JUILLET,MOIS DE LA PHOTOGRAPHIE,
DE L’IMAGE NUMÉRIQUE ET DU FILM AU LIBAN

Organisées par la Mission culturelle française, An-Nahar et la Maison européenne de la photographie de la ville de Paris, plus de 70 expositions ont lieu actuellement aux quatre coins du Liban.

Naresh, offre un art porteur 
d’une forte décharge passionnelle.

 

“Enfants du Bengladesh” ou les 
yeux de l’émotion de Naji Zahar.

 
Une manifestation annoncée à grands coups d’affiches qui, hélas! ne mentionnent que les sponsors de cet événement, sans citer le nom des galeries ayant, pourtant, offert gracieusement leurs murs tout au long de ce mois de juillet consacré à la photographie.
Si certaines galeries ont choisi des expositions thématiques, comme “Paris sous l’objectif” au musée Sursock, “Stars et bijoux de Stars” de la collection Cartier à Kaslik ou “Paris, Magnum” d’autres ont accroché des œuvres libres comme la galerie Epreuve d’Artiste.
Trois artistes se partagent les cimaises de cet espace.
Deux artistes libanais: Naji Zahar et Norma Sfeir, et un “outsider” Naresh que Mme Traboulsi, propriétaire des lieux, a invité à exposer.

UNE EXPOSITION OÙ RÈGNENT DES TEMPS FORTS
Naji Zahar propose trois thèmes spécifiques: “Les enfants du Bengladesh”, “Les singes gardiens des Esprits en Birmanie”, les “Bonzes tibétains à l’heure du repas” et une salle réservée, uniquement, à des prises de vues aériennes de toute beauté.
A travers cette multitude d’œuvres, nous avons découvert toutes les facettes d’un artiste autodidacte ayant réussi au fil de ses images à rafraîchir les codes en vigueur dans ce domaine.
Saisissant le naturel pour le recréer grâce à des cadrages étudiés, des retouches particulières, Zahar s’empare librement des capacités de ce média qu’il bricole comme un chimiste.
Ce photographe globe-trotter ayant visité de lointains pays, a choisi de donner à voir ce que l’Humanité a de plus précieux: l’enfance qui ne sait pas tricher et dont le regard trahit toujours une vérité.
Zahar a saisi la réalité sans discours pontifiant. Arrêt sur l’image et sur ces regards d’enfants pris sur le vif, montrant la véritable nature du sujet.
Que dire de cette magnifique série travaillée en noir et blanc sur papier japonais mettant en scène ces singes-dieux, gardiens du temps des Esprits? Images estompées soignant le flou, favorisant le mouvement.
Zahar reste toujours en quête d’une lumière qu’il traque par forte opposition avec des noirs.
Nous avons, également, aimé ces photos prises au vol des rizières sous la mousson, ces lits de fleuves desséchés qui marquent le paysage. Un travail d’une belle épure où la géométrie se dispute à l’abstraction lyrique, le tout baigné de couleurs chaudes.
Norma Sfeir présente un travail qui, par moment, manque d’unité, mais n’en est pas moins intéressant.
Nous avons, particulièrement, apprécié ce “Rêve de pierre”, un sujet difficile où l’amalgame du figuratif et d’une certaine construction abstraite relève presque du défi.


“Rêve de pierre” de Norma Sfeir.
A part les photos d’intérieur, photos d’ambiance, Norma Sfeir a choisi de traquer la femme dans sa solitude... Parfois, un petit air de déjà vu. Et brusquement, c’est la rupture et Norma Sfeir de choisir des “images” du patrimoine. Mais ici, on devine la manipulation, les collages, la surimpression et, pour le spectateur, le rêve se casse, l’image perd de sa force à cause d’une technique pas toujours au point.
Naresh qui avait déjà exposé à la galerie Epreuve d’Artiste, il y a de cela quelque temps, livre son travail tout en rythmes et échos. Puis, il y a cette couleur semblant surgir de cratères incandescents et ces images conduisant le spectateur au-delà de la photo, dans ces espaces de complicités perdues.
Naresh, un artiste hors créneau, avec un art porteur d’une forte décharge passionnelle et érotique. 
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