LIBAN VERT ET LIBAN NOIR
On parle du Liban comme du Liban vert.... ou le “pays des Cèdres”.
L’Histoire et l’avenir en parleront comme le pays du béton,
de la laideur et des forêts calcinées. Le pays est sacrifié
à l’autel des affairistes.
Gouverner, c’est prévoir... Il ne fallait pas être un
génie pour savoir qu’avec la chaleur, l’été libanais
interminable, commencé le 13 avril jusqu’aujourd’hui, les incendies
séviraient et brûleraient tout.
Cela fait des mois (dans ces mêmes colonnes) qu’on demande aux
responsables d’acheter des CANADAIR?
Les réponses les plus ubuesques ont été données...
Il y a de l’argent pour les palaces inutiles, le panache - difficile -
quand il n’y a pas d’élégance naturelle, mais il n’y a pas
de budget pour les CANADAIR, à moins que l’affaire n’ait pas semblé
assez “juteuse”.
Le Liban brûle?
Qu’importe.
Heureux encore, qu’on ne nous réponde pas: “Ne voyez-vous pas
qu’on vaque aux affaires de mon père?”
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RENDONS AUX WAKFS GRECS-ORTHODOXES CE QUI LEUR
APPARTIENT
L’ENB est une entité sportive... Mais le club qui porte ce nom
est la propriété du Wakf grec-orthodoxe de l’évêché
de Beyrouth.
Qu’est-ce qu’un Wakf?
Ce sont des capitaux, immeubles, terrains, etc... dont le produit est
destiné à l’entretien d’une fondation pieuse ou de toute
autre activité.
Que ce terrain ait été mis à la disposition de
sportifs pour une période donnée, soit. Mais cela ne constitue
pas le fait accompli, et l’évêché grec-orthodoxe de
Beyrouth a toute latitude d’en disposer pour ce qu’il considère
être le meilleur intérêt public.
Rendons donc, à César et au Wakf grec-orthodoxe ce qui
leur appartient.
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VOLER AU SECOURS DE LA VICTOIRE
Depuis que l’on a annoncé, quasi-officiellement, l’élection
du Général Lahoud à la présidence de la République
libanaise, les thuriféraires courent et volent au secours de la
victoire.
A qui va prononcer son petit ou grand éloge.
A qui va donner les raisons pour appuyer ce choix.
A qui va sauver ses plumes et son poste.
Tel est l’Orient; telle est la mentalité ottomane.
Tous ceux qui ont donné de bonnes raisons pour ne pas choisir
un militaire sont, aujourd’hui, unanimes à expliquer pourquoi le
choix d’un militaire qui aura troqué l’uniforme contre la redingote
s’impose.
En premier lieu, parce que l’homme est intègre.
Cela suffit pour expliquer à quel niveau de décadence
le Liban est tombé.
Comme si l’intégrité et l’honnêteté ne sont
pas des sine qua non naturels.
Chercher l’homme honnête veut, simplement, dire que jusqu’à
présent et, surtout, ces dernières années, les mafias
qui ont sévi ont fait ressortir, d’une manière plus qu’obvie,
la nécessité de sortir du cercle vicieux d’Ali Baba...
Aujourd’hui, l’opinion publique et les médias sont unanimes
à dénoncer le “grand bazar” qu’est devenu le Liban au fil
des ans.
Aujourd’hui, on ose parler de justice sociale, de réforme du
système judiciaire, de “révision parlementaire”....
Car le parlement, censé contrôler l’Exécutif, a
bien failli à sa mission... C’est, aujourd’hui, que l’espoir renaît
clamant bien haut sa soif d’honnêteté.
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ALYA SOLH: UNE FEMME D’ÉTAT
Une personne a brillé par son absence à la cérémonie
de levée de voile de la statue de Riad Solh: sa fille aînée
Alya.
Dommage, grand dommage.
Car Alya a bien hérité des qualités de son père.
“Femme d’Etat”, elle est bien née pour l’être et le Liban
en ne l’accaparant pas, en ne lui donnant pas la place qui lui revient,
non pas, en raison de son affiliation, mais de ses qualités propres,
se fait outrage à lui-même.
S’il est vrai que très jeune adolescente, elle a été
le digne compagnon de son père, Alya journaliste, éditorialiste
aurait honoré par sa présence n’importe quelle institution
libanaise et, au moins, le parlement.
Ministre, Alya peut et devrait l’être. En sus de qualités
inhérentes à son sexe, elle est capable de damer le pion
à n’importe quel politicien.
Femme de principes, osant exprimer tout haut ce que d’autres pensent
tout bas, elle possède les qualités de femme et d’homme d’Etat.
Révolutionnaire, possédant un sens de l’humour très
fin, suivant de près la politique nationale et internationale, elle
pourrait même devenir Premier ministre. Il est vrai que, dans un
pays arabe machiste, il est quasi-impossible pour une femme d’accéder
à ce poste. Mais dommage, grand dommage; c’est le Liban qui est
perdant en n’exploitant pas une de ses meilleures ressources... On pourrait
ajouter: “Rien ne manque à sa gloire; elle manque à la nôtre.”
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HOURRAH! POUR LES “TROIS MOUSQUETAIRES” DE “L’ORIENT-LE
JOUR”
Il n’est pas fréquent que les journalistes se lancent des fleurs.
Mais, aujourd’hui, cela est indispensable.
Nos confrères Amine Abou-Khaled, directeur de la rédaction;
Issa Goraïeb, rédacteur en chef et Camille Menassa, directeur
de l’Administration de “L’Orient-Le Jour”, ont bien mérité
ce “hourrah”.
Sous leur égide et en changeant son look, le quotidien s’est
élevé au plus haut niveau de la Presse internationale, ce
qui ne peut que faire honneur à toute la profession.
Qu’un vibrant hommage leur soit rendu, tant pour leur travail personnel,
que pour avoir su rassembler autour d’eux une équipe des plus valables.
Joignant les avantages d’une technique moderne, à l’aube du
IIIème millénaire, nos confrères ont su faire de la
cohésion de leur équipe un des meilleurs artisans de la production
journalistique.
Bravo donc à ces Trois Mousquetaires, de la qualité,
de l’esprit et du bon goût... sans oublier, bien sûr, Michel
Eddé qui leur a laissé les coudées franches.
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LES FINANCES FOLLES
Une décision absurde du ministère des Finances a privé
les retraités des allocations familiales.
Sous le fallacieux prétexte de quelques irrégularités,
ces messieurs des Finances n’ont rien trouvé de mieux que de supprimer,
purement et simplement et sans préavis, les allocations pour les
jeunes à charge.
N’aurait-il pas été préférable de faire
paraître un communiqué dans les médias demandant aux
récipiendaires de nouveaux extraits d’Etat civil?
Mais trop occupés par leurs propres affaires, ils n’ont pas
daigné le faire.
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