|
![]() Le fait pour les forces politi-ques - les partis en tête - de n’avoir pas été représentés au premier Cabinet du nouveau ré-gime, explique les cabales dé-clenchées contre le gouverne-ment Hoss, lquel n’a même pas bénéficié du “délai de grâce” généralement fixé à un semestre. De fait, les forces mentionnées s’acharnent contre l’équipe mi-nistérielle pour maintes raisons connues. Le Premier ministre qui reconnaît la nécessité et l’utilité de l’opposition dans le système démocratique - “nous là pratiquions avant d’accéder au pouvoir”, rappelle-t-il - accuse ses détracteurs “de soudoyer les médias à des fins politiques.” Au groupe hariro-joumblat-tiste, des membres de l’Assem-blée semblent devoir se rallier l’un après l’autre, sous divers prétextes. Ainsi, le “bloc de fidélité à la Résistance”, prenant prétexte du projet de cité sportive à Baalbeck, insinue que “les députés et les habitants de cette circonscription pourraient changer leur position à l’égard du régime”. Le ministre de la Défense, originaire de cette région, manifeste sa surprise d’une telle réaction injustifiée, disant que le Conseil des ministres n’avait pris aucune décision au sujet du stade “auquel nous sommes attachés. Cependant, ajoute-t-il, la cité sportive ne constitue pas la première de nos revendications; d’autres projets plus impérieux vont faire l’objet d’étude en vue de leur exécution, dans le cadre du développement équilibré.” Par ailleurs, deux députés nordistes invoquent des sujets différents, pour partir en guerre contre le “Cabinet des 16”: le premier déclare, sur le ton de la menace: “Si l’élargissement de la route de Dennieh n’est pas achevé et celle-ci ouverte dans les deux sens d’ici à un mois, nous empêcherons l’entrepreneur de poursuivre ses travaux et couperons cette voie passante, car nous ne pouvons supporter plus de pertes” (sic). Le second parlementaire, déplorant les cas de typhoïde occasionnés par la pollution de l’eau potable à Tripoli, laisse entendre que “les citoyens pourraient reconsidérer leur attitude à l’égard de l’Etat”. On se demande pourquoi ce député et d’autres de ses collègues n’ont pas élevé la voix au cours des dernières années, la pollution de l’eau dans leur circonscription étant posée depuis plusieurs décennies... Dès que les cas de typhoïde leur ont été signalés, trois mem-bres du gouvernement - ceux de la Santé, des Travaux publics, des Ressources hydrauliques et électriques - ont gagné Tripoli et se concertent à l’effet d’opter pour la solution adéquate. Dans le même temps, il est procédé à l’analyse de l’eau potable dans les régions où elle serait polluée, dans la banlieue - sud de Beyrouth et la Békaa-nord. Autre décision; en plus des huit sociétés pour l’embouteil-lage du précieux liquide disposant d’un permis, il a été demandé à des dizaines d’autres, en situation irrégulière, de se mettre en règle avec la loi dans le délai d’un trimestre... Conclusion pratique: si quel-que blâme devait être adressé pour négligence, c’est bien aux Cabinets haririens qui ont promis monts et merveilles aux citoyens sans tenir leurs promesses... |