Evénements de la semaine
 
DE CHARAM EL-CHEIKH A LA CONFERENCE DES "SAUVETEURS DE LA PAIX"
A la suite de la proposition franco-égyptienne suggérant la tenue d’une conférence internationale destinée à débloquer le processus de paix au P.O. et alors que des divergences opposent Damas à Amman à propos des relations avec Israël, Washington a demandé à Ryad de différer d’une semaine la tenue du sommet arabe pour lui permettre d’entreprendre une ultime tentative visant à relancer les négociations arabo-israéliennes. Le prince béritier d’A. Séoudite (notre photo) s’est employé à rasséréner l’atmosphère, en prévision d’une conférence des souverains et chefs d’Etat arabes.
 
Pendant que l’idée d’un som-met arabe (restreint ou élargi) se concrétise et fait l’objet de concertations interarabes, celle d’une conférence internationale de la paix, préconisée par les présidents français et égyptien, lors de la récente visite du Raïs à Paris, donne lieu à maints commentaires, favorables ou hostiles.
Pourquoi cette conférence et quelles sont les chances de son succès, surtout si Washington ne lui donne pas son aval?
Le président Chirac a répondu en ces termes à cette double question au cours de la conférence de presse tenue le dernier jour de sa visite au Liban: “Le président Moubarak avait rassemblé à  Charam el-Cheikh le “sommet des bâtisseurs de la paix” dont les résultats ont été positifs.
“Puis, il y a eu le changement de gouvernement à Tel-Aviv, le gel du processus de paix s’avérant préoccupant et dangereux”.
L’Union européenne a appuyé la proposition américaine (pour débloquer ce processus), mais cela n’a servi à rien, puisqu’Israël l’a rejetée. Il fallait trouver une issue. “C’est dans cet esprit, ajoute le chef de l”Elysée, que nous avons examiné la question et avons abouti à la nécessité de convoquer un sommet des “sauveteurs de la paix.”
Autrement dit, à un second Charam el-Cheikh, devant rassembler le plus grand nombre de pays concernés, sans les principaux protagonistes, l’Etat hébreu en tête. Ce nouveau sommet, dans l’idée de ses promoteurs, devrait discuter sur la base des principes adoptés à Madrid; puis, à Oslo, dont celui de “la terre contre la paix”, à l’effet de créer une nouvelle dynamique.
A la question: “Etes-vous satisfait de la réaction américaine à votre proposition?”, le président Chirac a donné cette réponse laconique: “Les Américains l’ont approuvée et l’Union européenne soutient leurs efforts”.
Ne doit-on pas  reconnaître Israël comme le principal responsable du blocage du processus de paix? M. Chirac a dit: “Je ne suis pas ici pour accuser les uns et les autres. Je constate, toutefois, que ce processus avait démarré avec Rabin, Pérès et Arafat. Il ne faut rien épargner pour le remettre sur les rails”.
Pourquoi ne pas exercer des pressions sur Israël pour l’amener à assouplir sa position? Le président français a dit “ne pas aimer cette expression”, avant d’enchaîner: “Les pays attachés à la paix pour des raisons morales et humaines devraient œuvrer en vue de favoriser son instauration... Et convaincre l’Etat hébreu de la nécessité de vivre en sécurité et en harmonie avec tous ses voisin”.
Ainsi, M. Chirac a eu des réponses plutôt “diplomatiques”, partant de son souci de ménager la chèvre et le chou.
La seule fois où il s’est montré catégorique est celle où il a été amené à définir la position de la France envers la résolution 425 du Conseil de Sécurité: “La 425 n’est ni discutable, ni négociable; elle doit être appliquée au pied de la lettre, sans être assortie d’aucune condition”.
Il ne suffit pas de le dire; il s’agit de passer à l’action. 

Home
Home