|
Le président Lahoud passe en revue la garde d’honneur à son arrivée au palais de Baabda. |
Le président Nabih Berri accueillant le président Lahoud à l’entrée du parlement. |
LE DISCOURS D’INVESTITURE: “UN NOUVEAU PACTE
NATIONAL”
C’est en ces termes que le président de l’Assemblée nationale
qualifie le discours d’investiture, “qui, dit-il, constitue un véritable
document de travail pour les six années à venir.”
Le nouveau chef de l’Etat s’exprime avec une rare franchise, une grande
clarté, cherchant constamment à répondre à
l’attente des ”gens”, mot qui reviendra sans cesse, dans son discours,
affirmant avec force et détermination son objectif prioritaire:
“le respect et l’application de la loi.”
Il est à maintes reprises, interrompu par les applaudissements
de l’assistance. A partir de la tribune, on observe les parlementaires
exprimant par un signe de la tête leur approbation de chaque phrase.
L’important est qu’ils se montrent prêts à coopérer
avec le nouveau régime, les applaudissements, à eux seuls,
ne garantissant pas l’avenir.
Le président Lahoud entame son discours en ces termes: “Le jour
où le parlement m’a accordé sa précieuse confiance,
en m’élisant à la présidence de la République
et devant toutes les réactions d’appui et d’espoir, j’ai éprouvé
un mélange de joie et de sentiment de responsabilité. J’ai
senti, dès le début , qu’on me demandait beaucoup, oui beaucoup.
J’ai, alors, essayé de calmer ces vagues d’angoisse et je n’y suis
parvenu qu’en me disant: Dans ce poste, tu pourras au moins faire quelque
chose pour ton pays. Remets - toi à Dieu. Et c’est ce que j’ai fait.”
Le président Lahoud prêtant le serment constitutionnel. |
Le chef du Législatif prononce son allocution. |
RESPECT ET APPLICATION DE LA LOI
“Nous sommes, poursuit-il, dans un pays où tout le monde, responsables
et subordonnés, se plaint et exprime des doutes: le langage de la
loi est, tantôt absent et, tantôt escamoté.
“Je commencerai donc par ce langage et c’est avec lui que je terminerai
(...) Responsables et pouvoirs, nous occupons ces fonctions au nom de la
loi; nous ne devons jamais l’oublier... C’est la loi qui nous donne notre
force, non nous-mêmes. Il n’y a pas d’avenir dans ce pays, ni pour
les responsables, ni pour les simples citoyens, en dehors de l’Etat de
droit et des institutions, à l’ombre d’un régime parlementaire
démocratique.”
Le président Lahoud s’interroge: “Que veulent donc les gens?”
et répond: “Ils réclament le changement pour des raisons
connues et justifiées (...) Les citoyens veulent que nous, responsables,
respections notre représentativité dans nos propos et nos
actes (...) Ils veulent une justice intègre et indépendante
de toutes formes d’interventions et d’influences, (...) une administration
soumise à une surveillance stricte, caractérisée par
la compétence et l’intégrité, dirigée par des
responsables qui tirent leur immunité du bon exercice de leurs fonctions,
non d’une protection politique ou confessionnelle.”
La tribune réservée aux invités officiels; au premier plan, les présidents Hélou, Kaddoura, Amine el-Hafez et Rachid Solh. Au second plan, MM. Mike Rahhal et Ray Lahoud, congressmen US, d’origine libanaise. |
Le président Hariri félicitant le président Lahoud. |
Le nouveau chef de l’Etat félicité par M. Issam Farès, député de Akkar. |
... et Walid Joumblatt... |
... MM. Najah Wakim et Moustapha Saad, députés de Beyrouth et de Saïda. |
Le nouveau chef de l’Etat est accueilli par son prédécesseur. |
Les deux présidents portent un toast avant de se séparer. |
Le président Hraoui félicite son successeur après l’avoir décoré du Grand Cordon de l’Ordre national du Mérite. |
BERRI: “L’ASSEMBLÉE SOUTIENT L’ÉTAT
DES INSTITUTIONS”
Après les paroles de bienvenue, M. Nabih Berri s’adresse en
ces termes au chef de l’Etat: “L’Assemblée nationale et le peuple
libanais placent leurs espoirs dans votre personne et leur sentiment croissant
que la confiance en l’Etat va augmenter durant votre mandat; que le Liban
pourra prendre le droit chemin pour concrétiser l’Etat des institutions
et du droit”...
Evoquant le rôle de l’Assemblée nationale, M. Berri affirme:
“Durant le mandat de votre prédécesseur, elle a complètement
joué son rôle dans le cadre de ses fonctions législatives
et de contrôle, conformément à la Constitution et à
son règlement intérieur (...)
“L’Assemblée nationale, poursuit-il, fera preuve durant votre
mandat, de plus de partialité pour l’Etat des institutions et pour
la réalisation de toute réforme politique et administrative
susceptible de renforcer la confiance en l’Etat... Elle va partager votre
souci de dévoiler toute personne qui excède son pouvoir et
toute celle qui essaie d’abuser de son autorité...
“Votre excellence, conclut-il, prend les rênes du pouvoir, alors
que le pays souffre toujours de nombreux problèmes légués
et accumulés, (...) Nous sommes certains de votre résolution
à confronter les difficultés, tout en affirmant que vous
pourrez compter le plus sur l’Assemblée pour préserver l’unité
nationale. Nous allons poursuivre notre travail dans le but de rendre l’image
du Liban rayonnante comme le matin, claire comme la plaine de la Békaa,
puissante comme ses montagnes, resplendissante comme un collier de perles
sur la Méditerranée, ainsi étaient Tyr, Sidon, Beyrouth,
Byblos et Tripoli.”
DE LA PLACE DE L’ÉTOILE AU PALAIS PRÉSIDENTIEL
La cérémonie d’investiture a duré de 11 heures
à 11h45. Dans les salons du parlement, le président Emile
Lahoud reçoit les félicitations des membres du gouvernement,
des parlementaires, des invités officiels et des représentants
des médias.
A 12h15, il quitte la Place de l’Etoile pour gagner le palais de Baabda,
“sans tambour ni trompette”. Ce fait exceptionnel mérite d’être
relevé: point de route ou de croisements névralgiques fermés
à la circulation pour assurer le passage du convoi présidentiel
qui prend la route comme tout citoyen ordinaire à tel point qu’à
un certain moment, il a été bloqué par les embouteillages.
Preuve en est qu’il a mis une demi-heure pour arriver à Baabda.
Il est 12h50, lorsqu’il arrive au palais présidentiel. Le chef
du protocole, Maroun Haïmari, l’accueille dans la cour extérieure.
Il passe en revue un détachement de la garde présidentielle
et la fanfare exécute l’hymne national.
Le nouveau chef de l’Etat est accueilli à l’entrée du
palais par le président sortant. Ils passent ensemble sous une haie
d’épées brandies par des effectifs de la garde présidentielle
et se dirigent au “salon du 22 novembre”.
Dans un mot improvisé, le président Hraoui évoque
le discours d’investiture qu’a prononcé le président Lahoud
à la Chambre: “Ce que vous avez promis aux Libanais aujourd’hui,
dit-il, a apporté un vif soulagement dans les cœurs. Certes, vous
n’avez pas de baguette magique, mais vous avez la détermination
et la volonté. Avec tous les citoyens, je souhaite que votre discours
d’investiture réponde aux ambitions et aux aspirations de tous les
citoyens.
“En toute fierté et joie, je vous félicite. Que Dieu
vous aide. Nous sommes à vos côtés pour assumer cette
dure responsabilité.”
UNE PROMESSE D’ESPOIR
Le président Hraoui remet à son successeur la plus haute
décoration de l’Etat libanais, celle du Mérite libanais du
grade exceptionnel. Les deux présidents reçoivent les félicitations
des officiers supérieurs, des fonctionnaires du palais et des représentants
des médias. Ils repassent ensemble sous les épées
de la garde présidentielle. Le président Lahoud accompagne
le président Hraoui jusqu’à la sortie et lui fait ses adieux.
M. Hraoui se dirige dans sa voiture privée (immatriculée
170) vers sa résidence à Yarzé et le président
Lahoud gagne le bureau présidentiel.
• A la séance d’investiture:
Le gouvernement était au complet. Quatre parlementaires se sont absentés: MM. Georges Dib Nehmé et Tammam Salam (avec excuse); le président Omar Karamé et Mohamed Raad, (sans excuse). • Dans les tribunes officielles avaient pris place: l’ex-président Charles Hélou; trois anciens présidents du Conseil: Rachid Solh, Chafic Wazzan et Amine el-Hafez; Abdel-Kader Kaddoura, président du Conseil du peuple syrien; les membres du corps diplomatique arabe et étranger, des parlementaires venus de différents pays invités pour la circonstance; les présidents des Ordres de la Presse, des journalistes, des Ordres professionnels et de la CGTL. • Les fils du président Lahoud, son frère, le juge Nasri Lahoud et le fils de celui-ci avaient pris place parmi les journalistes. • D’importantes mesures de sécurité avaient été prises autour du parlement, mais la circulation est demeurée normale place Riad Solh. |