins claire, bien que clairement ténébreuse, déprimée… La désignation trip-hop était valable pour les précédents Blue Lines et Protection, mêlés, entre autres, de morceaux rap ; mais Mezzanine explore des horizons musicaux nouveaux (airs orientaux…) et trace la route de demain. Le son Massive Attack est triste et paradoxalement plaisant, on se complaît dans cette ambiance de cafard. Une composition qui incarne cette neurasthénie de fin de siècle. Musique tragique tout en étant savoureuse. Le label “Melankolic”, créé par Massive Attack, est suivi d’un slogan très parlant : “Glad to be sad”, heureux d’être malheureux… A écouter dans le même registre : Alpha, Horace Andy, Tricky, Portishead… En somme, de la musique relativement morbide traduisant bien les maux de notre époque faussement euphorique. Parlons (peu) du Web, puisque c’est là l’excuse qui justifie la présence de cet article décalé. Vidéos, infos mises à jour et plug-ins à gogo ; si vous ne l’êtes déjà, les extraits en RealAudio achèveront de faire de vous un prosélyte du label Melankolic. Un bon site institutionnel au design léché. Nul doute que les nombreux e-mails de fans, feront de Mezzanine le vecteur de nombreuses attaques de missives… 
www.massiveattack.co.uk