Avant la proclamation officielle des résultats du scrutin municipal au Liban-Sud où “Amal” et le “Hezbollah” se sont trouvés en lice, par listes interposées, les chefs des deux formations chiites avaient engagé une polémique, chacun d’eux affirmant avoir obtenu le plus grand nombre de conseillers municipaux et de moukhtars. 
Les deux partis s’étaient affron-tés, précédemment, dans la ban-lieue-sud de Beyrouth et le “parti de Dieu” avait raflé la plupart des mu-nicipalités, aux dépens de “Amal”. 
Le président Nabih Berri s’est donc empressé de crier victoire, le lendemain des élections munici-pales montrant, chiffres à l’appui, la véracité de son assertion. A l’en croire, le “bloc de la libération et du développement” (le sien) a gagné dans soixante-treize des quatre-vingt dix-sept municipalités, le “Hezbollah” et ses alliés assaadistes n’ayant réussi que dans dix-huit localités, les indépendants dans vingt-cinq et les gauchistes dans cinq seulement. 
En ce qui concerne les moukh-tars, M. Berri assure en avoir fait élire cent quarante-six, sans préciser le nombre des moukhtars se réclamant du camp adverse. 
Et de conclure: “Ce qui s’est produit, c’était hier; demain est un autre jour”... 
M. Mohamed Raad, président du conseil politique du “Hezbollah” a répliqué au chef du Législatif, en affirmant: “Il n’existe pas de prédominance au Liban-Sud, électoralement, au niveau municipal ni à aucun autre niveau. “Amalistes” et “Hezbollahis” se sont partagés, à égalité ou presque, les conseils municipaux dans le district; preuve en est que nous avons fait élire 436 conseillers, contre 403 à l’autre partie. 
“S’il y a eu des victoires, elles sont fictives pour les uns et les autres... Franchement, nous voulons parvenir à la stabilité au double plan politique et électoral, afin d’assurer l’intérêt supérieur de la nation.” 
Le ton utilisé par les respon-sables des deux formations chiites, laisse prévoir un autre bras de fer encore plus féroce, dimanche prochain dans la Békaa. 
A moins que des “listes d’en-tente” soient formées: dans ce cas, la bataille serait évitée et le combat cesserait, faute de combattants. Mais jusqu’ici, on n’a touché du doigt aucune velléité d’alliance entre les “frères ennemis” qui pa-raissent déterminés à croiser le fer... 
Une autre épreuve de force met-tra aux prises, à Zahlé, deux famil-les dont les rapports ont évolué en dents de scie, selon les époques: celles des Hraoui et des Skaff, le duel entre elles s’annonçant, cette fois, très dur. 
Le compte à rebours à commen-cé, dès le moment où le scrutin municipal a pris fin à Beyrouth et au Liban-Sud. 
Pour en revenir au mode du scrutin, le président Berri s’est prononcé en faveur d’une révision de la loi sur base de laquelle sont organisées les municipales, celle-ci devant être précédée de la décen-tralisation et d’un nouveau découpage administratif.