LA XXIVÈME NUIT DES

ELODIE BOUCHEZ SACRÉE MEILLEURE ACTRICE



Elodie Bouchez, César meilleure actrice
et Jacques Villeret, César meilleur acteur.
 


Catherine Deneuve n’aura
pas le César convoité.
 


Roman Polansky en compagnie 
de Johnny Depp, César d’honneur.


Les étoiles de la 24ème nuit des Césars.


Isabelle Huppert, présidente du jury.
 



Pedro Almodovar, un César d’honneur.

L’Avenue Montaigne est coupée à la circulation. Les photographes se bousculent, les CRS sont aux aguets, les fans excités, les chasseurs d’autographes sur les dents, les badauds tenus à distance essaient de saisir une toute petite scène du spectacle avec l’arrivée des stars.

Le rituel est respecté encore une fois pour la XXIVème Nuit des Césars... Dans les coulisses règne une agitation fébrile... De Caunes se prépare pour le lever de rideau. C’est lui encore une fois “et pour la dernière” dira-t-il, qui a pour mission de dégeler le parterre du Théâtre des Champs-Elysées. Dans le public, on peut apercevoir la ministre de la Culture, Mme Trautmann, Jack Lang, Jacques Toubon, des vedettes comme Catherine Deneuve, Annie Girardot, Johnny Depp, Adriana Karembeu, Jean Rochefort, Jacques Villeret...
Le jury, cette année, est présidé par une grande comédienne: Isabelle Huppert qui arbore, à cette occasion, une robe longue noire très monacale. Il y a dans la salle des réalisateurs tels Patrice Chéreau, Beker, Erik Zonka venu en compagnie de ses deux anges, Elodie Bouchez et Sandrine Kiberlain. Pedro Almodovar est là pour un hommage que ne lui a pas encore rendu le cinéma espagnol. Le rideau se lève. De Caunes en smoking et chemise noire, donne le départ de cette nuit des étoiles. Une soirée de toutes les surprises ayant déjoué tous les pronostics. Tout un chacun pensait que 1999 serait l’année de la grande Catherine... Deneuve, en effet, est à l’affiche avec cinq films.
“Belle maman”, “Le vent de la nuit”, “Pola X”, “Le temps retrouvé” et surtout “Place Vendôme” signé Nicole Garcia et qui était en tête des nominations avec 12 citations.
Mais voilà “Place Vendôme” ne récolte aucun César... C’est un peu la déception parmi les stars, le public... A 55 ans, “La Sirène du Mississipi”, de François Truffaut n’aura pas décroché la récompense tant convoitée. Celle qui, d’après les plus grands réalisateurs, est “une femme pareille à une partition libre, pouvant incarner n’importe quel rêve”, sera détrônée par la toute jeune Elodie Bouchez, sacrée “Meilleure actrice” pour sa performance dans “La vie rêvée des anges” de Zonka. Mais le rêve reprend ses droits et des millions de téléspectateurs de suivre cette cérémonie où sur la scène se succèdent à un rythme effréné les stars.
Déjà primé au dernier Festival de Cannes, le “cinéma social” d’Erik Zonka a décroché quelques-uns des lauriers les plus convoités de la soirée avec, en particulier, la distinction suprême du “Meilleur film de l’année”. Les Césars ont salué le travail de ses deux interprètes fétiches: Elodie Bouchez, (Meilleure actrice) et Natacha Régnier (Meilleur espoir féminin). Ce tandem avait fait fureur à Cannes lorsque le jury leur avait décerné ex-aequo le prix d’interprétation féminine pour leur extraordinaire prestation. Autre triomphe: “Le dîner des cons”, de Francis Weber qui vaut à Jacques Villeret le César du “Meilleur acteur”, tandis que le réalisateur se voit distingué comme auteur du “Meilleur scénario” et Daniel Prévost comme “Meilleur acteur dans un second rôle”.
Jacques Villeret, livide et ébranlé, monte sur scène pour recevoir son trophée. Patrice Chéreau est sacré “Meilleur réalisateur” pour “Ceux qui prendront le train” et se distingue, aussi, via Dominique Blanc “Meilleure actrice dans un second rôle” et l’opérateur-photo Eris Gautier, César de la “Meilleure photo”. Le choix du jury est difficile... Comment trancher entre “Central do Brazil”, de Walter Salles, “Festen-Fête de famille”, de Thomas Vonteberg, “Il faut sauver le soldat Ryan”, de Steven Spielberg et “La vie est belle”, de Roberto Benigni? Ce dernier qui avait été déjà distingué à Cannes en remportant le Prix “Grand Prix du Jury”, décroche le César avant, peut-être, de recevoir un Oscar comme “Meilleur film étranger”, le 21 mars prochain à Hollywood. Pedro Almodovar est sur scène pour recevoir un César d’honneur qu’il dédie à sa mère en premier; puis, à son interprète favorite, la délirante Victoria Abril. Celle-ci est à ses côtés dans une tenue en rotin qui hallucine le voisinage... De cette actrice, Almodovar dira: “C’est une femme dangereuse. Une grande actrice sensuelle, qui excelle dans les scènes érotiques... Je n’aimerai pas vivre avec elle!” Jean Rochefort reçoit, à son tour, un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Rochefort a de la peine à avaler ses larmes et avoue: “Je suis ému... C’est l’âge, on ramollit.” Standing ovation pour Johnny Depp qui, pour le moins qu’on puisse dire, n’avait pas soigné son look. Cheveux mal coiffés, tenue décontractée, l’acteur a préféré enregistrer son message sur un magnétophone de poche qu’il colle au micro... L’ambiance est montée de plusieurs crans... De Caunes aura réussi son pari à faire de cette cérémonie l’un des temps forts dans le milieu du spectacle...
Mais, tous les téléspectateurs n’auront, en fait, gardé de cette soirée qu’une image: celle d’Elodie Bouchez recevant entre deux sanglots, deux rires, son César, elle qui, tel un ange, avait rêvé de cette nuit.

S.N.

Adriana Karembeu.

 

Sophie Marceau et Andrej Zulawski.

L’époustouflante Victoria Abril.

 


Home
Home