PHILIPPIQUES
DE CE TEMPS!

par EDOUARD BASSIL  
 
Donnez à manger à la bouche, vous rendez l’œil timide”.
Ce dicton populaire (traduit littéralement), semble servir de devise à Rafic Hariri depuis qu’il a été catapulté du Grand-Sérail.
De fait, passé le temps de la surprise, l’ex-Premier ministre reprend du poil de la bête et passe à l’attaque. Il multiplie les iftars et en profite pour prononcer des harangues minutieusement préparées par son bureau de relations publiques qui sont autant de philippiques où la hargne n’a d’égale que l’animosité. Est-il de bon goût de rassembler les gens pour s’en prendre en leur présence, à un adversaire politique?
Les harangues haririennes rappellent les discours accusateurs de Cicéron contre Antoine et ceux de Demosthène contre Philippe de Macédoine... avec cette différence qu’il manque au tableau une “Fuivie” (épouse de Cicéron) pour percer d’une épingle la langue ayant prononcé contre son défunt mari de si violentes attaques verbales!
Quoi qu’il en soit, on tenterait, vainement, de discréditer le parfait honnête homme qu’est Salim Hoss, dont l’honorabilité se double d’une conception, on ne peut plus saine, de la manière de gérer la chose publique... Même si on se rend sur les bords du Barada pour dénoncer les “mesures illégales” prises par son gouvernement... dont celle de poster des gendarmes à l’entrée d’importantes institutions publiques, pour empêcher la fuite de documents compromettants...
Il est heureux, que tous les invités ne se rendent pas aux iftars de Koraytem, car de leur défection, ils tirent un double avantage: d’abord, ne pas entendre les accu-sations partiales et intéressées de leur hôte; ensuite et, surtout, conserver leur capacité d’exprimer leur opinion, en ne laissant pas aliéner leur liberté de jugement...
Car rien ne vaut un homme capable de conserver son libre arbitre, en dépit des appâts qui lui sont tendus pour en faire un homme lige... 

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