EN MARGE D’UNE GRÈVE... 
par EDOUARD BASSIL
  
 
Au moment où le chef du gouvernement poursivait ses pérégrinations, passant près d’une semaine entre Paris, Le Caire et Ryad - il pourrait inscrire, aussi, Damas sur son itinéraire - le corps enseignant du cycle secondaire déclenchait une grève illimitée, refusant d’y mettre fin avant d’obtenir la satisfaction de ses doléances.
Les grévistes ont fait escalader leur mouvement protestataire en pratiquant mercredi devant le ministère de l’Education nationale, un sit-in auquel se sont joints des centaines d’élèves venus des différentes régions libanaises, ceux-ci ayant voulu manifester leur solidarité avec leurs précepteurs.
Le lendemain, le président du syndicat des instituteurs devait tenir une conférence de presse, à l’effet de rappeler les doléances de cette corporation et de justifier son recours aux moyens négatifs.
Si la grève venait à durer longtemps, jusqu’à la formation du nouveau Cabinet, - ce qui n’est pas impossible - comment les élèves rattraperont-ils le temps perdu? Les instituteurs-grévistes s’engagent à donner des leçons supplémentaires les après-midis, pour permettre à leurs pupilles de se mettre au jour avec le programme.
En l’absence du Premier ministre, ni le ministre de l’Education (ni aucun autre responsable, surtout pas le vice-président du Conseil, ministre de l’Intérieur, qui ne manquait aucune occasion pour se mettre en valeur) ne se sont manifestés, maintenant de ce fait le monde scolaire dans la confusion la plus totale.
D’aucuns soupçonnent certains milieux de manœuvrer aux fins d’entraver la marche du nouveau régime, en lui léguant des problèmes chroniques qui auraient dû être réglés depuis  belle lurette!

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