“Je suis victime de rumeurs pernicieuses: on veut me détruire en prétendant que j’ai blasphémé l’Islam et on m’accuse d’avoir porté atteinte aux valeurs religieuses,” a déclaré Najwa Karam, vedette libanaise de la chanson, au cours d’une conférence de presse tenue mercredi, au siège de l’Ordre de la Presse, en présence d’un grand nombre de confrères, de professionnels de la chanson, du théâtre et de l’audiovisuel.
Les rumeurs ont commencé à être propagées
au mois de novembre. Un périodique local avait publié un
article où il assurait, sur la foi d’un lecteur anonyme, que la
chanteuse avait blasphémé l’Islam. Najwa Karam porte plainte
contre l’hebdomadaire. Mais l’infor-mation avait été reprise
par d’autres imprimés, ce qui lui assure une plus large diffusion.
Des revues arabes s’en mêlent et à Amman, un parlementaire
jordanien propose le boycottage de Najwa Karam, sous prétexte qu’elle
aurait blasphémé dans une interview accordée à
la chaîne de télévision MBC.
Or, la chanteuse assure n’avoir accordé aucune interview depuis
cinq ans à la chaîne en question. Une vision d’ancien-nes
bandes confirme son assertion: aucune interview d’elle n’a été
diffusée sur ses canaux.
Pire encore: la semaine dernière, un journal jordanien reproduit
un article d’un dignitaire musulman dans lequel il propose une “fatwa”
condamnant à mort l’artiste libanaise, à l’instar de celle
rendue contre Salman Rushdie en Iran...
La vedette de la chanson qui est déjà boycottée
à Qatar, pourrait subir la même “sanction” dans d’autres Etats
arabes: la Jordanie, l’Arabie séoudite et le Koweit, notamment.
D’ores et déjà, elle a engagé des avocats pour
la défendre auprès des tribunaux libanais, jordaniens et
qatariotes.
Cette campagne insidieuse, pense-t-on, vise à combattre la production
artistique libanaise dans le monde arabe où nos chanteurs et troupes
chorégraphiques remportent un succès croissant ces dernières
années, surtout depuis la diffusion de nos programmes télévisés
par satellite.