RENCONTRE AVEC LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA LIGUE ARABE ESMAT ABDEL-MAJID:
 “L’ORGANISATION PANARABE EXIGE L’APPLICATION DE LA RÉSOLUTION 425”

L’Organisation panarabe exige l’application de toutes les résolutions de la légalité internationale, la 425 en tête et la perplexité actuelle de l’Etat hébreu provient de la clarté de la position libanaise”, a déclaré M. Esmat Abdel-Majid, secrétaire général de la Ligue arabe, au cours de sa récente visite au Liban.
De la situation au Liban-Sud, il a dit qu’elle est inquiétante, Israël étant tenu de l’évacuer, inconditionnellement, de même que les autres territoires arabes occupés.
 
 
 De plus, il a fait retomber sur notre voisin du Sud l’entière responsabilité de l’arrêt des négociations de paix sur les volets libanais et syrien.
Enfin, il observe que l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth a reconnu le caractère légal de la Résistance nationale dans la partie méridionale du pays, en affirmant “qu’il ne faut pas assimiler la résistance à l’occupant au terrorisme.”

CLARTÉ LIBANAISE ET PERPLEXITÉ ISRAÉLIENNE
A la question: - Comment évaluez-vous la position libanaise à travers les menaces israéliennes de s’attaquer à nos infrastructures, chaque fois qu’un soldat de “Tsahal” est tué au Liban-Sud?”, M. Abdel-Majid répond: “La position du Liban est autant ferme et claire que celle d’Israël est perplexe. Cela est dû au fait pour les Israéliens d’interpréter la résolution 425 selon leur intérêt, alors qu’elle exige un retrait immédiat et inconditionnel.
“Puis, la position libanaise traduit la solidarité de votre peuple avec la Résistance nationale, dont l’objectif est on ne peut plus clair: libérer le territoire.”
- Que pensez-vous du refus d’Israël d’évacuer le Liban-Sud et la Békaa ouest?
“L’Etat hébreu veut obtenir, à tout prix, des arrangements de sécurité en contrepartie de son retrait, alors que son opinion publique réclame, quo-tidiennement, le rapatriement des effectifs de “Tsahal”, en raison des pertes en vies humaines et en matériel qu’ils subissent.
“Il va sans dire que l’arrogance israélienne se retournera, en définitive, contre les extrémistes, pour la simple raison que la Résistance a parfaitement le droit d’attaquer l’ennemi sur le territoire national. Les sacrifices que consentent ses combattants seront inscrits en lettres d’or dans le livre de l’Histoire.
“D’ailleurs, le sort de tout occupant est connu: il devra, tôt ou tard, évacuer le territoire qu’il a spolié.”

SITUATION INQUIÉTANTE AU SUD
- Comment jugez-vous la situation au Liban-Sud et dans la Békaa ouest?
“Elle est grave et suscite l’inquiétude. Israël doit appliquer inconditionnelle-ment, la résolution 425 du Conseil de Sécurité, ainsi que l’exigent toutes les instances internationales. La Ligue arabe appuie la position libanaise sans aucune réserve, celle-ci constituant en elle-même une victoire pour le Liban et un revers pour Israël.”
- Le processus de paix est-il bloqué d’une manière définitive sur les volets libanais et syrien?
“Les négociations de paix sont bloquées, naturellement, sur ces deux volets jusqu’à preuve du contraire. Ceci pourrait durer longtemps à cause de la position de l’Etat hébreu qui rejette le principe de la terre contre la paix, tel que défini à la conférence de Madrid.
“Israël manœuvre et invoque des raisons sécuritaires pour n’avoir pas à respecter les accords conclus par Yitzhak Rabin. Pour cela, Netanyahu tergiverse, afin de n’avoir pas à appliquer l’accord de Wye Plantation, parce qu’il va à l’encontre de celui d’Oslo, comme si l’OLP voulait un Etat palestinien à tout prix. Ceci la concerne, mais n’est nullement encourageant pour la reprise des négociations sur les volets libanais et syrien.”
- Faut-il appréhender de nouvelles guerres dans la région?
“La région ne supporte pas de nouvelles guerres. Je ne crois pas que la situation intérieure de l’Etat hébreu lui permette de déclencher une opération d’envergure contre qui que ce soit, la conjoncture régionale étant différente de ce qu’elle était dans les années 70 et 80.
“Tous les pays de la région veulent une paix juste et globale, sur base des principes de Madrid. Quant aux menaces d’Israël, suite à la persistance de l’état de tension permanente dans la zone frontalière, elles se concrétiseront, tout au plus, à travers des opérations limitées, car l’opinion internationale réalise maintenant que le Liban a le droit de libérer son territoire. Même les Etats-Unis admettent, à présent, que la résistance à l’occupant est un droit légal, bien qu’ils ne le proclament pas officiellement.
“Au cours de sa récente visite au Liban-Sud, M. David Satterfield, ambassadeur US, n’a-t-il pas déclaré: “Nous n’assimilons pas la résistance au terrorisme?
“C’est une reconnaissance franche de la légalité de la lutte contre l’occupation. D’ailleurs, l’accord du 26 avril 1996 l’admet et interdit les agressions contre les populations civiles de part et d’autre de la frontière.”

 
NADIM ABOU-GHANNAM.

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