Dans
le cadre d’un “talk show” télévisé, un éminent
professeur d’université et cancérologue pratiquant aux Etats-Unis,
en l’occurrence le Dr Philippe Salem, a déploré l’absence
d’une stratégie arabe commune, capable de “vaincre” le lobby sioniste
au pays de l’Oncle Sam. En conséquence, il s’est prononcé
en faveur de la constitution, au USA, d’un groupe de pression ayant pour
tâche d’exposer et de défendre les causes arabes. Pourquoi
ne pas relancer, en les renforçant, des formations pareilles à
l’ULCM et à l’Américan Lebanese Task Force?
“Aucun droit ne se perd quand on le revendique”. Cette vérité
est corroborée par la persistance des Libanais - et des Arabes -
à lutter pour recouvrer leurs droits spoliés depuis plus
de cinquante ans; exactement, de-puis la création de l’Etat hébreu.
En ce qui concerne le Liban, l’action se poursuit aux niveaux officiel
et national, à l’effet d’ob-tenir l’application des résolu-tions
relatives au Liban-Sud, les 425 et 426, exigeant un retrait “immédiat
et inconditionnel” des forces israéliennes des por-tions de notre
territoire qu’elles occupent, jusqu’à nos frontières internationalement
reconnues.
Des démarches sont effec-tuées au plan gouvernemental,
par la voie diplomatique et des efforts sont déployés par
le canal de certains groupes de pression opérant à l’étranger,
spécialement aux Etats Unis et dans d’autres pays amis, afin de
permettre au Liban d’étendre sa souveraineté à l’ensemble
de son territoire.
Malheureusement, ces dé-marches et ces efforts poursui-vis depuis
plus de vingt ans, n’ont pas porté leur fruit jusqu’à ce
jour.
A l’occasion de l’anniversaire du 14 mars (1978), date à laquelle
les Nations Unies ont approuvé la résolution 425, des conférences
sont données,des manifestations et des sit-in organisés dans
toutes les régions libanaises, sans donner des résultats
à la dimension de nos espérances.
Les Libanais ont la sensation de se heurter à un mur, en rai-son
du soutien sans réserve ac-cordé par l’Amérique à
Israël. Washington sanctionne l’Irak, parce qu’il refuse soi-disant
d’appliquer la résolution du Conseil de Sécurité qui
le con-cerne - au risque de faire mourir à petit feu le peuple irakien
- alors que la capitale fédérale s’abstient d’exercer des
pres-sions sur Tel-Aviv pour le con-traindre à souscrire aux résolu-tions
de la légalité internatio-nale dans nos murs et au Proche-Orient
empêchant, de ce fait, l’instauration d’une paix juste et globale
dans cette région du globe.
Invité à expliquer l’inefficaci-té de l’action
libano-arabe, le Dr Philippe Salem, proche de l’Ad-ministration US, en
sa qualité de conseiller de la commission officielle pour les affaires
de santé, a exposé comme suit, les raisons de cet état
de choses: Primo, la diplomatie libanaise pêche par sa faiblesse
et son incapacité à regrouper les forces libanaises de la
diaspora, pour s’en servir en tant que force de pression destinée
à influencer les Américains. Secundo, le Liban et les Etats
arabes ont dispersés dans les pays d’outre-mer, surtout aux Etats-Unis,
comme ils le sont au plan interne: “Ils n’ont ni une vision, ni une stratégie
communes...
“Le fait de dire que le lobby juif est imbattable aux USA n’est ni
jus-te, ni vrai. Les Libanais et les Arabes se signalent au plan personnel,
mais ne forment pas et n’ont jamais constitué une équipe
de travail homogène pour devenir efficaces.”
Le professeur Salem fait état d’un nouveau regroupement de nos
concitoyens établis aux USA, en vue de constituer un lobby actif,
capable de déjouer la campagne nocive du lobby sioniste et, partant,
d’éclairer l’opinion américaine sur les causes libanaises
et arabes. |