L’OPPOSITION VEUT OCCULTER CERTAINS DOSSIERS COMPROMETTANTS...

Cette semaine a été consacrée à connaître le sort réservé aux fonds “disparus” de la Caisse autonome des municipalités, pendant que le “Cabinet des 16” poursuivait l’opération de la réforme, à l’ombre d’une cabale dirigée contre le chef du gouvernement et le régime.

Le président Salim Hoss a accusé son prédécesseur, M. Rafic Hariri, de financer cette campagne, sans le citer nommément. Ceci a porté le président Nabih Berri à prendre le parti du pouvoir: “Je suis avec le régime et le gouvernement, a dit le chef du Législatif, qu’ils soient équitables ou injustes”, réaffirmant de la sorte sa position. Tant le président Lahoud que le président Hoss qui se sont concertés mardi, la veille du nouveau Conseil des ministres, ont affirmé les constantes sur base desquelles les mesures d’assainissement de l’Administration publique sont prises. De plus, ils répètent, sans cesse, que la réforme administrative se poursuivra jusqu’à  sa finalité, répliquant ainsi à ceux qui doutent de la possibilité de la mener à son terme.
En ce qui concerne la “bataille des municipalités”, étayée de chiffres et de noms, on présume qu’elle a été montée en épingles par certains anciens responsables pour couvrir des irrégularités qu’ils auraient commises et sont consignées dans les rapports de la Cour des comptes. Il est nettement apparu qu’il s’agit, moins d’un montant de 750 milliards “perdus”, que de violations réitérées des lois et règlements en vigueur, dont des adjudications de gré à gré ayant porté sur 50 millions de dollars  prélevés sur la Caisse autonome des municipalités. Ces sommes ont été remises à “Sukleen”, en charge du ramassage des ordures dans le Grand-Beyrouth et à des sociétés qui en dépendent. Il n’est resté dans ladite caisse que près de dix milliards de livres, ainsi que l’a révélé le ministre de l’Intérieur, des Affaires rurales et municipales. Fait à signaler: ayant découvert ces irrégularités, sans parvenir à déterminer l’usage qui a été fait des montants mentionnés, M. Michel Murr a fait part au chef de l’Etat de son intention de démissionner. Mais il lui a été demandé d’ouvrir une enquête pour tirer les choses au clair: Ceci a permis d’établir que les crédits octroyés à “Sukleen” se sont élevés à 850 millions de dollars, alors que le chiffre exact ne dépassait pas 650 millions.
Il y a lieu d’observer que le président de la Chambre qui s’était confiné jusqu’ici dans une attitude d’expectative, est sorti de son mutisme et a réclamé du ministre des Finances de préparer un relevé des sommes revenant aux municipalités prétendûment placés dans les caisses de ce département ministériel.
Selon le rapport présenté par M. Georges Corm, il est apparu que les sommes en question figuraient, uniquement, dans les registres du ministère, mais qu’il n’y avait pas trouvé de trace! Ceci a poussé le chef du Législatif à confier aux commissions parlementaires le soin de procéder à une enquête à ce sujet et tout laisse penser que l’affaire des fonds municipaux figurera en tête de l’ordre du jour de la séance plénière que l’Assemblée est appelée à tenir les 19 et 20 février.Quoi qu’il en soit, la Cour des comptes aura son mot à dire, elle aussi et on attend, non sans impatience, de connaître les conclusions auxquelles elle aboutira au terme de ses investigations. Etant donné que cette Cour avait émis des avis défavorables à propos de décisions gouvernementales et de projets qui devaient être exécutés quand même... Il sied, également, de faire état d’une révélation de M. Hassan Chalak, ministre de la Réforme administrative, ancien président du Conseil de la fonction publique, dont il ressort que quatre ou six milliards de dollars tout au plus, ont été utilisés dans la reconstruction. “Aussi, a-t-il déclaré, importe-t-il de déterminer de quelle manière ont été dépensés les 18 milliards de dollars, montant de la dette publique.” Ceci explique la cabale menée, actuellement, contre le régime et le gouvernement par ceux à qui il répugne de voir ouvrir certains dossiers et étaler tant de scandales financiers au grand jour, ce qui risque de faire tomber quelques têtes!
 

NADIM El-HACHEM

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