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APRÈS PARIS, LE DIALOGUE SERAIT-IL RÉTABLI ENTRE BKERKÉ ET DAMAS?

 

S.Em. le cardinal Sfeir est rentré mercredi de Paris où un “accueil de chef d’Etat” lui a été réservé. Cela remplit d’aise les Libanais, parce qu’ils ont une preuve de plus que le Liban n’est pas oublié en France, laquelle “reste consciente de la valeur de cette oasis de libertés”. Les entretiens de Sa Béatitude ont été qualifiés d’utiles et de fructueux, leurs résultats devant apparaître à brève échéance. 

“L’accueil qui nous est fait, signifie que le Liban n’est pas oublié et que la France est consciente de la valeur de cette oasis de liberté”, a déclaré S.Em. le cardinal Nas-rallah Sfeir à son arrivée à Paris. 
Les Libanais se réjouissent du fait que le palais de l’Elysée ait réservé à l’éminent prélat “un accueil de chef d’Etat”. Le président Chirac, ainsi que l’a déclaré le porte-parole de la présidence de la République française “a voulu rendre hommage à la fois à l’autorité morale et spirituelle unanimement respectée de son hôte... et réaffirmer son appui à un Liban réconcilié, uni, attaché à la démocratie et aux libertés.” 
Le pays des Cèdres, on le sait, n’est pas oublié sur les bords de la Seine, cela n’est pas possible étant donné les liens séculaires existant entre les deux pays. Cependant, il y a parfois certains “gestes” ou “petites phrases” qui laissent planer le doute sur les intentions de ce pays ami à notre égard... 
Cela dit, peut-on déjà dresser un bilan positif de la visite du chef spirituel de la communauté maronite au terme de ses entretiens? Il est trop tôt pour se prononcer et tirer des conclusions hâtives. Mais le ton des déclarations faites tant par le cardinal-patriarche que par ses éminents hôtes, portent à penser qu’ils ont été fructueux et utiles. 
Il va de soi que les échanges de vues ont porté sur les relations bilatérales et sur les moyens de les resserrer davantage, ainsi que sur les questions d’intérêt commun. 
Les Libanais attendaient un écho ou un simple indice leur permettant d’espérer en une récupération, la plus rapide possible, de leur souveraineté sur l’ensemble du territoire national. “Nous avons évoqué, naturellement, a dit Sa Béatitude, la question de la présence sur notre sol d’armées étrangères. Mais il s’agit d’un tout; il faut que le processus de paix progresse pour qu’on puisse en parler.” 
A ce propos, le patriarche Sfeir a émis une réflexion laissant prévoir une possible reprise du dialogue entre Damas et Bkerké. “Nos portes, a-t-il rappelé, sont ouvertes à tout visiteur; que serait-ce quand il s’agit du fils du président Hafez Assad?” 
Il l’a déclaré en réponse à la question d’un reporter de presse qui l’interrogeait sur le point de savoir si le Dr Bachar (Assad) était attendu au siège patriarcal. Cela prouve qu’il reste ouvert au dialogue, surtout quand il peut déboucher sur un accord autour des points litigieux et renforcer les rapports humains. 
Ce dialogue avait été empêché par ceux à qu’il répugnait de voir la hiérarchie maronite (et chrétienne) se rapprocher des bords du Barada, afin de se réserver tous les avantages de relations que les Libanais veulent garder fraternelles et privilégiées. 
Enfin, il reste à déplorer que Son Eminence n’ait pu réunir au salon de la cathédrale Notre-Dame à Paris, trois personnalités libanaises: (MM. Amine Gemayel, le général Aoun et Raymond Eddé), ni se prononcer sur la date de leur éventuel retour au bled! 

 

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