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POURQUOI INDYCK A-T-IL RENONCÉ À SON ESCALE LIBANAISE?

La rivalité franco-américaine a éclaté, une fois de plus, au grand jour dans la région du Golfe et au Proche-Orient. En effet, tout en critiquant ouvertement la politique des USA en Irak, jugeant injustifiées les frappes aériennes contre ce pays, Paris s’oppose à la révision de l’arrangement d’avril”, alors que Washington voudrait le modifier,  selon le désir manifesté par Tel-Aviv... Ceci a amené M. Martin Indyck à supprimer Beyrouth de l’itinéraire de son périple proche-oriental.

La rivalité franco-américaine s’est manifestée ces derniers jours, une fois de plus, au Proche-Orient et plus particulièrement au Liban-Sud, après le Golfe. En effet, Washington et Paris ne sont pas d’accord sur la révision de “l’arrangement d’avril” (de 1996): la première capitale est acquise à la requête israélienne visant à apporter certaines modifications à cet arrangement - auquel Libanais et Israéliens avaient abouti après le massacre de Cana (l’opération “Grappes de la colère”), alors que la seconde y est opposée.
A tel point que Martin Indyck, sous-secrétaire d’Etat US, aurait renoncé à son escale libanaise, dans le cadre de sa tournée proche-orientale, à cause du refus du gouvernement Hoss d’exercer des pressions sur la Résistance, pour l’amener à suspendre ses opérations anti-israéliennes jusqu’après les élections de mai. Et ce, en attendant que le futur Cabinet de Tel-Aviv se prononce sur le retrait de “Tsahal” du Sud.
A ce propos, le nouveau ministre israélien de la Défense, Moshé Arens, opposé à “l’arrangement d’avril” et en désaccord à ce sujet avec Benjamin Netanyahu, invite les chefs militaires à proposer des “options offensives de rechange”. Mais ceux-ci se distinguent par leur intransigeance, leur état-major tenant à garder le contrôle du Sud et des frontières-nord de l’Etat hébreu. Ils sont donc hostiles à tout retrait unilatéral, non assorti d’arrangements de sécurité auxquels le Liban refuse de souscrire, partant du fait que la résolution 425 du Conseil de Sécurité exige “un retrait immédiat et inconditionnel jusqu’aux frontières libanaises internationalement reconnues”.
M. Indyck aurait donc reçu des instructions lui enjoignant de ne pas venir à Beyrouth et de se rendre de préférence à Damas, dans l’espoir d’obtenir des Syriens ce qu’il n’a pu obtenir des Libanais: faire pression sur le “Hezbollah” pour l’amener à geler ses opérations anti-israéliennes jusqu’aux élections générales.
Il semble que la visite du conseiller de Netanyahu, cette semaine à Paris, n’ait pu assouplir la position française. La rivalité franco-US persiste donc au Proche-Orient comme au Golfe où la France critique, ouvertement, les frappes aériennes américano-britanniques contre l’Irak.
Le monde arabe s’aligne de plus en plus sur la position de la France, preuve en est que le chef de la diplomatie qatariote a désavoué la politique belliciste de Washington dans cette région du globe, en présence de M. William Cohen, secrétaire américain à la Défense, au cours de la conférence de presse commune qu’il a tenue avec ce dernier, au terme de sa visite à l’émirat...
Les Etats arabes sont, à présent, en faveur d’une solution de la crise irakienne susceptible de mettre un terme à la dure épreuve du peuple irakien.


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