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![]() “Ce qui vient de se passer est un coup d’Etat blanc démocra-tique”. M. Walid Joumblatt a présenté en ces termes la mise sur pied du premier Cabinet du nouveau régime. Dans un discours-bilan prononcé dimanche dernier, au cours d’un meeting organisé à l’occasion de l’anniversaire du parti socialiste progressiste (PSP), il a approuvé “certaines” orientations de ce régime, notamment celle qui est en faveur de l’institution de l’impôt progressif sur les sociétés, les banques et les étrangers. “C’est le premier président (le général Lahoud), observe-t-il, qui parle d’un impôt destiné à améliorer les conditions de vie et de travail des classes laborieuses”. Cela dit, la nouvelle équipe gouvernementale - qui a repris deux seulement des trente mem-bres de la précédente - confirme la volonté de changement dont le ton a été donné par le discours d’investiture, lequel va inspirer la commission chargée d’élabo-rer la déclaration ministérielle. Plusieurs indices qui ne trom-pent pas le prouvent: plus de ma-roquins réservés à des commu-nautés déterminées, ni de cons-tantes. En effet, le président du Conseil s’est attribué le porte-feuille des Affaires étrangères (et des Emigrés) jusqu’ici réservé à un titulaire de confession chrétienne. En contrepartie, le portefeuille des Finances, toujours confié à un sunnite - feu Rachid Karamé refu-sait de le céder - est pris en charge, cette fois, par un maronite. Autre point à relever: les membres du gouvernement se signalent par leur compétence et leur honorabilité. Aussi, inspirent-ils confiance, d’autant que toutes les régions sont représentées - mais non les partis - au triple plan financier, juridique et administratif. De plus, ils forment une équi-pe homogène qui élaborera un plan de travail pratique, plaçant en tête des priorités le redresse-ment de l’économie, l’assainisse-ment des finances publiques et la réforme administrative, tout en arrêtant le gaspillage et en rétablissant l’Etat de droit. “Nous étrendrons nos pieds à la mesure de notre tapis”, a dit le nouvel Argentier de la Républi-que, au moment de quitter Bker-ké, en révélant que le chef spiri-tuel de la commuanuté maronite lui avait conseillé d’agir (aux Fi-nances) en s’inspirant de ce dicton. Une dernière remarque: il est heureux que les ministères des Affaires étrangères et des Emigrés aient été pris en charge par un seul titulaire (le président Hoss), prélude à leur fusion, à l’instar d’autres départements ministériels. Cependant, étant donné ses lourdes responsabilités, le chef de gouvernement n’aura pas la possibilité de se pencher de près sur les questions relevant du ministère censé s’occuper du Liban d’outre-mer. Or, il s’agit d’un dossier particulièrement important et délicat: nous pensons, surtout, à l’ULCM qui a besoin d’être réorganisée de fond en comble, afin de pouvoir rassembler les Libanais de la diaspora et, partant, de les mobiliser au service de la mère-patrie. Comment les nouveaux responsables comptent-ils s’y prendre pour réussir dans ce domaine où leurs prédécesseurs ont essuyé un cuisant échec? |