UNE GRANDE ETAPE DANS LES RELATIONS FRANCO-LIBANAISES
ALAIN FOUQUET, CONSEILLER CULTUREL: "LA FRANCE TIENDRA SES ENGAGEMENTS"
Grâce aux qualités qui ont assuré le succès de ses différentes missions antérieures, M. Alain Fouquet qui est diplomate de carrière, a été nommé, récemment, conseiller culturel et de coopération scientifique et technique près l’ambassade de France.
Titulaire de diplômes supérieurs en Gestion, en Histoire, en Archéologie, son parcours a été très riche. Il a enseigné dans le supérieur à Dauphine, il a travaillé dans l’audiovisuel et a été responsable à Radio France, durant quatre ans, il a aussi été nommé consul de France dans différents pays.
Passionné de culture, il était tout à fait, candidat à un tel poste, d’autant plus que la diplomatie est un domaine très vaste qui permet de s’occuper de questions politiques et consulaires, des médias, d’économie, de culture, etc...

“Entre le Liban et la France, nous dit M. Alain Fouquet, il y a une longue histoire d’amitié, l’histoire de deux peuples qui ont beaucoup d’affinités ensemble: leur nature de méditerranéens, leur mentalité, leurs valeurs morales, etc...
“Nous, Français, avons pleinement conscience que la valeur du Liban réside dans son patrimoine culturel, dans son capital intellectuel et son ouverture sur le monde. Et si on se situe dans une réflexion internationale, on constate que le Liban se trouve dans un nœud d’expressions culturelles, politiques et sociales, au carrefour des grandes cultures de l’Orient et de l’Occident. Il est le pays où l’Orient et l’Occident se sont fondus en une autre diversité.

LE LIBAN, PREMIER PAYS FRANCOPHONE
“Le Liban est, surtout, l’un des tout premiers pays francophones du monde. Aussi, ici à Beyrouth, le service culturel est extrêmement important. C’est, en effet, le poste le plus passionnant du réseau culturel français; peut-être même, le plus actif, le plus dynamique mais, aussi, le plus délicat et le plus difficile, car notre politique culturelle consiste à intensifier les échanges avec le Liban et à consolider l’appui de la France à ce pays, dans un climat de concorde entre les différentes composantes de la nation.
“En effet, précise M. Fouquet, nous avons de nombreux partenaires, que ce soit dans le secteur public ou dans le privé, qui ont beaucoup d’attentes tels que, les ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur, de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel, du Tourisme, etc... et les institutions éducatives, entièrement ou partiellement francophones: les universités, les établissements scolaires, les instituts d’enseignement technique, les associations culturelles, les festivals, les centres de recherches... tous se tournent en priorité vers la France, ce qui n’est pas le  cas dans d’autres pays.
“Nous sommes donc sollicités continuellement pour coopérer et essayons, évidemment, de répondre au mieux de nos possibilités à toutes ces demandes. Il faut, d’abord, écouter les partenaires libanais pour identifier leurs demandes et ensuite étudier leur faisabilité.
“Tout en continuant, en priorité, les anciens projets, programmés, sur plusieurs années, chaque année, après sélection, nous en montons de nouveaux, en tenant compte de la réalité libanaise, le Liban étant, peut-être, un des seuls pays du monde, en dehors de certains pays comme la France, le Canada et la Belgique, où il y a quatre universités en grande partie francophones, certaines le sont entièrement. Il y a, aussi, six lycées français plus une vingtaine de collèges libanais homologués reconnus par le ministère français de l’Education nationale et une série d’écoles partiellement francophones.”

PROGRAMMATION DES ACTIVITÉS POUR LA SAISON 1998-1999
Le conseiller culturel enchaîne: “On s’active en ce moment pour la mise en place des divers projets prévus pour la saison 1998-99 et pour l’étude du budget qui devra être approuvé par notre direction à Paris.
“Nous avons, évidemment, l’intention de poursuivre les rendez-vous majeurs de la vie culturelle à Beyrouth, comme le salon “Lire en Français” qui a eu un grand succès cette année et est prévu pour le mois de novembre 1999. Le thème de cette année était “le Patrimoine”; celui de l’année dernière “Jacques Prévert” et nous sommes en train de réfléchir sur le thème du prochain salon.
“D’autre part, nous allons avoir, probablement, un festival de films français, au cours du printemps 1999. En attendant, nous avons fin novembre, début décembre 1998 une semaine franco-allemande, avec des activités culturelles, suivies par le festival du film européen au mois de décembre.
“La France participe à ce festival, étant un des plus grands producteurs de films en Europe.
“Nous avons, d’ailleurs, l’intention de conclure un accord de coproduction entre le Liban et la France qui permettra des réalisations plus nombreuses que maintenant et au moins aussi valables que celle du film “West Beyrouth” qui a remporté un très grand succès.
“Evidemment, notre but est d’essayer de contribuer à relancer le cinéma libanais en mettant à la disposition des réalisateurs notre longue expérience dans ce domaine et nos moyens technologiques.
Par ailleurs, nous nous proposons de promouvoir au Liban la distribution de films français et européens, alors que pour le moment, cette distribution est dominée par les films américains.
“Sur le plan des expositions, nous avons annoncé dans une conférence de presse au Centre culturel français nos activités culturelles, les expositions, manifestations et concerts prévus pour la saison 1998-99 ainsi que la participation française au festival de Baalbeck et à d’autres festivals l’été prochain.

SOIRÉES CONSACRÉES À L’OPÉRA
“D’autre part, nous avons lancé au Centre culturel une série de soirées consacrées à l’opéra avec des films vidéo sur l’opéra.
Et Beyrouth étant nommée en 1999 “capitale culturelle du monde arabe”, nous sommes en train de réfléchir à une participation française à cet événement qui doit mettre Beyrouth en valeur. Déjà sont prévues de grandes expositions, à Paris, à l’Institut du Monde Arabe et au Salon du livre sur les sciences et la musique arabes. Nous allons, également, organiser une exposition sur Georges Schehadé, car l’année prochaine est l’année du dixième anniversaire de son décès.”
Avant de conclure, le conseiller culturel affirme: “Malgré le travail énorme qui m’attend, je suis heureux d’être au Liban. J’ai des contacts très agréables avec les partenaires libanais et les gens que je rencontre sont très sympathiques et s’intéressent beaucoup à ce que nous faisons. Je suis, en vérité, frappé par l’attachement des Libanais à la francophonie, non seulement à Beyrouth, mais en province. Je suis allé à Saïda, à Tripoli, à Nabatieh, à Baalbeck... J’accompagne souvent l’ambassadeur dans les visites qu’il fait dans les municipalités. Partout, nous sommes merveilleusement bien reçus et je suis touché par les témoignages d’amitié qui nous sont prodigués.
“Un fait est certain, la France s’est engagée à soutenir le Liban sur le plan culturel et tiendra ses engagements. La culture est, pour le Liban, le moyen de préserver son identité et son originalité. A ce titre, la francophonie doit faire l’objet d’un plan exceptionnel, qui est en cours d’élaboration, afin que ce pays conserve sa dimension francophone.
 

NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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