UN "PARIS" MONDIAL RÉUSSI À L'ÉCHELLE PLANÉTAIRE

Paris et la France ont le sens de la fête, la grande fête populaire aux mille surprises et ingéniosités. Le Mondial du football a donné, une fois de plus, l’occasion de le démontrer d’une manière grandiose et a été le prétexte d’une profusion de créativité et de symbolismes. Mais cette fois, le conventionnel était banni: tout était fait à l’échelle planétaire, aux limites de la science-fiction.
 


Le défilé des citrouilles-Halloween.

Roméo, l’Européen veillant sur
une cohorte de danseurs. 

Des créatures en forme de drôles d’yeux
qui accompagnaient  l’Amérindien Pablo.
 

Des autruches futuristes et des arbres
ventouses: l’escorte de Moussa.

Ainsi, Paris, ses monuments et sites historiques témoins d’un glorieux passé ont servi de scène monumentale (c’est bien le cas de le dire) au plus grand spectacle futuriste jamais imaginé et réalisé dans l’histoire de la ville-lumière. De mémoire de Parisien, on n’avait jamais  été à pareille fête!
Quatre géants aux allures cyclopéennes (représentant les quatre continents en lice dans cette phase finale de la Coupe du Monde) ont déambulé en cortège durant quatre heures dans les artères de Paris à partir des quatre coins cardinaux de la capitale pour se retrouver tous réunis autour de l’obélisque de la place de la Concorde habillé pour la grande circonstance en trophée de la Coupe du Monde. Il y avait là, Pablo, l’Amérindien descendant l’avenue des Champs-Elysées à partir de l’Arc de Triomphe; Roméo, l’Européen parti de l’Opéra-Garnier en direction de la Madeleine; Moussa, l’Africain surgissant du Champ de Mars et Ho, l’Asiatique évoluant le long des quais, à partir du Pont-Neuf. Quatre robots-prototypes, hauts de 20 mètres et pesant chacun plus de 30 tonnes, ont été le point de mire de 200.000 spectateurs massés le long des parcours empruntés et 80.000 réunis place de La Concorde. Le spectacle était bien dans la rue, non seulement à cause de l’imposante stature de ces colosses venus d’ailleurs, d’un troisième millénaire tout proche; mais, aussi, à travers une nuée d’insectes formant leurs différents cortèges; un véritable microcosme fait d’insectes, de sauterelles, de vers luisants, de chenilles colorées... mais, aussi, des spécimens du monde végétal: cactus, ifs et baobabs... Il y avait même des femmes-fleur aux fenêtres de l’Opéra et un mariage fleuri sur le parvis de l’église de la Madeleine. Un regard nouveau sur la nature, mais aussi une optique différente à travers l’œil du cyclope de ces géants cillant des yeux comme émerveillés eux-mêmes de la beauté urbaine de ce Paris enchanteur.
Comme attendu, l’apothéose eut lieu place de La Concorde avec six tableaux d’une grande originalité animés par des milliers de figurants, jeunes et adultes, évoluant autour de l’obélisque à l’apparence d’un totem géant, coiffé d’un ballon, centre névralgique de la grande fête. Au nombre des surprises: une prestation des mannequins d’Yves St Laurent représentant les éléments de la nature, l’eau, le fer, l’air... Des femmes-tiges vêtues de robes très vives, libres de toute contrainte qui, par un jeu de scène sophistiqué, devenaient géantes comme pour être à la hauteur des colosses de la fête, avant de reprendre aussitôt la dimension humaine, tout comme les “mini-géants” humains, réplique exacte de chacun des quatre robots, hauts comme des immeubles. Tout ce petit monde évoluait selon une chorégraphie bien réglée, plongé dans une musique à percussion (pas des plus réussies) et des jeux de lumière de toute beauté.
Si pour certains observateurs, ce fut “le plus grand spectacle de la planète”, pour d’autres franchement désabusés et désorientés, ce fut “une drôle de fête incarnée par quatre géants effrayants qui ont bloqué tout Paris”. Cependant, à l’heure du Mondial, tout le monde est d’accord que “La terre  est, simplement, un ballon sur la planète foot”.

Moussa, l’Africain, à son arrivée place de “La Concorde”.


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