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Alors que certains affirment que le fait pour les Palestiniens de hâter la proclamation de leur Etat ne leur servira pas, politiquement, le président Arafat insiste sur son imminence, ajoutant que la lutte est avec le temps et avec les volontés israéliennes hostiles à tout compromis ou toute solution rationnelle. L’arabité de Jérusalem semble ne pas se prêter à un compromis, comme la résolution 425 relative au Liban. A Jérusalem-est, une grève dure et opiniâtre a eu lieu, en signe de protestation contre un congrès pédagogique et culturel international qui devait tenir ses assises, sous le patronage d’Ehud Olmert président de la municipalité. Les commerçants ont fermé leurs boutiques, en réponse à l’appel lancé par le mouvement “Fath”, pour protester contre l’annexion par Israël de la partie orientale de la cité. Israël l’avait occupée en 1967 et annoncé, ultérieurement, son annexion faisant de la ville la capitale unifiée de l’Etat hébreu. Ceci en ce qui a trait à Jérusalem. En ce qui concerne le Liban, la résolution 425 n’est pas sujette à négociation et doit être appliquée dans son intégralité. Ce que dit Moshe Arens autour de “la frappe du Liban en profondeur”, n’est pas dans l’intérêt d’Israël... Car s’il frappe en profondeur, il enregistre une nouvelle fois, l’agression arrogante de celui qui ne tient compte ni des frontières, ni des chartes et des lois internationales. Son acte ressemble à un matamore “abadaye” professionnel du crime et du terrorisme, se vantant d’avoir violé les droits des gens, spolié leurs biens, détruit leurs maisons et annexé leurs terres. On doit admettre au Liban que la Résistance a coincé Israël dans la case étroite et a pu, avec une supériorité flagrante, détecter les mouvements de l’armée israélienne, mis sur écoute les communications du ministère de la Défense et des renseignements israéliens. Ce qui s’est produit au Sud témoigne de la véracité de ce fait. La confrontation avec l’armée et la Résistance au Sud n’est plus une promenade, comme le disait Israël. C’est, au contraire, une guerre féroce où toutes les armes sont utilisées et prises en considération, toutes les éventualités pouvant émaner de la Résistance. Parlons avec franchise. Ce qui se passe en Israël, a pour mobile les élections. Tout est surenchères visant à garantir une issue déterminée au scrutin. L’affaire des élections anticipées n’a pas pour but de savoir qui l’emportera: le Likoud ou le parti travailliste. Mais de déterminer qui est apte à la modération ou à la possibilité d’agir avec modération. Quand il a été élu la dernière fois, Netanyahu avait comme slogan, ni paix, ni négociation. Pourquoi? Parce qu’accepter le principe de la négociation, signifie la restitution du Golan, surtout que si elles devaient reprendre, les négociations de Wye Plantation, supposeraient la restitution du Golan. Or, Israël ne veut donner des droits à personne. Même le régime d’autonomie, il le regrette, est capable de l’éliminer à tout instant et de boucler la zone où est appliqué ce régime, à l’heure de son choix, invoquant des raisons de sécurité. Telle est la grande obsession qu’Israël vit paniqué. Quant à la 425, elle ne fait l’objet d’aucune interprétation. S’il négociait à son sujet, il aboutirait à une conclusion immanente: exécuter et partir. Sans arrangements de sécurité, ni garanties. C’est ce qu’a dit, depuis deux jours, le président Hoss, l’Etat libanais s’attachant à cette position. En ce qui concerne les élections anticipées, nous constatons qu’elles se dérouleront sur la base de la paix. Tous posent la paix en tant que slogan. Qui le croit? A mon avis, nous ne devons croire personne, car nul n’est sincère dans l’affaire de la paix. Il pourrait y avoir des gens sincères; ce sont les parents des jeunes Israéliens morts et les innocents; peut-être, aussi, certaines instances mondiales qui veulent cette paix. Les politiciens en Israël ont, aujourd’hui, la sensation que la paix est devenue le symbole du mouvement électoral et le pilier du comportement politique. Les élections anticipées, comme nous l’avons dit, sont un référendum sur la possibilité de la modération ou sur l’impuissance d’adopter une position modérée. Devons-nous croire Netanyahu et le Likoud? Ou le parti travailliste et Ehud Barak? Ou encore le centre avec Amnon Shahak et Yitzhak Mordehaï? D’autant que la paix est devenue une carte électorale éphémère et rien d’autre. Des jeunes meurent et les instances internationales vibrent avec leurs familles; mais les gouvernements israéliens ne sont en rien concernés par cela. La résolution 425 a été votée après qu’Israël eut envahi le Liban en 1982, mais elle n’a pas été appliquée. Et l’Etat hébreu n’a pas l’intention de l’exécuter. Il continuera à mentir et à louvoyer, alors que le Liban, dont l’armée, la résistance et ses citoyens luttent en vue de chasser l’occupant, restera sur sa position, quels que soient les périls et si grande que soit l’opiniâtreté de l’occupant. Les réponses à toutes ces données et interrogations nous viendront dans trois mois; c’est-à-dire après le dépouillement des urnes à Tel-Aviv. |
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