Saturnale

Par MARY YAZBECK AZOURY
MAMAN UN JOUR! MAMAN TOUJOURS!
Le 21 mars, on célèbre la fête de la mère au Liban.
“On est de son enfance comme on est d’un pays”, disait Saint-Exupéry.
L’enfance est ainsi la préhistoire de notre histoire, la préface de nos vies, le dessin de notre destin.
Un mot, un nom est indissociable de l’enfance: “Maman”.
Tous les francophones connaissent la ritournelle enfantine:
“Au sein d’une vigne j’ai reçu le jour.
Ma mère était digne de tout mon amour.
Depuis ma naissance, elle m’a nourri.
En reconnaissance, mon cœur la chérit...”
La chérir?
Certainement.
La comprendre?
Bien sûr.
Supporter, aussi, cette sollicitude excessive, agaçante souvent, mais traditionnelle, immuable chez une maman.
Maman un jour! Maman toujours!
Même quand son fils universitaire ou fraîchement diplômé doit entendre avec le sourire les mêmes recommandations:
“Tiens-toi droit” - “N’oublie pas de te laver les mains avant les repas” -  “Ne fais surtout pas de la vitesse” - “Ne rentre pas trop tard.” - “Fais attention à... ceci cela.”
C’est cela la maman!
Rien ne la changera!
Elle essaie, avec plus ou moins de succès, de cacher ou de taire ses appréhensions, ses inquiétudes (souvent injustifiées) et son anxiété!
Elle essaie de se persuader que ce grand jeune homme qui la dépasse d’une trentaine de centimètres, est devenu un homme qui assume avec courage ses responsabilités, mais rien n’y fait!
Pour elle, c’est toujours l’enfant, le bébé qu’elle a mis au monde et doit protéger!
Alors, en ce jour de fête, un peu de patience fiston!... Que les mamans ressassent toujours les mêmes rengaines?
Pourquoi pas? Si cela leur fait plaisir.
De leurs recommandations? Il en restera toujours quelque chose. L’amour d’une maman “L’amour d’une mère, amour que nul n’oublie.”
Bonne fête à toutes les mamans du Liban.

***

HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE!
Le gouvernement d’un pays n’est pas la patrie.
Un parti puissant ou au pouvoir ne l’est pas non plus.
Ni le parti, ni le pouvoir, ni le gouvernement ne détiennent le monopole du patriotisme.
Ils ne sont pas habilités à décerner des certificats de patriotisme.
Seule la Justice peut déclarer qu’une personne est traître à la patrie.
Nous sommes en démocratie et tant que nous le sommes, nous parlerons.
Et tant que nous parlerons, nous serons en démocratie.
Qu’est-ce que le peuple au Liban?
Tout.
Qu’est-ce qu’il a été jusqu’à présent dans l’ordre politique?
Rien.
Que demande-t-il?
A vivre, à survivre, à protester, à contester!
La vie pour 95% et même davantage de Libanais ressemble à un gymkhana  dont ils n’arrivent pas à conclure le parcours. Ils sautent un obstacle, un autre survient!
Un cercle vicieux!
Pendant que nos orateurs, poètes et écrivains s’égosillent en vers, en proses dithyrambiques, qui n’émeuvent plus qu’eux-mêmes, à chanter les gloires passées et futures du Liban, en sautant le présent angoissant, nous sommes devenus une nation de boutiquiers!
Un boutiquier? C’est celui qui ne connaît que le profit immédiat.
C’est la triste réalité du présent désenchanteur!

***

SCANDALE PAR-CI, SCANDALE PAR-LÀ
Toute personne est présumée innocente avant d’être reconnue coupable... Et ceci ne l’est qu’après que le jugement ait été rendu.
Une mauvaise habitude s’est installée au Liban. On livre aux médias des gangs arrêtés, mais non jugés ou condamnés; on les laisse photographier sous tous leurs angles, alors qu’ils essaient de se soustraire aux caméras.
Idem pour les scandales qui surgissent tous les jours. Il n’est pas dans notre intention de défendre les voleurs, les escrocs, les corrupteurs et les corrompus.
Mais il faut que justice se fasse!
On jette en pâture des noms...
Peut-être sont-ils coupables? Peut-être sont-ils innocents?
Mais une justice sélective n’est pas une justice. On sait pertinemment (qu’on ne nous demande pas comment, le Liban est petit et tout se sait) que les personnes inculpées se sont que du menu fretin, les plus petits maillons d’une chaîne qui devrait atteindre les plus puissants. On sait que ce ne sont, pour la plupart, que des boucs émissaires ou des comparses! On connaît les patrons de la “mafia”, même si on n’est pas autorisé à les dénoncer.
Mais quel est le Libanais naïf, crédule ou simple d’esprit pour croire un instant que, même un ministre aurait jamais osé faire tant de trafic, sans la protection occulte des “Grands Maffiosos”?
Alors ira-t-on jusqu’au bout?

***

SI TOUTES LES MAMANS...
Je ne connais pas la jeune fille étudiante à l’USJ, qui doit subir une opération grave... Je pense à elle, mais je pense surtout à ses parents et, en premier, à sa mère!
Alors, si on témoignait d’un peu de solidarité, si toutes les mamans qui liront ces lignes, ainsi que leurs amies décident de remplacer les cadeaux à recevoir, par une donation pour cette jeune fille?
Si toutes les mamans du Liban au courant de ce cas demandaient à leurs familles et proches de ne pas leur offrir les fleurs, les parfums, les foulards, les bijoux traditionnels, pour sauver une vie?
Ce serait alors, la victoire des mères, la victoire de l’humain sur le matériel.
Bonne chance à cette étudiante de l’USJ.
Un compte à la Banque Audi-Achrafieh au nom de “USJ Solidarité CSH” - No 318606 461 001 009 01” est ouvert à cet effet. Les petits ruisseaux font les grandes rivières!


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