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LA TENSION PERSISTE DANS LA BÉKAA ET
AU SUD
Ce nouveau climat de tension qui plane sur la Békaa et le Liban-Sud,
suite aux raids israéliens et à la riposte du “Hezbollah”,
suscite une vive inquiétude dans le pays. Une des raisons de cette
crainte provient du fait qu’Israël est, désormais, en pleine
campagne électorale et le Liban risque fort d’être l’un des
enjeux de cette campagne et d’en payer les frais.
D’autant que, depuis quelques mois, une vive polémique est engagée
en Israël autour de l’opportunité d’un retrait unilatéral
de Tsahal du Liban. Les avis sont très partagés, mais le
débat n’est tranché pour autant; il peut même s’envenimer
davantage pour des considérations électorales.
Sur un autre plan, les menaces du Premier ministre israélien
sont un sérieux motif d’inquiétude pour le Liban .
Suite aux tirs de katiouchas sur le Nord d’Israël, Benjamin Netanyahu
a lancé de graves menaces: “Nous ne tolérerons pas ces tirs
de roquettes et riposterons par des attaques contre des objectifs à
l’intérieur du Liban”, faisant allusion, indirectement, à
des attaques contre des infrastructures économiques vitales. D’ailleurs,
le ministre israélien de la Sécurité, Avigdor Kahalani
avait, ouvertement, demandé (en réponse aux katiouchas du
“Hezbollah”), qu’on bombarde les centrales électriques qui alimentent
Beyrouth.
ASSURANCES INTERNATIONALES
La crainte d’une dangereuse escalade existe donc sérieusement;
pour cela, le gouvernement libanais a, dès le premier raid sur Janta,
entrepris des contacts au plus haut niveau international pour conjurer
d’éventuelles repré-sailles lesquelles pourraient entraîner
la région dans un conflit généralisé.
Paris et Washington ont réagi très vite à la demande
libanaise. M. Hubert Vedrine, ministre français des A.E.,
a sur-le-champ demandé au président du comité de surveillance
issu des arran-gements d’avril, d’interrompre ses vacances de fin d’année
et de regagner son poste à Nicosie, afin de convoquer ce comité.
Quant à l’Amérique, elle a transmis au Premier ministre libanais
par la voix de son chargé d’Affaires à Beyrouth, M. David
Hole, des assurances: l’Etat hébreu continuera à se conformer
aux arrangements d’avril 1996. Cet accord limite les opérations
militaires aux combattants des deux bords et interdit d’attaquer des objectifs
civils.
Suite au second raid sur Janta, M. Hoss est entré en contact
avec les représentants des cinq grandes puissances membres permanents
du Conseil de Sécurité et transmis un message à M.
Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, afin d’informer
la communauté internationale de la situation dans le pays et de
lui demander “d’assumer ses responsabilités”.
Il est certain que la situation au Liban est une responsabilité
internationale et on souhaiterait tant que les grandes nations assument
pleinement cette tâche, afin d’aider le pays des Cèdres à
retrouver sa pleine indépendance et souveraineté. Le nouveau
régime mérite bien qu’on lui apporte ce soutien extérieur,
afin qu’il puisse mener à bon terme les réformes intérieures
nécessaires à la stabilité et à l’équilibre
national qu’il s’est fixé comme objectif prioritaire.