CRISE IRAK-ONU
L'OPTION MILITAIRE SERIEUSEMENT ENVISAGEE 
La menace d’une frappe militaire contre l’Irak se profile de nouveau à l’horizon, suite à l’intransigeance de Bagdad qui, depuis le 30 octobre, a rompu toute coopération avec la commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement (UNSCOM). Le vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz devait, d’ailleurs, préciser que son pays ne reprendrait la coopération avec l’UNSCOM que si le Conseil de Sécurité de l’ONU levait l’embargo pétrolier imposé à l’Irak.
George Robertson, ministre britannique de la Défense, au Koweit.
 
Quadrature du cercle? Puisque l’embargo imposé à l’Irak, suite à son invasion du Koweit en 1990 ne peut être levé qu’après le désarmement. Ainsi, au fil des années, la relation: Irak-ONU, Irak-USA a été ponctuée de multiples crises. Pour sortir de l’impasse, comme d’habitude, deux options, militaire et diplomatique, vont de pair, se renforçant mutuellement pour éviter le pire.
Au plan de l’option diplomatique, M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, est le mieux placé pour tenter de faire prévaloir le langage de la diplomatie sur celui des armes. N’avait-il pas réussi en février 1998, à éviter in extremis une frappe militaire imminente?

APPEL D’ANNAN À BAGDAD
Pour le moment, M. Annan a déjà lancé un appel au gouvernement irakien l’exhortant à reprendre “sur le champ” sa coopération avec l’UNSCOM.
M. Annan estime, d’ailleurs, que la décision de Bagdad d’arrêter toute forme de coopération avec les inspecteurs de l’ONU, constitue “une violation flagrante des résolutions du Conseil de Sécurité.”
Mais Bagdad ne l’entend pas de cette oreille et les quotidiens qui se font l’écho des dirigeants titraient les jours passés: “Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux”, ou bien: “L’injustice a duré trop longtemps, nous sommes déterminés à briser nos chaînes”. De son côté, dans une interview télévisée, Mohamed Saïd As-Sahhaf, chef de la diplomatie irakienne, affirmait que “l’Irak souhaite une solution diplomatique à la crise avec l’ONU”, tout en ajoutant que “Bagdad ne craint pas une frappe militaire américaine.”
Vue du côté américano-occidental l’option militaire semble prendre le pas sur la diplomatie. “Le président Clinton a regroupé ses conseillers militaires et politiques, pour étudier certaines options militaires”, devait indiquer le porte-parole de la Maison-Blanche. Deux options seraient envisagées: une frappe rapide et décisive ou une attaque aérienne soutenue qui laisserait une chance à la diplomatie.
Entre-temps, Washington a décidé d’envoyer un second porte-avions dans le Golfe, tel que l’a annoncé M. Willian Cohen, secrétaire US à la Défense.

LA GRANDE-BRETAGNE AVERTIE
L’autre avertissement explicite adressé à Bagdad est venu de la Grande-Bretagne, la première parmi les pays occidentaux, à s’aligner sur la politique américaine. En visite dans la région, qu’il a entamée par le Koweit, M. George Robertson, ministre britannique de la Défense, qui a tenu une conférence de presse sur la base aérienne “Al-Salem”, affirmait sur le ton de la menace: “Le président Saddam Hussein ferait bien de se rendre compte que la communauté internationale est très résolue et est à court de patience (...) S’il croit qu’il peut faire traîner les choses, il commet une grave erreur.” 


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