Après
les résidus pétroliers, les malversations au port de Beyrouth,
les chaises de la cité sportive et les vestiges archéologiques,
à qui le tour maintenant? Les scandales font boule de neige et donnent
du fil à retordre aux magistrats instructeurs. A la Chambre, plusieurs
députés réclament avec insistance l’ouverture de tous
les dossiers judiciaires et le châtiment des coupables, quels qu’ils
soient.
Les gens n’on croient pas leurs yeux et leurs oreilles. Ce qu’ils lisent
dans la Presse écrite; entendent et voient à travers les
bulletins d’information diffusés, journellement, par les stations
radiophoniques et de télévision témoigne s’il en est
encore besoin, de la détermination du Pouvoir à laisser à
la Justice toute latitude de poursuivre jusqu’à leur terme, les
investigations portant sur des dossiers brûlants, relatifs à
des scandales dont certains auteurs maintenant connus, attendent de répondre
de leurs forfaits.
Les affaires scandaleuses font boule de neige et un clou chasse l’autre:
les abus, infractions et passe-droits ne se comptent plus, à tel
point que le Parquet général serait amené à
augmenter le nombre de ses enquêteurs...
Au scandale des résidus pétroliers, d’autres scandales
se sont ajoutés, les plus chauds concernant les malversations découvertes
au port de Beyrouth, à la Cité sportive Camille Chamoun,
dans les dépôts, galeries où sont entassées
des milliers de pièces archéologiques.
Le même magistrat ins-tructeur qui a découvert le pot
aux roses s’est remis à la tâche. Même le dimanche,
il a sillonné les routes, cherchant à dénicher dans
d’autres dépôts, galeries et même des villas, de nouveaux
vestiges dont la place est au musée. Près de deux mille objets
ont été ainsi saisis, les scellés ayant été
apposés sur bon nombre de “boutiques spécialisées”
dont les antiquaires, pour la plupart non munis d’un permis en bonne et
due forme, donc non en règle avec les lois et règlements
en vigueur, risquent de recevoir un châtiment à la dimension
de leurs abus.
Le président de la République insiste pour la reprise
des objets antiques subtilisés, “parce qu’ils représentent
autant de parties indissociables du patrimoine du Liban et de son Histoire”.
Le ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur, technique
et professionnel, dont relève le secteur des antiquités,
invite les citoyens à restituer les pièces en leur possession,
“afin de ne pas s’exposer ux poursuites judiciaires.”
Cela dit, l’opinion publique attend non sans impatience, la reprise
des investigations sur les résidus pétroliers, dont le principal
prévenu - l’ancien ministre du Pétrole - croit pouvoir échapper
aux poursuites en contestant son arrestation, sous prétexte que
la juridiction civile n’est pas compétente en la matière...
Le pourvoi en cassation présenté par ses avocats, base
son argumentation sur le fait que leur client doit être jugé
par la Haute Cour devant laquelle les présidents et les ministres
doivent répondre de leurs actes.
La Chambre criminelle près la Cour de cassation devra rendre
son arrêt d’ici à quelques jours et quelle qu’en soit la nature,
le ministre incriminé devra, dans tous les cas, comparaître
devant ses juges, qu’ils soient membres de la Justice civile ou de la Haute
Cour... |