|
L’Internet
va être introduit dans nos écoles publiques. Ainsi, en a décidé
le chef du gouvernement qui a discuté le projet (et son financement)
avec une mission de la Banque mondiale dirigée par son vice-président
(notre photo). On n’arrête pas le progrès et il est recommandé
d’engager le pays sur la voie de la modernité à l’orée
du troisième millénaire. Mais ce projet doit-il figurer parmi
les problèmes prioritaires, requérant des solutions urgentes?
On n’arrête pas le progrès: une innovation de caractère pédago-gique vient de le confirmer. En effet, le chef du gouverne-ment est intéressé au projet relatif à l’introduction de l’Inter-net dans nos écoles publiques. Il en a discuté, lundi, avec une mission de la Banque mondiale dirigée par son vice-président, M. Ezzeddine Chamseddine, lequel reconnaît l’importance d’une telle initiative dont la concrétisation, dit-il, commence-ra “très bientôt”. Ceci réjouira tous ceux qui ont à cœur de hisser notre pays au niveau des Etats évolués, à l’orée du troisième millénaire. Il s’agit, à présent, d’accélérer les pourparlers avec la B.M. et, peut-être même, avec l’Unesco qui devrait être directement intéressée par un projet de cette nature, tout en contribuant à sa généralisation dans les Etats membres, plus particulièrement ceux du Tiers monde qui souffrent de l’analphabétisme et du sous-développement. Cependant, à l’occasion de la rentrée des classes, il sied de se pencher sur tant de problèmes auxquels les familles sont confrontées, pour leur apporter des solutions urgentes. Naturellement, l’Internet ne peut figurer en tête des questions prioritaires. Ce projet peut attendre. Il importe de songer aux parents d’élèves qui vont être contraints d’affecter des sommes substantielles à l’achat de manuels scolaires, suite à l’application des nouveaux pro-grammes, tel que l’a annoncé le directeur du centre pédagogique dans une émission télévisée. Ainsi, un souci de plus s’ajou-te à ceux qui s’emparent des fa-milles à la rentrée d’octobre, sur-tout celles de condition modeste et à revenu limité. D’autant que les établissements scolaires, ayant à faire face à des charges supplémentaires, majorent leurs “tarifs”, bon nombre d’entre eux ayant tendance à se “commercia-liser”. Les scolarités suivent, inexora-blement, une courbe ascendante, si bien que les parents inscrivent leur progéniture dans les écoles publiques. Le rush est si considérable, que ces dernières ne peuvent accueillir tous les enfants en âge scolaire. Les parents ont souri en attendant un membre de la commission parlementaire de l’Education nationale, annoncer “l’adoption de l’enseignement primaire gratuit et obligatoire”... Fort bien, mais où trouver l’ar-gent nécessaire à l’application d’une pareille décision, pour la-quelle l’Argentier de la Républi-que, si parcimonieux dans les dépenses, ne voudrait pas délier les cordons de sa bourse... étant donné l’état rachitique du Tré-sor? Cela dit et tout en applaudis-sant à l’intention prêtée au Sérail d’introduire l’Internet dans nos écoles publiques, nous pensons qu’il faut courir au plus pressé. Autrement dit, accorder la priori-té à ce qui est plus important, afin d’alléger les dépenses de notre peuple qui ne peut plus supporter de nouvelles charges fiscales, celles sous lesquelles il ploie déjà l’empêchant de s’assurer une vie décente. Ceci nous ramène à l’esprit les milliards dépensés pour restaurer le Grand Sérail, alors que des problèmes vitaux - celui des personnes déplacées et la lutte contre la vie chère, notamment - attendent d’être résolus! Puisse le futur régime reconsidérer l’ordre des priorités et faire passer ce qui est impérieux, avant ce qui n’est pas nécessaire et important! |