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![]() C’est l’imam Mohamed Mahdi Chamseddine, président du Conseil supérieur chiite, qui le dit et il n’a pas tout à fait tort. Cet organisme issu de l’arrangement d’avril 96 se contente, en effet, d’enregistrer les plaintes des deux parties antagonistes qu’il renvoie, chaque fois, dos à dos. “Ils nous dénoncent et nous les dénonçons, a observé le dignitaire chiite. Il arrive des fois, aussi, où nous sommes tous deux condamnés ou innocentés.” L’imam Chamseddine juge inefficace la déposition de plaintes et préconise de les présenter au Conseil de Sécurité, même s’il devait y opposer une fin de non-recevoir et si les Etats-Unis usaient de leur droit de veto, à l’effet d’éviter la condamnation d’Israël. Dans l’idée du président du C.S.C, cette manière de procéder a pour avantage d’informer l’opinion internationale des actes barbares, perpétrés par “Tsahal”, contre les populations civiles vivant dans les villages proches de la zone frontalière méridionale. Cela dit, est-il besoin de soutenir que Arnoun, où dix-huit maisons ont été détruites, la semaine dernière, n’abrite ni centres d’entraînement, ni casernes ou bases de la Résistance? Puis, la centrale électrique de Bisri qui a failli être gravement endommagée par les tirs de roquettes samedi dernier, autant que la maison de Janta, où une mère de famille et ses six enfants ont péri sous les bombes, peuvent-elles être considérées comme des objectifs militaires? Pourquoi lorsque des katiouchas s’abattent sur Kyriat Shmona, la communauté internationale réagit et condamne la Résistance, alors que l’Etat hébreu n’est même pas blâmé quand il prend pour cible des civils démunis de défense? Il ne fait pas de doute que certains dirigeants arabes assument une large part de responsabilité, parce qu’ils croient avoir accompli leur devoir en réprouvant les agressions israéliennes. Pourquoi ne réclament-ils pas des sanctions contre Israël, pareilles à celles imposées depuis tant d’années à l’Irak? Une fois de plus, il faut déplorer la politique des deux poids et deux mesures adoptée par les Nations Unies qui voient la paille dans l’œil de Bagdad et non la poutre dans celui de Tel-Aviv! Il est significatif que certains membres permanents du Conseil de Sécurité aient réprouvé, timidement du reste, les frappes aériennes anglo-US, partant du fait que ces dernières ont compliqué la crise irakienne au lieu de la résoudre... |