|
![]() Beyrouth devra assumer, en 1999, le rôle de “capitale cultu-relle arabe”, par décision de l’Unesco. Aussi, le ministère de la Culture a-t-il convoqué le ban et l’arrière-ban de nos éléments créatifs, afin de préparer toute une série de manifestations et des activités variées englobant le théâtre, la musique, la danse, les arts plastiques, le cinéma et la photographie, ainsi que des colloques, des séminaires et des conférences. Ainsi, Beyrouth redeviendra tout le long de l’année pro-chaine, ce qu’elle a été de tout temps, le centre de ralliement des intellectuels. Ceci réjouit les Libanais et ravive en eux l’es-poir en un avenir meilleur, à condition que ces manifesta-tions soient bien préparées et d’un niveau élevé digne de l’ancienne Béryte. Les préparatifs, apprenons-nous, sont pris en charge par un comité constitué récemment par le Conseil des ministres, assisté de sous-comités techniques ayant pour tâche d’étudier les projets à élaborer et d’établir le calendrier adéquat. A cet effet, administrations et établissements publics, univer-sités et écoles sont appelés à apporter leur contribution pour assurer à l’événement un succès de bon aloi. Cela dit, le gouvernement s’y est pris, semble-t-il, un peu tard, - le comité mentionné a été for-mé à trois mois du coup d’envoi des manifestations - alors que trois Etats arabes ont déjà programmé: la Tunisie, une semaine du cinéma tunisien; la Syrie et l’Egypte des spectacles mettant en valeur leur théâtre et leur folklore, en plus d’une exposition d’arts plastiques. Qu’a fait le Liban? Un mem-bre du comité organisateur révèle que les crédits mis à sa disposition n’excèdent pas un milliard de livres libanaises, alors que les milieux artistiques parlent de 375 millions. Le ministère de la Culture ne disposant pas de fonds néces-saires pour subventionner un événement d’une telle impor-tance, des “volontaires” se pro-posent d’adresser une lettre circulaire à des mécènes pour les sensibiliser à ce projet offrant des avantages certains au plan moral. Les artistes, eux, se plaignent de ce que l’Etat ne les aide pas, financièrement, d’une manière suffisante. Un autre membre du comité déplore le manque d’organisa-tion. “A l’invitation du ministère de la Culture, dit-il, une réunion a été tenue il y a trois mois pour nous permettre d’exposer nos idées et suggestions. Et depuis, je n’ai plus eu aucune nouvelle.” “On nous demande trop de choses pour très peu de temps et de moyens. Or, on ne peut préparer n’importe quoi, n’importe com-ment”, confie une chorégraphe qui dirige une école de ballet. La situation paraît si floue que certains ont demandé le renvoi de cet événement à une autre année... Mais cela étant difficile, il ne reste aux responsables, accapa-rés depuis des semaines, par l’échéance présidentielle, qu’à mettre les bouchées double pour sauver l’honneur. Naturel-lement, il faut attendre la formation du premier Cabinet du nouveau régime pour qu’ils s’en occupent; le plus tôt sera le mieux. |