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BEYROUTH, CAPITALE CULTURELLE DU MONDE ARABE EN 1999

C’est parti! M. Victor Ballé, directeur régional de l’UNESCO, a ouvert officiellement une année de manifestations et de festivités culturelles. De quoi dédommager la vieille Béryte, “flambeau de la renaissance arabe” qui a payé le lourd tribut d’une guerre trop longue.

M. Mohamed Beydoun, ministre de la Culture et de l’Enseigne-ment supérieur, a rappelé le rôle pionnier de Beyrouth: ville de l’ouverture, du dialogue, de la liberté, temple de la pensée et de la culture. La proclamation de Beyrouth, capitale culturelle du monde arabe, est un véritable tremplin qui donne un souffle nouveau à la culture. Tout un programme culturel vient ponctuer cette année de célébra-tions. Sous la supervision du ministère de la Culture, l’agenda culturel est chargé de collecter et d’éditer les informations concer-nant les calendriers mensuels et annuels. Les activités programmées seront disponibles à l’adresse électronique www.beirut99.org et au 1416 à partir d’un téléphone cellulaire. Certains événements culturels relèvent de particuliers ou d’organismes privés; beaucoup d’autres sont parrainés par le ministère de la Culture et de I’Enseignement supérieur.
De grands chantiers culturels sont prévus, véritable infrastructure culturelle du futur:
• La législation culturelle, notamment la protection littéraire et artistique.
• L’Orchestre symphonique national, actuellement en cours de formation.
• La création d’un Opéra national
• L’inventaire de la Bibliothèque nationale.
• La formation d’un musée d’art contemporain.
• L’achèvement des travaux du musée national (le second étage plus précisément).
• La création de musées régionaux.
• L’aménagement d’une cinémathèque.
• L’inauguration du Centre international pour les Sciences de l’homme à Jbeil.
• La réhabilitation et la mise en valeur des sites historiques.
En détail, chaque domaine culturel assistera à un déploiement d’activités.
• Archéologie: Après Paris, jusqu’en juin, l’exposition “Liban, l’autre rive” sera “transportée” à Lyon et à Sao Paulo, congrès arabe et internationaux, exposi-tions à thème, conférences (protection du patrimoine de Saïda, de Byblos), rencontres (l’alphabet), colloque (sanctuaires hellénistiques), séminaires (gestion et conservation des monuments historiques)...
• Architecture et environne-ment: Réhabilitation de demeures anciennes (Gemmayzé et Zokak el Blat), restauration des façades (rue Gouraud), espace interactif typique des formes d’habitat arabe, échanges, rencontres, ex-positions autour de l’architecture traditionnelle, des “journées” de réhabilitation du béton, une forêt de 500 arbres baptisés au nom de poètes libanais, etc.
• Peinture et sculpture. Floraison d’activités ayant pour thème Beyrouth: salons du printemps (arts plastiques), d’automne (le 23ème), hommages (Gebrane, Mourani), expositions d’artistes arabes, libanais, syriens, arméniens, calligraphie, gravures japonaises, affiches, art populaire, scolaire, universitaire, œuvres exposées à l’Aéroport, sur les bus, carnavals de caricature, sculptures, monuments, ateliers d’art plastique, rétrospectives ainsi qu’un vaste panorama de la peinture du Liban dans plus d’une quinzaine de galeries.
• Photographie soulignée, notamment, par le lancement de la première biennale de la photo de Beyrouth, des concours,                           d’expositions, en faux-semblants, itinérante, à thème (gendarmes), des sites classés patrimoine mondial, de l’architecture libanaise, en plus d’une exposition collective.
• Littérature. Outre les divers salons (arabe, d’Antélias, Lire en français...) et les hommages à Schehadé, Rihani, Toufic Awad et bien d’autres, un congrès international sur la littérature, un colloque sur la francophonie, un festival international de poésie, de zajal, des prix littéraires, des soirées poétiques, des cafés littéraires et rencontres avec de grands écrivains, ainsi que plusieurs publications du ministère de la Culture (annuaires des écrivains, anthologie illustrée, répertoire culturel) etc.
• Colloques. Rencontres culturel-les organisées avec les facultés, associations, municipalités et autres, l’audiovisuel, l’environne-ment, le tourisme, etc. Des colloques libanais et internationaux sur la philosophie, la résistance, la culture arabe, la civilisation méditerranéenne, l’Union européenne, les villes-patrimoines mais, aussi, sur la presse libanaise, la désinformation, la technologie, la santé, l’action caritative, la musique arabe, la géographie, la propriété intellectuelle, les dangers des mines, les droits du malade, des livres anciens, des juristes francophones, etc.
• Musique classique, arabe; chant traditionnel, jazz oriental et moderne, opéra, variétés, musique sacrée, profane, chanson française... Concerts, concours, festivals, soirées musicales, chorale et, bien-sûr, Pavarotti.
• Danse. Outre un festival de danse organisé par le ministère de la Culture, les représentations de Caracalla, des spectacles japonais, classique, folklorique, moderne, du ventre présentés par plusieurs chorégraphes libanais.
• Théâtre. A part les tables rondes, les journées mondiales, les festivals (Ayloul, du théâtre étudiant, du conte, de la comédie et du rire), une riche programmation est prévue (aux théâtres Al-Madina, Monnot, CCF...), un bouquet de spectacles et de pièces de théâtre (Roger Assaf, Nidal Achkar, Milad Daoud, Gérard Avédissian, Michel Jabre, etc.), des adaptations de l’Avare, de La Chute, un atelier de mime, des expositions et des documentaires sur le théâtre libanais, etc.
• Cinéma. Avec la réactivation du centre interarabe de l’Unesco. Sont prévus divers festivals: franco-arabe, de Beyrouth, du cinéma arabe, du film européen, du film du patrimoine, des Trois continents. Un livre sur l’histoire du cinéma libanais, un concours du meilleur scénario, des courts et longs métrages de scénaristes libanais, des documentaires, Cannes Junior, la nuit du court métrage, les femmes du cinéma français, etc.
• Recherche scientifique. Nombreux congrès scientifiques (nutrition, environnement,...) auxquels s’associeront des instances de recherche universitaires et nationales, le CNRS, etc. Lancement de plusieurs CD-Roms sur Beyrouth, sur la vie culturelle au Liban. Tables rondes sur le multimédia, l'Internet, etc.
• Festivals. Grand cru pour clore le millénaire en beauté: Baalbeck, Tyr, Al-Bustan, Beiteddine.
• Centres culturels et ambassades. Programmations de la Mission culturelle française, l’Institut culturel italien, le Goethe-Institut, l’Instituto Cervantes, le British Council, le Kulturzentrum, la Fondation Hariri, ainsi que de plusieurs ambassades.
• Design. La création et l’innovation seront célébrées par des salons de calligraphie et de design du monde arabe, d’art déco; timbres, projets d’étudiants et concours divers.
• Mode. Journées beyrouthines de la mode, défilés nombreux, véritable podium pour les créateurs.
• Enfants. Création de la cité des sciences, festival culturel de l’enfance, du cerf-volant, de marionnettes, animations, concours, stages, troupes ambulantes, animations publiques, chorale pour enfants, Cannes Junior. n

GISÈLE EID



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