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Quant aux autres imprimés, ils se soucient de conserver certain réalisme. Puis, ils tentent de ménager la chèvre et le chou. Le gaullisme n’a pas su se créer une presse propre; aussi, s’est-il montré perplexe en voyant s’écrouler, l’une après l’autre, les colonnes qui constituent ses organes médiatiques. L’offensive féroce contre le président Jacques Chirac, ami des Arabes, ayant adopté une position ferme et franche, en proclamant la nécessité d’appliquer la résolution 425 au pied de la lettre et de donner aux Arabes leurs droits sur leurs terres, cette attaque est manipulée par des mains israéliennes. Mais c’est le première fois que le ton hausse à tel point. La Presse française écrit, chaque jour sur l’affaire de Jean Tibéri, successeur de Jacques Chirac à la mairie de Paris et sur son épouse Xavière qui a été soumise à un interrogatoire durant sept heures. Quant au chef d’accusation, c’est la corruption, “Le Nouvel Observateur” étant allé jusqu’à poser cette question: Quelle serait la réaction, si un magistrat instructeur frappait à la porte de l’Elysée et demandait à recueillir la déposition du président de la République? C’est la question que posent, aujourd’hui, avec anxiété, les conseillers du président Chirac. Le simple fait de la poser, signifie la chute du halo qui protégeait l’institution présidentielle. Le président Chirac fait face à la cabale avec fermeté et des nerfs d’acier. Il s’est fait accompagner à Beyrouth par Jean Tibéri qui est à l’origine de l’affaire. Le président Chirac persiste dans ses prises de position saines envers les causes arabes, en dépit des attaques dont il connaît l’origine. Après avoir rencontré le président Hosni Moubarak à Paris; puis, le président Elias Hraoui, il confèrera au mois de juillet avec le président Hafez Assad. Sans omettre les contacts permanents qu’il effectue avec les présidents Yasser Arafat, Bill Clinton et Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, en vue de relancer le processus de paix au Proche-Orient. L’appel lancé le 18 mai par les présidents Moubarak et Chirac en faveur d’un sommet des Etats attachés à l’opération de paix, fut une initiative efficace pour l’arrêt du sabotage organisé des accords d’Oslo et le torpillage des principes de Madrid. Chirac fait face avec Yasser Arafat, dont il considère le maintien comme une nécessité, aux difficultés, aux entraves et aux épreuves. Il insiste pour que la paix soit partagée entre le Liban et la Syrie, sans dissocier les deux volets. Quant au conseil d’Albright aux ministres libanais et syrien des Affaires étrangères, leur recommandant de procéder à une étude minutieuse de la proposition israélienne, nul ne l’a retenu. Le président syrien Hafez Assad s’est dit satisfait des positions du président Chirac, considérant comme dangereuse l’offre israélienne, Chirac ayant mis Kofi Annan en garde contre cela. Annan semble avoir été convaincu. Chirac a agi de même avec Bill Clinton, Tony Blair et Helmut Kohl. Tout cela a rassuré le président Assad dont la visite en France, si elle intervenait à la date prévue, serait la première d’un président syrien à un pays occidental depuis 1976. La campagne stipendiée contre Chirac, ayant commencé par une attaque directe contre Xavière Tibéri, épouse du maire de Paris et successeur de Chirac à ce poste, aux fins de la porter à fournir des renseignements et des documents impliquant le président Jacques Chirac, cette campagne se poursuit et va crescendo. En 1995, le juge Dominique Henri Matagrin avait présenté au ministre de la Justice qui était, alors, Jacques Toubon, l’un des plus fidèles de Chirac, une lettre où il posait cette question: “Le président de la République n’est-il responsable et objet de poursuite judiciaire que dans le cas de haute trahison?” (article 68 de la Constitution). De cela, on déduit deux faits: Primo, il est responsable d’actes accomplis avant la prise en charge de ses fonctions dans les limites du ministère public. Secundo, il est possible d’engager un dialogue autour des actes accomplis dans l’exercice de ses responsabilités. Cependant, on peut les considérer comme s’ils avaient été accomplis en dehors de l’exercice de ses charges. Y aurait-il des pratiques les dissociant de sa responsabilité directoriale? Il est stupide d’adopter la thèse selon laquelle le poste atteint un tel degré que le président de la République n’a pas, selon la loi, une vie privée. Il n’y a pas de “Charles”... comme disait André Malraux en parlant du général De Gaulle. Il y a toujours le président Charles De Gaulle. En conséquence, on ne peut dissocier les deux situations. L’homme ne peut être un demi chef d’Etat. Et le président peut s’accorder un congé, mais la charge ne lui permet pas de prendre des vacances. Même en cas de voyage du président et de son absence du territoire national, il reste prisonnier de son poste. Dans la société civile moderne, trois faits se partagent l’autorité: la politique, l’information et la magistrature. Depuis un temps, celles-ci se sont trouvées à la tête du Pouvoir et au sommet de la pyramide; elles se liguaient l’une avec l’autre contre la troisième. D’abord, la politique et la judiciaire contre la médiatique et, dernièrement, la judiciaire et la médiatique contre la politique. La Presse cherche à apeurer et à terroriser le président Chirac pour affaiblir son moral. Mais nous avons la certitude que dans sa vie politique et publique il n’a commis aucune infraction, surtout d’ordre financier. Dernièrement a été soulevée l’affaire du financement suspect du parti gaulliste, le Rassemblement pour la République; puis, elle avait été classée. Cependant, la déposition de Danielle Derback, ancienne secrétaire du RPR, a relancé de nouveau l’affaire. Par la suite, une enquête ferme et minutieuse a été effectuée auprès de trois anciens caissiers du parti gaulliste: Jacques Oudin, Jacques Boyon et Robert Galley. Maintenant, une enquête est menée avec deux membres éminents du RPR: Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac et Patrick Stefanini, secrétaire adjoint du parti gaulliste. De même, Alain Juppé, ancien président du parti et ex-Premier ministre pourrait être interrogé. La machine judiciaire ne peut s’arrêter aux portes du palais présidentiel français, comme l’ont affirmé certains juges de tendance gauchiste. Ceux-ci ont dit que le fantôme de Chirac plane sur le dossier. Ils vont plus loin, prétendant que Chirac a utilisé le Conseil municipal parisien en tant que tremplin pour mener trois campagnes présidentielles et été élu au terme de la troisième. Il était, alors, le maire disposant de beaucoup de potentialités pouvant l’aider à accéder à la première magistrature. Le juge Jean Pierre avait essayé, auparavant, d’impliquer le président François Mitterrand dans l’affaire “Urba”, en tentant de prouver, sans réussir, que de fausses factures auraient financé les campagnes électorales de la présidence de Mitterrand. Jean-Pierre était lié à la droite; la plupart de ses investigations ont été considérées illégales, aussi la Cour d’assises a-t-elle rejeté ses conclusions. Cette fois. des magistrats enquêtent autour du financement du parti gauliste et de la municipalité de Paris. Tout se concentre sur l’étape située entre 1995 et 1997, au temps où Jacques Toubon était à la tête du ministère de la Justice pour arrêter la machine judiciaire dans sa tentative vengeresse. Mais ceci n’a pas apaisé la campagne stipendiée menée contre le président. Les juges se soucient de recourir à un moyen leur permettant de franchir le mur de l’Elysée (le palais présidentiel), pour affronter le chef de l’Etat en tant que citoyen ordinaire et accusé, dépourvu de toute immunité et des moyens de se défendre. Ils n’y parviendront pas, parce que Jacques Chirac a été toujours propre, ayant traité sainement avec les gens, surtout dans les questions publiques et politiques. Puis, nombreux sont ceux qui, comme nous, les Arabes et l’opinion internationale en tête, sont avec le président Chirac. |
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