“Entre le Liban et la France, nous dit M. Alain Fouquet, il y a une
longue histoire d’amitié, l’histoire de deux peuples qui ont beaucoup
d’affinités ensemble: leur nature de méditerranéens,
leur mentalité, leurs valeurs morales, etc...
“Nous, Français, avons pleinement conscience que la valeur du
Liban réside dans son patrimoine culturel, dans son capital intellectuel
et son ouverture sur le monde. Et si on se situe dans une réflexion
internationale, on constate que le Liban se trouve dans un nœud d’expressions
culturelles, politiques et sociales, au carrefour des grandes cultures
de l’Orient et de l’Occident. Il est le pays où l’Orient et l’Occident
se sont fondus en une autre diversité.
LE LIBAN, PREMIER PAYS FRANCOPHONE
“Le Liban est, surtout, l’un des tout premiers pays francophones du
monde. Aussi, ici à Beyrouth, le service culturel est extrêmement
important. C’est, en effet, le poste le plus passionnant du réseau
culturel français; peut-être même, le plus actif, le
plus dynamique mais, aussi, le plus délicat et le plus difficile,
car notre politique culturelle consiste à intensifier les échanges
avec le Liban et à consolider l’appui de la France à ce pays,
dans un climat de concorde entre les différentes composantes de
la nation.
“En effet, précise M. Fouquet, nous avons de nombreux partenaires,
que ce soit dans le secteur public ou dans le privé, qui ont beaucoup
d’attentes tels que, les ministères de la Culture et de l’Enseignement
supérieur, de l’Education nationale, de l’Enseignement technique
et professionnel, du Tourisme, etc... et les institutions éducatives,
entièrement ou partiellement francophones: les universités,
les établissements scolaires, les instituts d’enseignement technique,
les associations culturelles, les festivals, les centres de recherches...
tous se tournent en priorité vers la France, ce qui n’est pas le
cas dans d’autres pays.
“Nous sommes donc sollicités continuellement pour coopérer
et essayons, évidemment, de répondre au mieux de nos possibilités
à toutes ces demandes. Il faut, d’abord, écouter les partenaires
libanais pour identifier leurs demandes et ensuite étudier leur
faisabilité.
“Tout en continuant, en priorité, les anciens projets, programmés,
sur plusieurs années, chaque année, après sélection,
nous en montons de nouveaux, en tenant compte de la réalité
libanaise, le Liban étant, peut-être, un des seuls pays du
monde, en dehors de certains pays comme la France, le Canada et la Belgique,
où il y a quatre universités en grande partie francophones,
certaines le sont entièrement. Il y a, aussi, six lycées
français plus une vingtaine de collèges libanais homologués
reconnus par le ministère français de l’Education nationale
et une série d’écoles partiellement francophones.”
PROGRAMMATION DES ACTIVITÉS POUR LA
SAISON 1998-1999
Le conseiller culturel enchaîne: “On s’active en ce moment pour
la mise en place des divers projets prévus pour la saison 1998-99
et pour l’étude du budget qui devra être approuvé par
notre direction à Paris.
“Nous avons, évidemment, l’intention de poursuivre les rendez-vous
majeurs de la vie culturelle à Beyrouth, comme le salon “Lire en
Français” qui a eu un grand succès cette année et
est prévu pour le mois de novembre 1999. Le thème de cette
année était “le Patrimoine”; celui de l’année dernière
“Jacques Prévert” et nous sommes en train de réfléchir
sur le thème du prochain salon.
“D’autre part, nous allons avoir, probablement, un festival de films
français, au cours du printemps 1999. En attendant, nous avons fin
novembre, début décembre 1998 une semaine franco-allemande,
avec des activités culturelles, suivies par le festival du film
européen au mois de décembre.
“La France participe à ce festival, étant un des plus
grands producteurs de films en Europe.
“Nous avons, d’ailleurs, l’intention de conclure un accord de coproduction
entre le Liban et la France qui permettra des réalisations plus
nombreuses que maintenant et au moins aussi valables que celle du film
“West Beyrouth” qui a remporté un très grand succès.
“Evidemment, notre but est d’essayer de contribuer à relancer
le cinéma libanais en mettant à la disposition des réalisateurs
notre longue expérience dans ce domaine et nos moyens technologiques.
Par ailleurs, nous nous proposons de promouvoir au Liban la distribution
de films français et européens, alors que pour le moment,
cette distribution est dominée par les films américains.
“Sur le plan des expositions, nous avons annoncé dans une conférence
de presse au Centre culturel français nos activités culturelles,
les expositions, manifestations et concerts prévus pour la saison
1998-99 ainsi que la participation française au festival de Baalbeck
et à d’autres festivals l’été prochain.
SOIRÉES CONSACRÉES À L’OPÉRA
“D’autre part, nous avons lancé au Centre culturel une série
de soirées consacrées à l’opéra avec des films
vidéo sur l’opéra.
Et Beyrouth étant nommée en 1999 “capitale culturelle
du monde arabe”, nous sommes en train de réfléchir à
une participation française à cet événement
qui doit mettre Beyrouth en valeur. Déjà sont prévues
de grandes expositions, à Paris, à l’Institut du Monde Arabe
et au Salon du livre sur les sciences et la musique arabes. Nous allons,
également, organiser une exposition sur Georges Schehadé,
car l’année prochaine est l’année du dixième anniversaire
de son décès.”
Avant de conclure, le conseiller culturel affirme: “Malgré le
travail énorme qui m’attend, je suis heureux d’être au Liban.
J’ai des contacts très agréables avec les partenaires libanais
et les gens que je rencontre sont très sympathiques et s’intéressent
beaucoup à ce que nous faisons. Je suis, en vérité,
frappé par l’attachement des Libanais à la francophonie,
non seulement à Beyrouth, mais en province. Je suis allé
à Saïda, à Tripoli, à Nabatieh, à Baalbeck...
J’accompagne souvent l’ambassadeur dans les visites qu’il fait dans les
municipalités. Partout, nous sommes merveilleusement bien reçus
et je suis touché par les témoignages d’amitié qui
nous sont prodigués.
“Un fait est certain, la France s’est engagée à soutenir
le Liban sur le plan culturel et tiendra ses engagements. La culture est,
pour le Liban, le moyen de préserver son identité et son
originalité. A ce titre, la francophonie doit faire l’objet d’un
plan exceptionnel, qui est en cours d’élaboration, afin que ce pays
conserve sa dimension francophone.