Une mère pleure son fils, victime des crues des rivières. |
Paysage de désolation au Nicaragua. |
Dans ces paysages autrefois verdoyants, on a dénombré 30.000 morts et disparus. |
La détresse des survivants. |
SURVIVRE ET RECONSTRUIRE
Le Honduras et le Nicaragua, les pays les plus touchés par le
cyclone Mitch, ont perdu la majorité de leurs ponts et routes. Et
certaines régions sinistrées restent difficiles d’accès,
même aux hélicoptères, notamment dans la région
atlantique du Nicaragua où 1.200 Indiens misquitos étaient
accrochés aux cimes des arbres avec le même désespoir
que les 1.400 victimes rejetées par les flancs du volcan Casitas
à 140 kilomètres au nord-ouest de Managua, capitale du Nicaragua.
L’ampleur du désastre est telle que 70% de la production agricole
a été anéantie au Honduras. Là, comme
au Nicaragua, le cyclone a fait plus de dégâts qu’en vingt
ans de guerre civile et toutes les infrastructures du pays sont à
reconstruire. Pratiquement, il faut s’employer à nourrir toute la
population, 6 millions au Honduras et 4,5 millions au Nicaragua. Et la
tâche est herculéenne.
Selon le Programme alimentaire mondial, les besoins de ces pays sont
estimés à 3,2 milliards de dollars. Et il leur faudra, peut-être,
des dizaines d’années pour connaître la normalité.
Déjà 150 millions de dollars ont été débloqués
par les pays d’Europe et d’Amérique. Mais l’aide fournie reste nettement
en-deçà de leurs besoins. Aussi, leurs responsables se sont-ils
hâtés de solliciter l’annulation de leurs dettes extérieures
aux fins de la reconstruction. Message déjà entendu par la
France qui pourrait être suivie de plusieurs pays créditeurs.
Les opérations de secours se poursuivent. |
La longue traversée dans un paysage de ruines. |
EXPRESSIONS DE SOLIDARITE
Le monde n’est resté ni sourd, ni aveugle devant la catastrophe
survenue en Amérique centrale. D’abord, les voisins immédiats
se sont portés à son secours : le Mexique et les Etats-Unis
(l’aide de Cuba ayant été refusée pour raison politique
par le président conservateur du Nicaragua Arnoldo Aleman, sévèrement
critiqué depuis). Ensuite, par l’ensemble du monde occidental et
diverses organisations internationales.
Les Etats-Unis ont avancé un montant de 70 millions de dollars
et envoyé sur place 130 militaires de la marine américaine
et 20 hélicoptères. L’ex-président Carter est venu
exprimer sa sympathie aux sinistrés, suivi de l’ancien président
George Bush. Leur a emboîté le pas Tipper Gore, épouse
du vice-président Al Gore, venue à la tête d’une mission
présidentielle de haut rang comprenant des membres du Congrès
pour “montrer l’engagement des Etats-Unis à aider les habitants
d’Amérique centrale.”
La France, également, s’est hâtée d’envoyer des
secours: des tonnes de vivres, de matériel, des médicaments
et équipes médicales. Le “Jeanne d’Arc” a mis le cap sur
l’Amérique centrale. Et le président Chirac lui-même
y a débarqué pour exprimer à son tour sa solidarité
avec la population si durement éprouvée.
Réunis lundi à San Salvador, les chefs d’Etat d’Amérique
centrale ont lancé un appel à une aide internationale
pour la reconstruction de leurs pays. Cette aide pose toutefois plus d’un
problème, la distribution des vivres étant déjà
“politisée” et la corruption étant un des maux endémiques
de la région. D’ailleurs, Mgr Oscar Andres Rodriguez, archevêque
de Tegucigalpa, capitale du Honduras, pays considéré
par l’Institut privé de transparence (IPT) siégeant à
Washington, comme le troisième le plus corrompu au monde, a mis
en garde contre le détournement de l’aide internationale et déclaré
“maudits” les usurpateurs.
Le cyclone Mitch est-il lié au réchauffement climatique?
Parti le 21 octobre du sud de la Jamaïque, le cyclone Mitch est
arrivé le 26 octobre sur les côtes du Honduras, sous une basse
pression. Selon le Centre national des ouragans basé à Floride,
ses vents ont atteint 288km/h. Il est, ainsi, le plus puissant depuis Camille
en 1969.
On peut s’interroger sur d’éventuels liens existant entre l’intensité,
la fréquence des cyclones , le phénomène El-Niño
et le réchauffement climatique. En général, on enregistre
peu de cyclones au cours des années marquées par El-Niño,
car ceux-ci renforcent les vents d’altitude sur l’Atlantique. Cependant,
rien n’est sûr et l’on estime que les ouragans trouvent dans le réchauffement
de la terre des conditions favorables. A ce sujet, les avis sont partagés
et souvent contradictoires.
Mais l’unanimité se fait sur l’effet dévastateur des
ouragans qui seraient une des expressions de l’Apocalypse.
Tout a été submergé par les flots. |
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