LA CAPITALE DE L'ARGENTINE?
"L'INDONESIE, EVIDEMMENT...!"
Une “ignorance encyclopédique” a été, semble-t-il,
le verdict qui est tombé sur 352 des candidats ayant présenté
le concours organisé par la Fonction publique pour le recrutement
de futurs diplomates. 3 sur 355 ont réussi... Ce qui veut dire en
termes mathématiques moins de 1 pour 100...!
Quelles en sont les raisons?
Tous les membres du jury ne sont pas d’accord ni sur les causes ni
sur les résultats, ni sur les conditions du concours, ni sur
la qualité des questions posées.
Il y a eu, évidemment, des réponses qui méritent
l’élimination. A citer en exemple:
- Quelle est la capitale de l’Argentine?
La réponse donnée: “L’Indonésie.
Ou: qui est Charles de Gaulle?
Réponse: Un politicien français qui a visité le
Liban au XVIIème siècle...
S’il y a des “âneries” évidentes, le jury n’a pas
pris en considération la faiblesse en langue arabe de la plupart
des candidats. Faut-il oublier que nombre d’entre eux ont passé
plus de dix ans de leur vie à l’étranger?
“Le niveau de la langue arabe doit être revu à la base”
déclare une source autorisée du ministère libanais
des Affaires étrangères. Par contre, il est inadmissible
que de futurs “Talleyrand” soient incapables d’ânonner correctement
dans les deux langues internationales et diplomatiques que sont l’anglais
et le français.
***
L’AMBASSADEUR FAWZI SALOUKH:
“RÉFORMONS LE SYSTÈME DE RECRUTEMENT”
Pour l’ambassadeur Fawzi Saloukh, membre du jury du concours diplomatique,
il faut absolument revoir les programmes du concours.
De nos jours, le monde entier recrute ses diplomates, non seulement
pour leurs connaissances académiques mais, aussi et surtout,
pour leur sens de l’analyse et de la synthèse. Des pays tels que
les USA et la France choisissent franchement dans le secteur économique.
Car de nos jours, la diplomatie réussie est celle qui aboutit à
des échanges dynamiques économiques entre deux pays.
Un agrégé en littérature arabe n’est pas aussi
important dans la Carrière (un grand C) qu’un licencié en
Economie.
Le doyen de la Faculté des Sciences politiques et administratives
de l’AUB (Université Américaine de Beyrouth) le professeur
Nizar Hamzi estime, quant à lui, que ce n’est pas tant le programme
qui est “coupable” mais, surtout, la manière dont a été
organisé le concours et la façon dont cela s’est passé.
Il estime que de nombreux candidats avaient de très bons potentiels
et auraient fait d’excellents futurs diplomates, mais l’incohérence
des membres du jury et la façon de noter les candidats ont mené
à cette hécatombe.
***
DIFFICULTÉS D’OBTENIR DES INFORMATIONS
SUR LE CONCOURS
La plupart des candidats recalés se sont plaints de la difficulté
qu’ils ont eue pour obtenir des informations correctes sur la date, les
conditions et les programmes du concours. Mis à part le fait qu’ils
devaient être Libanais, et titulaires d’une licence, il n’y a pas
eu moyen d’avoir des informations cohérentes sur les sujets du concours,
et surtout pas de date précise jusqu’à deux ou trois semaines
avant la tenue du concours.
Dans tous les pays du monde, les candidats à toutes les Fonctions
publiques connaissent le jour, l’heure, l’endroit, les programmes des examens
au moins une année scolaire ou universitaire à l’avance.
Ils savent à quoi se préparer.
Il est évident que certains impondérables peuvent surgir,
mais la “surprise” et la “hâte” ne sont pas les conditions nécessaires
et suffisantes pour organiser un concours aussi minutieux que doit l’être
un “Concours diplomatique.”
***
DIPLÔMÉS EN LITTÉRATURE ARABE
ET AFFAIRES INTERNATIONALES
Selon des sources autorisées du ministère des Affaires
étrangères, la nullité des diplômés en
littérature arabe est incommensurable. Outre leur méconnaissance
quasi totale des langues étrangères et de ce qui se passe
dans le monde, ils ont été incapables de répondre
à des questions telles que:
- Qui est l’auteur du Prophète?
- Quel est le nom de l’écrivain d’un pays arabe qui a remporté
le Prix Nobel de littérature?
Certains ne soupçonnaient même pas l’existence d’un Nagib
Mahfouz!
Quant à l’ignorance de la plupart des candidats au sujet de
la “Ligue des Etats Arabes” et de ses performances, elle est plus compréhensible,
cette Ligue ayant au cours de ses 50 ans d’existence réalisé
plus de contre-performances que de performances.
Quant aux autres questions, pierre d’achoppement de nombreux candidats,
en voici quelques échantillons:
- Qui est le président actuel de l’Afrique du Sud et le nom
de la capitale du pays?
- Nommez trois pays africains qui ont été à
un moment donné de leur histoire colonisés?
- Quels sont les noms des Premiers ministres de France et de Grande-Bretagne?
- Qui élit le président des Etats-Unis d’Amérique?
- Qu’est-ce qui a causé la révolution française?
- Nommez cinq pays européens, membres de la communauté
et leurs capitales.
- Qu’est-ce que l’UNESCO?
- Quelle est la capitale de la Côte d’Ivoire?
On pourrait continuer indéfiniment. Nous reviendrons plus longuement
sur ce sujet.
***
CRIME AU VATICAN EN 1848
ROSSI: ANCIEN AMBASSADEUR DE FRANCE
Toutes les dépêches de presse ont fait état du
dernier crime au Vatican dont on retrouve la trace en 1848... Mais sans
plus.
Or, la victime assassinée en 1848 est le comte Pellegrino Rossi,
économiste et homme politique d’origine italienne.
Né en 1787 en Carrare (célèbre pour son marbre),
il devient secrétaire au Parquet de la Cour de Bologne, avocat;
puis, professeur de droit pénal. Il est obligé en 1815 d’émigrer
à la suite de sa participation au mouvement muratiste. Il s’installe
à Genève et prend part aux affaires publiques. En 1832, il
prend part avec succès au projet de la Réforme de la Constitution
suisse.
Il devient une célébrité dans le monde des juristes.
En 1833, il obtient une chaire au Collège de France, une autre
à la Faculté de Droit en 1834; puis, étant naturalisé
français, il est membre de la Chambre des pairs.
En 1845, Guizot l’envoie comme ambassadeur de France à Rome
pour y suivre et traiter la question des Jésuites. Il collabore
avec les papes Grégoire XVI et Pie IX. Quand la Révolution
en France de 1848 le prive de son poste d’ambassadeur, le pape Pie IX le
nomme président du Conseil d’un gouvernement constitutionnel en
septembre 1848. Il n’a pas le temps de jouir de ce poste, car les révolutionnaires
romains l’assassinent en pleine cour du Vatican le 15 novembre 1848. Pellegrino
Rossi demeure connu pour son “Cours d’Economie politique”, une œuvre prophétique
en la matière.
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