LE 85ÈME VOYAGE PASTORAL
DE JEAN-PAUL II
DESTINATIONS: LE MEXIQUE
ET LES ÉTATS-UNIS
Le Pape venant de
Rome sur un vol de l’Alitalia, après que le président du
Conseil italien Massimo D’Alema lui eut souhaité bon voyage à
l’aéroport, est arrivé, vendredi dans l’après-midi,
à Mexico.
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Grande messe à la basilique de Notre-Dame
de Guadeloupe.
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Le Saint-Père reçu par le président
Zédillo.
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Rencontre nocturne de masse.
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Sa Sainteté embrassé par
une première communiante.
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Une fidèle manifestant son émotion.
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C’est la quatrième visite qu’il effectue au Mexique et le président
Ernesto Zedillo, son épouse et de nombreux dignitaires de l’Eglise
mexicaine sont venus l’accueillir à sa descente d’avion.
Dans la conférence de presse improvisée, Jean-Paul II
a abordé d’entrée de jeu les sujets touchant particulièrement
le pays hôte, le continent américain et les affaires du monde
en général. Enclin à brosser des fresques géopolitiques,
parsemées d’anecdotes, il a rappelé son premier voyage en
1979: “A mon arrivée, tous les évêques étaient
en civil, l’Eglise n’ayant aucune reconnaissance juridique, ajoutant en
riant: J’avais violé la loi à cette époque...”
Abordant le problème de la mondialisation, il devait déclarer
qu’elle affectera fortement le continent américain, dont il estime
qu’on ne peut plus en parler, comme s’il ne s’agissait que des Etats-Unis.
Ainsi, certains problèmes demeurent brûlants, tel celui des
Indiens. “Les Indiens sont les premiers possesseurs de ces terres; ils
ont donc des droits et il est indispensable que, dans cet Etat démocratique
qu’est le Mexique, ces droits soient reconnus à la faveur du dialogue”.
C’était une allusion on ne peut plus directe au conflit qui oppose
la guerilla des Chiapas au gouvernement. Quant à son récent
voyage à Cuba, “il fut pour moi le plus important de l’année
passée et cela a porté des fruits... “J’en suis content”,
a-t-il conclu.
Durant les différentes étapes de son voyage au Mexique,
Jean-Paul II a dénoncé l’individualisme des grandes puissances,
qui permet aux peuples déjà puissants de le devenir davantage
et, aux peuples faibles, toujours plus dépendants! C’est en s’adressant
aux 160 ambassadeurs accrédités au Mexique à l’occasion
de la réception officielle au palais présidentiel de
la capitale, qu’il a lancé cette mise en garde... Et la majorité
de l’assistance a estimé qu’il visait les Etats-Unis. Comme aussi
il a déploré le fait de ces pays qui investissent dans les
armements avec des buts offensifs au nom de certaines idéologies
qui ne respectent pas la dignité humaine. Faisait-il là allusion
à Israël et à l’Irak? Selon des sources vaticanes, Jean-Paul
II est constamment au courant de l’évolution des crises au Proche-Orient
et dans le Golfe.
Dans son discours aux ambassadeurs, le Souverain pontife a réitéré
sa conviction que l’Amérique pourrait réellement devenir
le continent de l’espoir si ses classes dirigeantes réussissent
à assumer une base éthique commune. Bien que son passé
soit enraciné dans des cultures anciennes (Mayas, Incas, Aztèques)
grâce à son étroit contact avec l’Europe et le Christianisme,
l’Amérique s’est transformée en une réalité
liée au même destin - tout-à-fait unique au monde.
Il a rappelé aussi que “ne pas tuer”, “ne pas mentir”, “ne pas voler”
ne pas envier les choses des autres, respecter la dignité de la
personne humaine... s’ils sont des principes sacro-saints, ils ne sont
pas tout! L’Eglise catholique des Amériques, comme ailleurs, doit
faire face aux problèmes de la corruption, au recyclage de l’argent
de la drogue, en un mot: se mobiliser contre la culture de la mort et ses
annexes!
Plus d’un million de fidèles s’étaient rassemblés
pour assister à la messe et écouter le Saint-Père,
sur le circuit automobile de Mexico. Des milliers de personnes avaient
passé une nuit glaciale sur le circuit, afin d’être aux premières
places pendant l’office.
La veille, Jean-Paul II avait célébré une première
messe dans la basilique de la Vierge de la Guadeloupe, la fameuse “Vierge
noire” patronne du Mexique, vénérée dans toute l’Amérique
latine.
Durant les deux offices, le Pape a toujours plaidé pour une
société plus juste qui prendrait en compte, entre autres,
les aspirations légitimes des Indiens.
Par la suite, le Pape a passé plus d’une heure dans un hôpital
de Mexico, où il a rendu une visite émouvante à de
nombreux malades, dont quelques-uns à un stade terminal... Et lorsque
le Pape a posé les mains sur eux, comme pour leur injecter l’espérance
envers et contre tout, les malades ont eu les larmes aux yeux et d’autres
ont pleuré sans retenue - à l’instar des témoins
de la scène!
LA VOIX QUI S’EST FAIT ENTENDRE AU MEXIQUE
Des sujets d’une actualité - et d’une permanence brûlante
- ont été soulevés par le Saint-Père durant
son périple mexicain. Depuis la drogue, qui menace l’intégrité
des peuples en Amérique, en passant par le blanchiment de son argent,
à la peine de mort qui n’est pas aussi irrécusable que par
le passé, grâce aux moyens répressifs des Etats modernes
qui, en l’imposant, rejettent d’office le repentir; en passant par le suicide
et l’euthanasie, par la violence et la prostitution infantile, par la corruption,
ce mal de la société civile actuelle et, enfin, le danger
de l’expansion des sectes aux influences délétères.
La Femme dans l’Eglise n’a pas été oubliée tout au
long des propos du Saint-Père qui relève qu’elle reste encore
objet de discrimination sur le continent américain.
La visite pastorale du Saint-Père et les bains de foule ont
connu leur point d’orgue... aux Etats-Unis par un séjour de 48 heures
à Saint-Louis du Missouri.
Cette visite aura été pour le Pape l’occasion de témoigner
de la ferveur catholique dans une ville où il était déjà
venu en 1969. Saint-Louis porte le nom d’un roi de France, Louis IX. Aujourd’hui,
au nombre de 650.000 les catholiques représentent plus du quart
de la population. Le président Clinton et son épouse sont
venus y accueillir le Saint-Père. (Voir aussi pages 32-33)
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