APPEL D’ANNAN À BAGDAD
Pour le moment, M. Annan a déjà lancé un appel
au gouvernement irakien l’exhortant à reprendre “sur le champ” sa
coopération avec l’UNSCOM.
M. Annan estime, d’ailleurs, que la décision de Bagdad d’arrêter
toute forme de coopération avec les inspecteurs de l’ONU, constitue
“une violation flagrante des résolutions du Conseil de Sécurité.”
Mais Bagdad ne l’entend pas de cette oreille et les quotidiens qui
se font l’écho des dirigeants titraient les jours passés:
“Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux”, ou bien: “L’injustice
a duré trop longtemps, nous sommes déterminés à
briser nos chaînes”. De son côté, dans une interview
télévisée, Mohamed Saïd As-Sahhaf, chef de la
diplomatie irakienne, affirmait que “l’Irak souhaite une solution diplomatique
à la crise avec l’ONU”, tout en ajoutant que “Bagdad ne craint pas
une frappe militaire américaine.”
Vue du côté américano-occidental l’option militaire
semble prendre le pas sur la diplomatie. “Le président Clinton a
regroupé ses conseillers militaires et politiques, pour étudier
certaines options militaires”, devait indiquer le porte-parole de la Maison-Blanche.
Deux options seraient envisagées: une frappe rapide et décisive
ou une attaque aérienne soutenue qui laisserait une chance à
la diplomatie.
Entre-temps, Washington a décidé d’envoyer un second
porte-avions dans le Golfe, tel que l’a annoncé M. Willian Cohen,
secrétaire US à la Défense.
LA GRANDE-BRETAGNE AVERTIE
L’autre avertissement explicite adressé à Bagdad est
venu de la Grande-Bretagne, la première parmi les pays occidentaux,
à s’aligner sur la politique américaine. En visite dans la
région, qu’il a entamée par le Koweit, M. George Robertson,
ministre britannique de la Défense, qui a tenu une conférence
de presse sur la base aérienne “Al-Salem”, affirmait sur le ton
de la menace: “Le président Saddam Hussein ferait bien de se rendre
compte que la communauté internationale est très résolue
et est à court de patience (...) S’il croit qu’il peut faire traîner
les choses, il commet une grave erreur.”