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DÉCHARGEONS DAMAS DE NOS PROBLÈMES EN LAVANT NOTRE LINGE SALE EN FAMILLE
 
Après l’avènement du nouveau régime, Damas a laissé entendre qu’il n’y aurait plus d’ingérence, de sa part, dans nos affaires intérieures. Cependant, quelques semaines après l’accession du Général-Président à la magistrature suprême, des personnalités libanaises - toujours les mêmes - reviennent de plus en plus fréquemment sur les bords du Barada, les toutes dernières ayant été MM. Hariri, Joumblatt et le secrétaire général du “Hezbollah”... 
Dès l’accession du général Emile Lahoud à la magistrature suprême, les responsables syriens semblaient avoir pris la décision de rester à égale distance de tous les hommes politique libanais et de ne pas s’immiscer dans nos problèmes intérieurs. 
On pouvait penser que “l’herbe allait recommencer à pousser sur la route de Damas”... 
Cependant, quelques semaines après la formation du Cabinet Hoss et la mise en marche de la réforme administrative, faisant tomber quelques têtes, certaines étant proches de l’ancien pouvoir, d’anciens responsables reviennent de plus en plus sur les bords du Barada  pour soi-disant “procéder à un tour d’horizon et échanger les vues sur les développements intervenus sur la scène locale” (sic). 
Ainsi, après avoir été reçu, la semaine dernière, par le président Hafez Assad - le  lendemain du jour où il a rencontré le président Hoss - M. Rafic Hariri est  retourné, dimanche dernier, dans la capitale syrienne où il a conféré pendant près de  deux heures avec le Dr Bachar Assad, fils cadet du chef de l’Etat syrien, qui  semble avoir pris la relève de M.Abdel-Halim Khaddam par rapport au dossier libanais. 
M. Hariri devait, également, s’entretenir sur le chemin du retour à Anjar, avec le général Ghazi Kanaan, chef du service des renseignements des forces syriennes stationnées au Liban. 
M. Walid Joumblatt s’était rendu, au préalable, à Damas à deux reprises, suivi lundi dernier par une délégation du “Hezbol-lah”, celle-ci ayant conféré avec le Dr Assad sur des questions concernant le Liban-Sud... 
“Quiconque contracte une habitude dans sa jeunesse, ne peut s’en défaire à l’âge mûr”. Cette manie dont sont affligés beaucoup de non compatriotes - plus particulièrement ceux de la classe politique - les pousse à gagner Damas, à l’effet de formuler quelque plainte ou doléance; ils ne paraissent pas pouvoir s’en affranchir. 
Ceci entretient la tension au plan interne, exacerbe les passions, les conflits et les tractations politiques. Or, le pays a le plus besoin, aujourd’hui, de la coopération de tous, en vue de jeter les fondements de l’Etat     de droit et des institutions. 
Les dirigeants damascènes seraient bien inspirés, s’ils conseillaient à leurs “amis” libanais de renoncer à leurs visites ou, tout au moins, de les espacer, en leur recommandant de laver leur linge sale en famille. Autrement dit, de ne pas les mêler à nos problèmes, parce qu’ils ont d’autres chats à fouetter, étant confrontés eux aussi à des dossiers requérant des solutions urgentes et à des défis à relever. 
Le temps n’est-il pas venu pour nous, au terme de tant de dures épreuves, de nous comporter en peuple ayant, enfin, atteint l’âge adulte et la maturité politique? Et, partant, d’agir de manière à prouver à nos frères et amis que nous sommes aptes à nous gouverner nous-mêmes et à nous passer de toute tutelle, quelle qu’en soit la nature? 

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