Saturnale

ParMARY YAZBECK AZOURY  
OÙ SONT LES INSPECTEURS DU TRAVAIL?
270 heures de travail pour un salaire variant de 350 à 450 dollars US durant 30 jours au cours du mois de décembre (à l’exception du jour de Noël), voilà la vie des vendeurs et vendeuses au Liban. Ils ont dû accepter les conditions impitoyables de leurs employeurs sous peine de renvoi. De 9 à 13 heures; puis, de 14 à 19 heures, quelquefois jusqu’à 20 heures, ces  malheureux employés ont dû trimer, samedi et dimanche compris, en raison des fêtes.
Les bonus? Des misères, variant de 50 à 100 dollars... pour le mois! Il y a eu, bien sûr, des employeurs plus généreux et humains. Mais non dans l’ensemble. Où se trouvent les inspecteurs du travail? Personne n’ose porter plainte, car  il y a risque de perdre l’emploi et le salaire. A ce tarif, mieux vaut être une employée de maison, logée, nourrie, habillée, qu’être vendeur ou vendeuse dans un grand magasin, une grande boutique ou un supermarché. L’heure de travail est revenue à 1.60 dollar ou 2.400 L.L.... alors que les employés de maison touchent par heure 6000 L.L. au minimum.
Sommes-nous revenus au temps de l’esclavage au Liban?
***
 UNE DIPLOMATIE QUI PLAÎT
“En diplomatie, disait Paul Cambon, ambassadeur de l’Entente Cordiale France-Royaume-Uni, il ne suffit pas d’avoir raison, il s’agit de plaire. C’était sa maxime et elle lui a valu ses succès diplomatiques.... et autres. Est-ce que nos politiciens en procédant au mouvement diplomatique libanais, ont-ils tenu compte de ce conseil qui s’est révélé toujours exact? Par “plaire”, Cambon entendait être accepté ou reçu avec plaisir par son interlocuteur, même si les choses à dire n’étaient pas toujours plaisantes. Certains diplomates libanais nommés, sont connus pour leur bon caractère et l’excellence de leurs manières. En fait, la plupart de ces ambassadeurs sont dignes de représenter le Liban. Il y en a beaucoup d’autres qui sont, aussi, d’un très haut niveau... Dans le choix de ces diplomates, la compétence est un sine qua non, mais il faut qu’ils aient des qualités de cœur et d’esprit. Compétence et intégrité font, peut-être, un bon fonctionnaire local, mais non un bon diplomate...
Ceci est à prendre en considération pour les nominations. Le choix du diplomate doit être fait  en fonction du pays où il est accrédité.
***
CHARLES RIZK, PDG DE TÉLÉ LIBAN?
Au moment où nous écrivons ces lignes (mardi 26 janvier), rien n’est encore sûr, la nouvelle a filtré, mais personne ne la confirme. Que Charles Rizk, Enarque, ex-PDG de Télé Liban, ancien directeur du ministère de l’Information soit nommé à ce poste, rien de surprenant. Mais il faut lui donner les moyens d’agir et de restructurer la Télévision nationale. Du moins, Charles Rizk saura supprimer le Franbanais qui sévit sur toutes les chaînes mais, surtout, la chaîne de l’Etat. Nous nous dispensons de citer les énormités prononcées avec force grasseyements. A l’heure où les chaînes françaises et européennes emploient de plus en plus de speakers avec leurs accents régionaux, les Libanais se croient obligés d’adopter - avec si peu de naturel - un accent soi-disant parisien. Ainsi, des noms arabes sont prononcés avec le grasseyement qu’on s’imagine chic et qui fait très petit bourgeois. Il suffirait, pourtant, de parler un français correct. Pour en revenir à Charles Rizk, il suffit de dire que c’est le digne fils de son père, Antoine Rizk, que de nombreux Libanais ont connu, puisqu’il a été conseiller d’Orient près l’ambassade de France de 1946 jusqu’à la fin des années soixante.

 26 JANVIER, “AUSTRALIA DAY”
Le 26 janvier, l’Australie a célébré sa fête nationale: l’Australia Day”.
Cette date commémore l’arrivée de la première flotte anglaise à Sydney, en 1788. En effet, onze navires partis d’Angleterre huit mois auparavant, arrivent en Nouvelles Galles du Sud (New South Wales).
 Le site choisi pour installer les colons est appelé “Anse de Sydney”, en hommage à lord Sydney, ministre britannique de l’Intérieur.
A cette date, on ignore encore les richesses minières de l’Australie où, à partir de 1851, la ruée vers l’or a commencé. Plus de 350.000 Libanais ou descendants de Libanais vivent, actuellement, en Australie.
Ni la distance, ni le climat quelquefois difficile, ne rebutent les Libanais, car l’Australie possède encore d’énormes ressources non exploitées.
Par ailleurs, la densité est une des plus faibles du monde, 17 millions  d’habitants pour une superficie de 7.682.300 km2. Le revenu par habitant est très élevé: une moyenne de 2000 dollars australiens par mois environ.
Ce n’est pas tant le salaire qui est alléchant, mais le nombre d’allocations familiales, la gratuité de l’enseignement même au niveau supérieur, les assurances médicales, les bénéfices sociaux, etc... Si on parle tellement, aujourd’hui, de l’Australie, c’est en raison des jeux olympiques d’été qui s’y dérouleront en  l’an 2000, les premiers jeux du troisième millénaire.
Pour attirer les visiteurs et désencombrer les villes de Sydney, Melbourne , Canberra et quelques autres, l’Australie a lancé une vaste opération de tourisme vers l’extérieur pour les Australiens. Ils sont invités à participer à des croisières vers l’Europe ou le Moyen-Orient, à des prix défiant toute concurrence.
Pour l’instant, certaines croisières de l’Australie vers la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, l’Allemagne, la Grèce et l’Egypte affichent presque complets. Pourquoi le Liban ne se mettrait-il pas aussi sur les rangs? Il est certain que de nombreux Libanais aimeraient revenir à cette date, profitant des charters australiens.
Il faut naturellement, que les conditions soient alléchantes. Que le ministère du Tourisme et les agences de voyage s’y mettent. C’est une occasion unique.

***
 DASVIDANIA TAVARICHTCH
L’ambassadeur Alexander Soldatov est décédé et a été inhumé, le mardi 26 janvier 1999, à Moscou. Il avait été en poste au Liban de 1974 à 1987. Douze ans dans un pays, n’est pas un record pour un diplomate soviétique.
L’ambassadeur de l’URSS aux USA, M. Anatoli Dobrynine, avait quant à lui, passé plus d’un quart de siècle aux Etats-Unis.  Pendant son séjour (difficile) au Liban, l’ambassadeur Soldatov a maintenu des relations amicales et courtoises avec la presse.
Quoique connaissant parfaitement l’anglais (il a été en poste de longues années à Londres), il a toujours répondu aux journalistes par traducteur interposé. Ce  qui lui donne le temps de réfléchir et d’avoir un témoin si nécessaire. Lorsqu’il a quitté le Liban, il était âgé d’environ 70 ans, qu’il portait très bien.
Seule concession à l’emploi du russe, le jour de mon mariage en 1975 où il m’a présenté ses vœux en excellent anglais et en me chargeant (ainsi que mon époux diplomate) des meilleures salutations à son collègue à Canberra (Australie).
A cette date, nous ne savions pas encore que nous aurions l’occasion de le revoir à Moscou où il était souvent appelé en consultations par son ministère, alors que nous étions en poste en URSS... Là, nous parlions en anglais.

Home
Home