Le président Salim Hoss a accusé son prédécesseur,
M. Rafic Hariri, de financer cette campagne, sans le citer nommément.
Ceci a porté le président Nabih Berri à prendre le
parti du pouvoir: “Je suis avec le régime et le gouvernement, a
dit le chef du Législatif, qu’ils soient équitables ou injustes”,
réaffirmant de la sorte sa position. Tant le président Lahoud
que le président Hoss qui se sont concertés mardi, la veille
du nouveau Conseil des ministres, ont affirmé les constantes sur
base desquelles les mesures d’assainissement de l’Administration publique
sont prises. De plus, ils répètent, sans cesse, que la réforme
administrative se poursuivra jusqu’à sa finalité, répliquant
ainsi à ceux qui doutent de la possibilité de la mener à
son terme.
En ce qui concerne la “bataille des municipalités”, étayée
de chiffres et de noms, on présume qu’elle a été montée
en épingles par certains anciens responsables pour couvrir des irrégularités
qu’ils auraient commises et sont consignées dans les rapports de
la Cour des comptes. Il est nettement apparu qu’il s’agit, moins d’un montant
de 750 milliards “perdus”, que de violations réitérées
des lois et règlements en vigueur, dont des adjudications de gré
à gré ayant porté sur 50 millions de dollars
prélevés sur la Caisse autonome des municipalités.
Ces sommes ont été remises à “Sukleen”, en charge
du ramassage des ordures dans le Grand-Beyrouth et à des sociétés
qui en dépendent. Il n’est resté dans ladite caisse que près
de dix milliards de livres, ainsi que l’a révélé le
ministre de l’Intérieur, des Affaires rurales et municipales. Fait
à signaler: ayant découvert ces irrégularités,
sans parvenir à déterminer l’usage qui a été
fait des montants mentionnés, M. Michel Murr a fait part au chef
de l’Etat de son intention de démissionner. Mais il lui a été
demandé d’ouvrir une enquête pour tirer les choses au clair:
Ceci a permis d’établir que les crédits octroyés à
“Sukleen” se sont élevés à 850 millions de dollars,
alors que le chiffre exact ne dépassait pas 650 millions.
Il y a lieu d’observer que le président de la Chambre qui s’était
confiné jusqu’ici dans une attitude d’expectative, est sorti de
son mutisme et a réclamé du ministre des Finances de préparer
un relevé des sommes revenant aux municipalités prétendûment
placés dans les caisses de ce département ministériel.
Selon le rapport présenté par M. Georges Corm, il est
apparu que les sommes en question figuraient, uniquement, dans les registres
du ministère, mais qu’il n’y avait pas trouvé de trace! Ceci
a poussé le chef du Législatif à confier aux commissions
parlementaires le soin de procéder à une enquête à
ce sujet et tout laisse penser que l’affaire des fonds municipaux figurera
en tête de l’ordre du jour de la séance plénière
que l’Assemblée est appelée à tenir les 19 et 20 février.Quoi
qu’il en soit, la Cour des comptes aura son mot à dire, elle aussi
et on attend, non sans impatience, de connaître les conclusions auxquelles
elle aboutira au terme de ses investigations. Etant donné que cette
Cour avait émis des avis défavorables à propos de
décisions gouvernementales et de projets qui devaient être
exécutés quand même... Il sied, également, de
faire état d’une révélation de M. Hassan Chalak, ministre
de la Réforme administrative, ancien président du Conseil
de la fonction publique, dont il ressort que quatre ou six milliards de
dollars tout au plus, ont été utilisés dans la reconstruction.
“Aussi, a-t-il déclaré, importe-t-il de déterminer
de quelle manière ont été dépensés les
18 milliards de dollars, montant de la dette publique.” Ceci explique la
cabale menée, actuellement, contre le régime et le gouvernement
par ceux à qui il répugne de voir ouvrir certains dossiers
et étaler tant de scandales financiers au grand jour, ce qui risque
de faire tomber quelques têtes!