POUR LES 70 ANS DE “LA REVUE DU LIBAN”
SOIRÉE BRILLANTISSIME ET HOMMAGE À PLUSIEURS VOIX À MELHEM KARAM

70 ans, c’est un événement, 70 printemps et pas une ride “plus jeune et plus attrayante que jamais”, c’est une performance pour l’ambassadrice du Liban à l’étranger, la représentante de la francophonie au Liban et dans la région. C’est un superbe défi qu’ont merveilleusement relevé Melhem Karam, son rédacteur en chef et la nouvelle génération de journalistes ayant à sa tête Karam et Saër Karam, les fils de Melhem Karam, qui ont su innover, moderniser, répondre et anticiper aux attentes d’un public francophone demeuré fidèle et en constante progression, rajeunir et renouveler la “Revue”, doyenne des revues francophones au Liban et au Moyen-Orient, pour en faire “une institution de la presse mondiale d’expression française”, comme l’a souligné Daniel Jouanneau, ambassadeur de France au Liban, dans son allocution-hommage prononcée pour notre 70ème anniversaire.
Oui, elle fut grandiose, superbement riche, variée et parfaitement bien organisée, notre soirée parrainée par le célèbre joaillier Mouawad, retransmise par MTV et animée par un spectacle de rêve qui a fait venir de l’étranger chanteurs, troupes et groupes musicaux pour se produire à côté de nos grandes vedettes locales. Mais, aussi brillante soit-elle, cette soirée fut surtout et avant tout un hommage à “la matière grise” de la “Revue” et à la personne de son chef d’orchestre, “Sa Majesté le président Melhem Karam qui, comme nous le savons tous, porte trois couronnes: la couronne du courage, la couronne du talent et la couronne de la perfection” pour reprendre les termes de Bassem Sabeh, ministre de l’Information, représentant du chef du gouvernement, dont l’allocution fut saluée par un tonnerre d’applaudissements.
 
 
Le colonel et Mme Elias Farhat,  
M. et Mme Michel Eddé,
 
MM. Salah Haraké, Fouad Sanioura, 
Elie Ferzli, M. et Mme Farès Bouez. 
 
M. Issam Karam, Mme Lili Karam,  
Mme Odile Jouanneau, MM. Daniel  
Jouanneau et Melhem Karam. 
 
 
MM. Saër Karam et Pascal Mouawad. 
M. et Mme Bassem Sabeh. 
 
 
M. et Mme Bassem Sabeh. 
 
 
M. et Mme Walid Mouawad.
 
L’ambassadeur de Chine et Mme An Huihou. 
 
 
M. et Mme Issa Goraieb. 
 
 
May Arida, Victor et May Moussa. 
 
 
DISCOURS DE MELHEM KARAM 
Excellences 
Mesdames, Messieurs 
Chers confrères 

Nous vous rencontrons, aujourd’hui, avec un grand bonheur, à l’occasion de la 70ème année d’une revue qui a pris de l’âge sans vieillir. Une revue ayant foi dans la patience et l’endurance à la manière des stoïciens: Epictète, Caton d’Utique, Aristippe de Cyrène, Marc Aurèle, Zénon de Kition; ayant toujours été la revue de la liberté; la revue de la francophonie au Liban, dans les Etats arabes et dans le monde. 
Elle s’est souciée de protéger la liberté d’expression, la démocratie et la déontologie d’une profession sublime. Comme elle s’est souciée de pousser les gens au changement, au refus, d’affranchir les esprits et de leur apprendre à dire “non” face à un gouvernant tyrannique et à un responsable dominateur, partant de l’agressivité aimante, héroïque et bienfaisante. 
Elle a foi en ce que l’impossible seul est séduisant et la chose qui prend plus de temps pour devenir possible. L’histoire devant forger les destins, non capituler, ni admettre le principe qui s’énonce de la sorte: “Ne pouvant avoir ce qu’on veut, on doit se contenter de ce qu’on a. Sans tristesse, ni morosité. Ceux qui sont tristes n’ont pas d’espérance.” 
La Presse est la cinquième des épées de la sagesse et de la bravoure reconnues et dénommées l’épée (As-Samsamah) d’Amrou Ben Maadi Kaareb, Zoulfikar de l’imam Ali, la Durandal de Roland, “La Chanson de Roland” à Roncevaux, de l’Excalibur du roi Arthur dans “Les chansons de geste.” 

Les Libanais possèdent à la perfection la langue française et y ont transcendé, entre autres: Georges Naccache, Georges Schehadé et Charles Hélou. Après avoir rendu visite à l’ancien chef de l’Etat, un ancien ambassadeur de France m’a dit: Le président Hélou a demandé mon avis à propos de la position de la France envers une question déterminée et je lui ai répondu: Ce sera une position ferme. Le général de Gaulle a foi dans le Liban et, comme dit Corneille dans “Le Cid”: Une foi qui n’agit point, est-ce une foi sincère?” 
“Le président Hélou m’a répondu, ajoute l’ambassadeur: Le vers a été dit autrement: La foi et non une foi, pour ne pas enfreindre à l’alexandrin de douze pieds. Puis, ce vers n’est pas extrait du “Cid” de Corneille, mais d’Athalie, de Racine. Et, pour plus de précision, de l’acte premier, scène une. 
Et l’ambassadeur de conclure: “J’ai été heureux et honoré d’entendre un président arabe rectifier les connaissances d’un diplomate français sur la littérature de son pays.” 
“La Revue du Liban” a lutté en faveur de la liberté et pris le parti de ceux qui la défendent. 

De Gaulle a respecté la Presse et ne l’a pas sanctionnée pour son opinion et son opposition. “Le responsable, disait-il, doit se montrer compréhensif envers la Presse. De même, la critique doit être positive et comme les lois la définissent.” 
Je parle ici des droits positifs. 
Un jour, il a demandé à André Malraux, ministre de la Culture, de convoquer les journalistes à Colombey-les-deux-Eglises et l’a interrogé sur la situation de la Presse et de sa relation avec la présidence. Malraux lui a exposé la situation de la Presse française, la quotidienne, l’hebdomadaire et la mensuelle. 
Le président De Gaulle a répondu: “Somme toute, Malraux, qui, dans cette Presse est pour nous et qui est contre nous?” 
- Mon général, nous n’avons pour nous dans cette Presse qu’un journal et demi... 
“Le journal, j’en sais quelque chose, rétorque le Général; c’est celui du parti; mais le demi-journal, quel est-il?” 
- C’est “Le Monde” depuis qu’il a cessé d’être un organe de droite. 
Et De Gaulle de commenter: 
“Cela me rappelle quand même un vers de Corneille dans “Polyeucte”: 
“Quoi, tu veux qu’on t’épargne et n’as rien épargné? 
“La Revue du Liban” a toujours œuvré en faveur des valeurs, de la liberté et de la démocratie. Dans le numéro spécial du soixante-dixième anniversaire qui vous sera remis à la fin de cette soirée, la publicité est limitée à la Fondation internationale Mouawad pour la joaillerie, à l’instar de ce qu’a fait la revue “Time” à l’occasion de son soixante-quinzième anniversaire en réservant exclusivement ses pages à Armani. 
Les annonceurs nous excuseront de n’avoir pu réserver de place à leur publicité dans ce numéro. 
“La Revue du Liban” est devenue la revue de la politique avec ses plumes douées, tout en restant la revue de la société et de la photo. Elle demeure telle qu’on peut encore dire à son propos: La mariée pose trois conditions à son conjoint: une alliance sertie d’un diamant bleu-blanc de dix carats; bien sûr de chez Mouawad, une réception à l’hôtel “Regency Palace”; enfin, deux pages dans “La Revue du Liban”, sinon elle vivrait avec lui en concubinage. 
Je sais que l’engagement vis-à-vis de ces valeurs et obligations est difficile, mais nous croyons en ce qu’a dit Sénèque: “Ce n’est pas parce que la chose est difficile que nous n’osons pas; c’est parce que nous n’osons pas que la chose est difficile.” 
Et pour terminer, si nos propos vous paraissent reposer sur un fond de vérité, nous vous serons reconnaissants de nous les voir partager. Si, au contraire, ils vous semblent erronés, veuillez pour nous juger être indulgents. 
Nous avons en toute impartialité, cherché la vérité, sans avoir l’absurde prétention de l’accaparer. 

***
Nous remercions le Général-Président Emile Lahoud, représenté par le colonel d’état-major Elias Farhat; le président de la Chambre, M. Nabih Berri, représenté par M. Salah Haraké, député de Baabda; le président Rafic Hariri, représenté par notre cher confrère, M. Bassem Sabeh, ministre de l’Information; MM. Michel Eddé, ministre d’Etat; Farès Bouez, ministre des Affaires étrangères; Fouad Sanioura, ministre d’Etat aux Finances; Elie Ferzli, vice-président de la Chambre; les ambassadeurs de France, de Chine, du Maroc, de Qatar, du Koweit et des Etats-Unis. 
Notre gratitude va, également, à M. Robert Mouawad, géant de la joaillerie, représenté par son fils, M. Pascal Mouawad, vice-président de la maison Mouawad; à M. Gabriel Murr, PDG de la MTV, à la MEA, à “Celebration” à qui on doit l’organisation de cette soirée et à tous ceux qui ont contribué à son succès, par leur aide et leur présence. 
Merci!
 
COMMENÇONS PAR LE COMMENCEMENT...
Mais commençons par le tout début... A l’entrée du Caesar’s Palace éclairé a giorno, recevaient, dès 20 heures, le président Melhem Karam, son affable épouse Lili, leurs fils Karam et Saër, Issam Karam, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats (frère de Melhem Karam), ainsi que Michel Misk, Edouard Bassil et Camille Labaki, respectivement directeur général, secrétaire de rédaction et directeur administratif de “La Revue du Liban”. Puis, de gentilles dames et demoiselles (faisant partie de l’équipe de la correction et de la composition de la “Revue”) conduisaient les invités à des tables bien décorées, auxquelles Mansour Moubarak, vice-directeur général de “Dar Alf Leila Wa Leila”, avait pris soin, en bon organisateur de la soirée, de leur donner les noms et titres de rubriques de la “Revue”: il y avait donc la table “Editorial”, la table “Evénements de la semaine”, “Tribune”, “Regards”, “Les gens”, “Profil de femme”, “L’ordinateur du bonheur”, etc...
 
 
M. et Mme Saïd Sabbagha. 
 
 
Mmes May Kheir, Papou Lahoud 
Saadé et M. Alain Merheb. 
 
 
M. et Mme Elie Kahy. 
 
 
M. Nicolas Saba et sa fiancée 
Mlle Amani Salameh. 
 
 
M. et Mme Wathek el-Mokaddem.
 
 Entretien animé entre MM. Melhem  
Karam et Charles Abou-Adal.
 
M. et Mme Emile Tabet.
 
M. Ziad Mansour, Mme Leila Khoury, 
le président de l’Ordre des médecins 
et Mme Khoury, M. Michel Misk.
 
M. Labib Zouein, magistrat, M. et  
Mme François Abi-Saab. 
 
PARTERRE DE PERSONNALITÉS, DE JOURNALISTES ET DE PUBLICITAIRES
La cérémonie va commencer. Sont présents: le colonel d’état-major Elias Farhat, représentant le président de la République, le général Emile Lahoud; le député de Baabda, Salah Haraké représentant le président de la Chambre, Nabih Berri; le ministre de l’Information, Bassem Sabeh, représentant le président du Conseil, Rafic Hariri; Elie Ferzli, vice-président de la Chambre des députés; Farès Bouez, ministre des Affaires étrangères; Michel Eddé, ministre d’Etat; Fouad Sanioura, ministre d’Etat aux Finances, Daniel Jouanneau, ambassadeur de France; Mohamed Saad As-Salal, ambassadeur du Koweit; Mohamed Ali Nouaymi, ambassadeur de Qatar; Ali Mohammadi, ambassadeur de Maroc; An Huihou, ambassadeur de Chine; Maha Hamdane, représentant l’ambassadeur des Etats-Unis; Nicolas Saba, administrateur de Beyrouth; Rafic Chlala, président de la Fédération des agences de presse arabe, directeur de l’ANI, venu en compagnie des directeurs des agences de presse arabes réunis à Beyrouth; Zouheir Osseirane, ancien président de l’Ordre de la Presse; Pascal Mouawad, représentant son père, Robert Mouawad, géant de la joaillerie qui sponsorisait la soirée; Gabriel Murr, président du Conseil d’administration de la MTV; les directeurs des journaux locaux, des revues, le directeur de l’AFP au Liban, Jacques Lhuillery; des représentants d’agences de presse européennes et internationales invités à tenir un congrès au Liban à l’invitation de Gebran Tuéni, directeur général d’“An-Nahar”, également présent. La fête regroupe aussi les grandes familles de la publicité, de “La Revue du Liban” et des éditions “Dar Alf Leila Wa Leila”.
21h30, hymne national. La soirée démarre. Au micro, le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, s’adresse à l’assistance en tant que rédacteur en chef de “La Revue du Liban”.
M. Karam ne manque pas d’humour, étaye son speech (que vous pourrez lire in extenso ci-contre) de références littéraires, de boutades et d’histoires célèbres se rapportant à la presse. Celle de De Gaulle et Malraux sera vivement applaudie. Tout comme celle de la mariée qui pose trois conditions à son futur, sinon elle vivrait avec lui en concubinage!
 
 
M. Ibrahim et Mme Randa Tabet,  
MM. Ramzi Raad et Georges Kfoury. 
 
 
M. Melhem Karam accueillant  
Mme Mouna Béchara; au second  
plan, M. Camille Labaki.
 
M. Edouard Bassil recevant son trophée. 
 
 
M. Camille Labaki tenant en main son trophée. 
 
 
M. Joseph Khoury, Mlles Jeanne Massaad,  
Marie Bteiche et Me Pierre Hobeïka. 
 
Mlle Grace Ghattas et M. Saër Karam.
 
Pascal Mouawad remettant le prix 
Mouawad au porteur du billet gagnant.
 
Gabriel Murr remettant  
le prix Robert Mouawad.
 
Mansour Moubarak remettant  
son prix à Sammy Ghorayeb.
 
JOUANNEAU: “JE SALUE LA QUALITÉ DE LA “REVUE” DONT JE SUIS UN LECTEUR FIDÈLE
Puis, l’ambassadeur de France, Daniel Jouanneau, prend la parole. Il commence ainsi son allocution: “Si j’ai le privilège d’avoir été invité à m’adresser à vous ce soir, c’est parce que “La Revue du Liban” a toujours été un trait d’union entre le Liban et la France.
 
Allocution de M. Daniel Jouanneau ambassadeur de France au Liban 
Mesdames et Messieurs, 
Chers Amis, 

Si j’ai le privilège d’avoir été invité à m’adresser à vous ce soir, c’est parce que “La Revue du Liban” a toujours été un trait d’union entre le Liban et la France. 
C’est à Paris que la “Revue” a été créée, par des Libanais et pour des Libanais: ceux de France, ceux du Liban, ceux de la diaspora. Mais elle s’est toujours intéressée à la vie de mon pays: la vie politique, l’activité diplomatique, la vie culturelle. Elle a toujours couvert généreusement les manifestations franco-libanaises de toutes sortes qui jalonnent depuis si longtemps notre vie commune et concrétisent notre amitié. 
Je salue la mémoire d’Ibrahim et Emile Maklouf. Ils ont eu une bonne idée, puisque 70 ans plus tard leur magazine est toujours là, avec un public qui s’est considérablement développé et renouvelé. Ils ont eu de bons collaborateurs et certains, heureusement, sont encore parmi nous. Ils ont eu beaucoup de mérite à maintenir la “Revue” contre vents et marées et je pense, bien sûr, aux années terribles de 1975-1990, pendant lesquelles “La Revue du Liban” n’a cessé de paraître qu’une seule fois, pendant 40 jours. Cinq numéros manquants sur une collection de 3663, c’est une performance. 
Je salue la qualité de la “Revue” et le soin que ses responsables, à commencer par son rédacteur en chef, Melhem Karam et son directeur général, Michel Misk, ont constamment porté à sa modernisation. 
Je salue la richesse de ses rubriques, dont je suis, comme beaucoup de Français du Liban, un lecteur fidèle, de la première à la dernière page. 
“La Revue du Liban”, c’est une institution. Une institution du Liban, une institution de la presse du Moyen-Orient, une institution de la presse mondiale d’expression française. Sa longévité et sa réussite sont un signe de bonne santé pour la francophonie au Liban. A tous ceux qui pensent que la langue française fait partie, à côté de la langue et de la culture arabes, du patrimoine libanais et qu’un Liban trilingue sera demain un Liban plus fort, “La Revue du Liban”, comme les autres journaux et périodiques libanais d’expression française que je salue chaleureusement, apporte une aide précieuse. 
J’adresse aux responsables de la “Revue” et en particulier à la nouvelle génération de journalistes, mes vœux chaleureux de succès. Les décennies qui viennent seront difficiles. Il y aura le défi de la mondialisation, c’est-à-dire la tentation d’un modèle culturel unique, la concurrence d’autres périodiques et de la presse étrangère  dans un pays qui sera plus que jamais ouvert aux échanges. Mais les frères Maklouf et leurs collaborateurs ont triomphé de difficultés plus grandes encore. 
Je suis convaincu que “La Revue du Liban” a de belles années devant elle. Nous avons besoin d’elle, parce qu’elle apporte chaque semaine le témoignage de la vitalité d’un peuple dynamique, créatif, convivial, cultivé, ouvert sur les autres et auquel la France est liée, pour mille raisons que chacun connaît, par des liens indestructibles qui sont ceux du cœur. 
Oui, vraiment, bon et heureux anniversaire à “La Revue du Liban”. 
Je vous remercie.

 
SABEH: “SA MAJESTÉ MELHEM KARAM”...
Représentant le président du Conseil Rafic Hariri, le ministre de l’Information, Bassem el-Sabeh, commence par rappeler l’historique de l’hebdomadaire... Et, s’adres-sant à M. Karam, le ministre Sabeh enchaîne: “Mon cher président, il sera enregistré à votre avantage que vous avez “pris” la presse à travers toutes les langues... et que l’ordre (des journalistes) sous votre mandat est devenu synonyme de défense de la liberté de pensée et de presse au Liban. Que votre fête soit bénie”...
 
Discours du ministre de l’Information 
Vers la fin de 1928, deux jeunes Libanais de la famille Maklouf ont décidé de faire paraître, à partir du Quartier latin, à Paris, une revue en langue française: “La Revue du Liban”. 
Au début de 1940, les deux jeunes hommes ont fermé les portes de la revue et sont rentrés au Liban, avec un rêve, celui de la publier dans la mère-patrie. 
Au milieu de 1941, ce rêve s’est réalisé, suite à la rencontre entre les deux jeunes hommes avec le grand journaliste, le regretté Georges Naccache. La “Revue” a recommencé à paraître de nouveau, à partir de la rue Maarad à Beyrouth. 
La “Revue” est l’identité de deux noms: le premier porte le nom de “La Revue du Liban”et, le second, la vision du Liban. Et la vision voulue par les fondateurs il y a soixante-dix ans, a créé l’hebdomadaire et l’a maintenu en vie, défiant là où est le défi et se renouvelant là où le renouvellement constitue un des éléments de la survie et de la continuité. 
La “Revue” ne constitue pas, uniquement, une nouvelle  vision du Liban, mais il lui a été donné de jouer un rôle dans la formulation de la vie culturelle, sociale et médiatique dans ce pays. 
Ainsi était-elle dès sa parution au début du siècle. La voilà aujourd’hui à l’orée du nouveau siècle, en tant que revue distinctive, se donnant la responsabilité d’assumer le rôle médiatique francophone au Liban et en Orient et l’un des canaux à travers, lesquels est maintenu le contact entre les cultures orientale et occidentale. 
De là, la célébration de la fondation de “La Revue du Liban” acquiert une importance et des significations spéciales cette année, d’autant qu’elle intervient au seuil de la tenue dans notre pays du congrès francophone mondial dont nous voulons faire la manifestation d’une amitié mondiale avec notre patrie, en la hissant au niveau des rôles qu’elle est appelée à jouer. 
L’occasion se prête, sans doute, à affirmer la position distinctive de la Presse libanaise dans ce domaine, position ayant contribué à présenter le Liban au monde et à jeter la lumière sur les richesses humaines et culturelles existant dans les rangs de son peuple. 
De même que la Presse du Liban a été le visage éclatant de la démocratie en Orient, cette Presse constitue, également, le champ vital de l’interaction avec les vérités culturelles et humaines en Orient et en Occident. 
“La Revue du Liban” est l’un de ces espaces professionnels et démocratiques ayant décidé au cours des dernières années, d’adhérer au royaume journalistique des Karam, rejoignant une série d’imprimés à la tête desquels se trouve, maintenant, Sa Majesté le président Melhem Karam. 
Et le président Melhem Karam, comme nous le savons tous, porte trois couronnes: la couronne du courage, la couronne du talent et la couronne de la perfection. 
Ces trois couronnes pourraient être héritées et, peut-être, aussi, provenir de sources d’héritage différentes. 
Dans les deux cas, il reste que Melhem Karam est important en lui-même en tant que Melhem Karam, autant qu’il est intelligent et auquel le succès est garanti. 
En plus de tout cela, il a acquis un legs journalistique à triple succès accaparant, de ce fait, le succès sous tous ses angles. 
Melhem Karam est l’héritier des “Mille et une Nuits” et de Karam Melhem Karam. 
Il a hérité “Al-Hawadess” de la famille Laouzi, “La Revue du Liban” de la famille Maklouf et le “Monday Morning” qu’il a sauvé du danger de la suspension. 
Melhem Karam se succède à lui-même au syndicat, une année après l’autre et un cycle après l’autre. Nous autres, nous revenons à chaque cycle pour lui signer à blanc et répéter d’une seule voix: Que Melhem reste président, sinon le syndicat cessera d’exister. 
Mon cher président, 
Il sera enregistré à votre avantage que vous avez pris la Presse à travers toutes les langues; que vous avez préservé les succès de ceux qui vous ont précédé à “Al-Hawadess” et à “La Revue du Liban” et que le syndicat, sous votre mandat, est devenu synonyme de défense de la liberté de pensée et de la Presse au Liban. 
Que votre fête soit bénie, ainsi qu’aux fondateurs, aux responsables et à toute l’équipe de “La Revue du Liban”. 
Bénis soient les jours qui nous rassemblent autour de la Presse et de la liberté. Et les meilleurs souhaits de ma part et de la part du président du Conseil. 
Vive la Presse libanaise 
Vive le Liban
 
 
Aparté entre MM. Karam, Rafic  
Chlala et le président de la délégation 
ayant participé au congrès des 
agences d’information arabes à Beyrouth.
 
Le Dr Joseph Moubarak et son fils  
Jean-Paul. 
 
 
MM. Zouheir Osseirane, Melhem  
Karam coupant le gâteau d’anniversaire,  
au micro Ghazi Féghaly (MTV). 
 
Nicolas et Gisèle Abou Chacra. 
 
 
 Mlle Patricia Abou-Chacra,  
Mmes Sonia Nigolian, Mireille  
Farès Bouez et M. Nadim el-Hachem.
 
M. Maurice Ghorayeb remettantle 
plateau d’argent à M. Saër Melhem Karam.
 
Génération Latina.
 
La troupe de Sami Khayath.
 
Les cracheurs de feu des Astéroïdes.
 
MOUAWAD: “LA REVUE DE TOUT LE LIBAN...”
M. Pascal Mouawad, vice-président de la maison Mouawad, pour la joaillerie qui a patronné la soirée et le numéro spécial du soixante-dixième anniversaire, est le quatrième à s’adresser au public. Il déclare notamment: “Dans les moments où il était difficile de ne pas succomber aux tentations les plus diverses, “La Revue du Liban” a su demeurer la revue... de tout le Liban...
 
Mouawad: “C’est la revue de tout le Liban” 
Dans la vie médiatique d’une nation, des titres dont l’oubli ne constitue pas une lacune grave. Tel n’est pas le cas de “La Revue du Liban”. Ne pas l’évoquer laisserait un vide qu’il est extrêmement difficile de combler. 
Je laisserai à d’autres le soin de rappeler les grands moments qui ont jalonné les 70 ans de parcours glorieux de votre hebdomadaire. 
Qu’il me suffise de dire à la veille de la 45ème commémoration du 22 novembre, que votre revue qui a vu naître notre patrie indépendante, n’a cessé depuis d’accompagner les pas mal assurés et parfois trébuchants de celle-ci, à travers les vicissitudes que toute jeunesse connaît. 
Dans les moments où il était difficile de ne pas succomber aux tentations les plus diverses, “La Revue du Liban” a su demeurer la revue... de tout le Liban. 
Ainsi, le titre qui pouvait paraître prétentieux en 1928, se trouve tout à fait mérité 70 ans après. 
Une question vient, toutefois, à l’esprit: comment prétendre à l’universalité, alors que l’on ne s’exprime même pas dans la langue du pays auquel on appartient?! 
C’est méconnaître une autre universalité, celle du Liban cette fois. Tout en restant les pionniers de la langue arabe, les Libanais ont toujours aimé manier les autres langues et, plus particulièrement, celle de Molière. 
Qu’il me soit permis ici de souligner que votre média a toujours fait usage de cette langue loin de toute affectation avec simplicité et dépouillement. Ce sont là deux qualités qui font, terriblement défaut à la communication dans notre monde actuel, tiraillée entre des styles de plus en plus spécialisés et hermétiques d’une part et un langage galvaudé, d’autre part. 
A l’occasion de son 70ème anniversaire, on serait tenté de dire que votre hebdomadaire s’adresse aux lecteurs de 7 à 77 ans. Et, s’il est rédigé en français, il a toujours fait la part belle aux nouvelles du monde arabe et mérité, à ce titre, aussi, l’appellation de la revue de l’“Orient arabe”. 
Tout au long de cette brève intervention, je n’ai pas évoqué les personnes. En effet, celles-ci passent, alors que les institutions restent. 
Mais “Il n’est de richesses que d’hommes” et à toute l’équipe de “La Revue du Liban” avec à sa tête son rédacteur en chef, Melhem Karam, j’ai envie de dire: “Vous pouvez tous être fiers d’accompagner “La Revue du Liban” au seuil du troisième millénaire qui verra la résurrection d’un Liban conscient d’appartenir librement à l’Orient arabe et au monde.”
 
 
Mme Papou Lahoud Saadé présentant  
sa mariée traditionnelle.
 
Les présentateurs de la soirée  
Cachou et Ghazi Féghaly.
 
La chanteuse Grace.
 
Deux danseuses des Astéroïdes.
 
 
La troupe de dabké d’Alain Merheb.
 
Tableau final futuriste sur échasses.
 
Le défilé des costumes de la pièce  
“Bint el-Jabal”.
 
Le numéro spécial 70 ans présenté  
par les danseuses de la MTV.
 
SPECTACLE RICHE, CADEAUX DE VALEUR ET TROPHÉES AUX ANCIENS
Côté animation, elle fut du tonnerre sur une scène hollywoodienne dominée par le logo de “La Revue du Liban” et l’“hénaurme” chiffre 70 blanc phosphorescent... Le show était un cocktail étonnant, détonant de mille et une musiques, couleurs, chansons et prestations! Animateur de la MTV, Ghazi Féghaly présente avec entrain, de concert avec la blonde “Cachou”, venue spécialement de France, les différents “héros” du show: les artistes et groupes étrangers venus par MEA, “Génération Latina”, “Alma Ritano”, “Les Astéroïdes” et nos vedettes libanaises: Pascale et Carole Sakr, Elissa et Grace (chant); Samy Khayath (théâtre comique), Alain Merheb (danse folklorique) et Papou Lahoud dont le défilé de costume (portés par les mannequins de Mitsi Abi-Nader qui étaient coiffés par Loutfi Berbari et maquillés par Dolla Karkafi), fut un enchantement pour les yeux, avec une palette de couleurs inouïe... Aussi inouïs que les prestigieux cadeaux offerts par le joaillier Mouawad pour la tombola qui fit quatre heureux: le premier prix - un collier en or jaune et or gris serti de diamants - fut remis par Pascal Mouawad au grand chanceux Jim Sirotoski (ambassadeur de l’Union internationale de presse); le second, une montre pour femme “Robergé” en or jaune serti de diamants, fut présenté par M. Gabriel Murr à la gagnante Mme Diva Matar; le troisième prix - bracelet trois ors “Robergé” rehaussé de cabochons de rubis et de diamants - échut à Mme Katia Nakhlé, présenté par M. Zouheir Osseirane, alors que M. Sammy Ghorayeb a remporté le quatrième prix - une montre pour homme “Robergé” avec bracelet en croco - qui lui fut présenté par M. Mansour Moubarak.
Une autre délicate attention de “La Revue du Liban”: des trophées symboles de longévité aigles en cristal et argent - ont été offerts au cours de la soirée aux responsables ayant plus de quarante ans d’ancienneté: MM. Michel Misk, Edouard Bassil et Camille Labaki. Des félicitations sont adressées dans le même but à M. Jean Diab, responsable de l’émigration et des contacts avec les Libanais d’outre-mer.
Aussi, M. Saër Melhem Karam reçut-il un beau trophée que lui remet M. Maurice Ghorayeb au nom de la MEA, en signe de fidélité, d’amitié et d’entraide pour plus d’un demi-siècle entre “La Revue du Liban” et la MEA.
Monté sur la scène, le gâteau décoré de l’emblème de “La Revue du Liban” fut coupé par le président Melhem Karam et l’ancien président de l’Ordre de la Presse M. Zouheir Osseirane, clôturant cette grande fête de famille, dans une atmosphère de liesse générale.
Oui, vraiment bon et heureux anniversaire à “La Revue du Liban.”
M.F.B.

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