APRÈS LE CHAMPIONNAT ARABE:
LA SAGESSE MARCHE VERS LA  COUPE ASIATIQUE


Elie Mechantaf brandissant 
la Coupe d’or.
C’est sur la promesse d’autres victoires à l’actif du nouveau champion des équipes arabes de basket-ball, La Sagesse, que les Libanais se sont enfin endormis à l’aube de la nuit du lundi au mardi. Promesse faite par le président du club de La Sagesse, Antoine Choueiri à l’adresse de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs qui avaient envahi la grande cour du collège à Achrafieh et de ceux qui se comptent par centaines de milliers assis devant leurs écrans de télévision et dont le cœur n’a pas cessé de battre au rythme des tambours hourras et vivas.

L’équipe victorieuse posant pour une 
photo-souvenir avec le président Lahoud.

Les joueurs avec l’entraîneur  Ghassan Sarkis.
Gagner la Coupe arabe, c’est devenu une habitude courante non seulement pour l’équipe valeureuse mais, aussi, pour tous ses supporters.
On se croirait revenu un an en arrière. Le match entre La Sagesse et  Al-Alhi était digne d’une finale. Avec juste ce qu’il faut de suspense pour assaisonner le parcours vers la victoire nationale.
Entre la dernière finale et celle de 1999, nous n’avons pu que relever certaines similitudes, qui provoquées comme le célèbre geste du capitaine “Sagessien” Elie Mechantaf enlaçant, amoureusement mais fidèlement, la coupe d’or sur son épaule; et qui spontanées à savoir la joyeuse réaction d’un peuple réuni, toutes générations et classes confondues.
Une coupe d’autant plus nationale, qu’elle a été symboliquement offerte à nos résistants sudistes, à cette cause noble dont la veille encore, le 14 mars, on célébrait dans tout le pays la déclaration onusienne No 425.
Seulement, pour remporter la victoire, il a fallu rassembler tous les ingrédients nécessaires pour réussir une finale en beauté.
D’une part, il y avait le jeu - et quel beau jeu! - de deux équipes majeures, partantes favorites dès les premiers tours de ce tournoi.
Les Egyptiens sont forts, très forts même, puisqu’ils ont remporté le match contre le trois fois détenant du titre - comme La Sagesse d’ailleurs - leur compatriote Al-Itihad Al-Iskandari. La Sagesse était forte, également, ancienne championne arabe pour l’année 1998.
De la rencontre de ces deux fortes têtes, il ne pouvait résulter qu’un jeu formidable dont la première manche a été remportée par l’équipe égyptienne (33-24).
La mi-temps aura été décisive. Les “Verts” en sont sortis comme des tigres guettant leur proie. Ils ont remonté la pente, dépassé en un tournemain la ligne d’égalité et maintenu cette poussée jusqu’aux dernières secondes profitant des nombreux fouls commis par l’adversaire. Les “Rouges”, quant à eux, se sont battus férocement.
Ils jouaient pour leurs compatriotes égyptiens sur les gradins, minoritaires devant le nombre impressionnant des Libanais, vêtus aux couleurs verte et blanche de La Sagesse et qui étaient déjà sur place dès le matin.
 
 

L’équipe de La Sagesse 
au complet.


La foule des Sagessiens a envahi le terrain.


Sarkis portant haut la Coupe.

G.D.: M. Pharaon, le général Khoury, 
MM. Chartier et Khiami.

Les supporters des “Verts”.

Spectaculaire saut en hauteur de Fadi el-Khatib.
 
Ils jouaient aussi pour les quelque 60 millions d’habitants que compte la population égyptienne. Mais malheureusement pour eux, ils assistaient presque impuissants à la victoire de la mouche sur le lion (79-67); le Liban, pays des 3,5 millions d’habitants l’aura remportée sur eux et ça n’avait pas été chose facile. La preuve, qu’après avoir reçu les médailles de la seconde place, les membres de l’équipe invitée les ont ôtées systématiquement, tous sans exception. Grande déception ou mauvais perdants?
Mais restons avec les gagnants qui avaient prouvé une supériorité infaillible dont certains doutaient l’année dernière. N’avait-on pas prétendu que la victoire de 98 était due assurément au jeu de l’Egyptien, qui avait joué alors avec La Sagesse, Ahmed Ismaïl? Aujourd’hui, les “Chababs” leur ont démontré la futilité de telles accusations.
On est champion, parce qu’on est les plus forts, parce qu’on a reçu un entraînement de maestro, celui de Ghassan Sarkis.
Toute la nuit, les “Sagessiens” en direct sur la LBCI, ont fait la fête. D’abord dans le terrain de Ghazir; puis, dans les rues, accompagnant le bus des champions, dans le collège de La Sagesse à Achrafieh, dans un grand nombre de places publiques du grand Beyrouth comme dans les contrées éloignées. Et bien que le ministre de l’Education, M. Mohamed Youssef Beydoun, avait auparavant annoncé classe ordinaire mardi, tous les élèves avaient passé une nuit blanche reliant la nuit au jour, tout à leur joie et à cette victoire nationale. Ils ont dansé et chanté, clamant à haute voix avec leurs deux fois champions arabes, ne se quittant qu’au petit jour à regret, il faut le dire, mais parce qu’il faut bien que rêve s’achève et que réalité revienne. Mais est-ce que nous ne confondons pas en disant que rêve et réalité se sont joints en cette nuit de félicité?
HÉLÈNE RECHMANY

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