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ET L’OPÉRATION TERRESTRE DÉTRUIT LES CHARS SERBES Cela se passe alors que toutes les éventualités restent disponibles en Yougoslavie, en raison de l’application d’une politique d’économie de guerre austère. Le ministre russe des Affaires étrangères, Ygor Ivanof, a écarté la possibilité pour la Russie de s’impliquer dans la guerre balkanique aux côtés de la Yougoslavie, si elle ralliait l’Union biélorusse. Kofi Annan avait invité les autorités yougoslaves à souscrire à un cessez-le-feu immédiat au Kosovo et à retirer leurs troupes, tout en demandant à l’OTAN de suspendre ses frappes aériennes. De plus, il a engagé Belgrade à accepter le déploiement d’une force militaire internationale, à l’effet de garantir le retour des réfugiés et de permettre à la communauté internationale de s’assurer de l’application de ces engagements. Le Groupe des Huit (G8) avait annoncé avoir trouvé une plate-forme commune avec la Russie pour régler la crise du Kosovo. Des renseignements avaient été propagés, faisant état du limogeage du général Anatoli Kfachtine, chef d’état-major, à cause de ses déclarations extrémistes à propos de la crise balkanique. L’enlèvement des trois soldats américains de la première division de fantassins stationnée en Allemagne, avait occupé et continue à occuper la scène politique à Washington, alors que le fait pour ces militaires d’avoir été déférés devant les autorités judiciaires, suivi d’actes de violence inacceptables, avait dérogé aux lois internationales. Les autorités serbes ne cessent de manifester de l’intérêt à connaître l’objet de la présence des trois militaires US. Elles se demandent si ces derniers avaient pour mission de recueillir des renseignements ou étaient chargés d’exécuter des actes de sabotage, ainsi que Belgrade l’a prétendu. Les trois soldats effectuaient une patrouille en Macédoine, près de la ville de Komanova à dix kilomètres des frontières, ainsi que l’ont confirmé les Etats-Unis. D’autant que les frontières entre la Serbie et la Macédoine n’ont pas encore été tracées d’une manière définitive. La force de l’OTAN en Macédoine compte 12.000 soldats ayant pour tâche d’y installer une brigade en vue de soutenir un accord de paix imminent. Cette force est composée de soldats allemands, français, italiens, hollandais et de 350 américains seulement. L’OTAN a annoncé qu’il poursuivait ses opérations, niant que l’arrestation des trois soldats US aient suscité une tension et une anxiété aux Etats-Unis, où la majorité s’oppose à toute intervention terrestre. Toutes les stations de télévision ont mis en relief les images inquiétantes des trois militaires. Ces images ont été propagées partout dans le monde par le canal de la télévision serbe, ce qui signifie que toute guerre, selon les pactes internationaux, se gagne par l’information. Le fait pour la Russie d’avoir dépêché sept navires de guerre pour étudier la situation sur place a été considéré comme une mesure symbolique, rappelant les manœuvres auxquelles les Soviets et les Occidentaux avaient recours durant la guerre froide. Selon les traditions guerrières, la Russie a informé la Turquie que les bâtiments de la flotte russe traverseront le détroit du Bosphore et les Dardanelles pour atteindre la Méditerranée; puis, le champ de la confrontation. En annonçant cette opération, Ygor Ivanof, chef de la diplomatie russe, a dit que l’Amérique préparait une offensive terrestre pour isoler le Kosovo de la Yougoslavie. Les forces serbes en mouvement depuis deux semaines sont visées en préférence, car elles sont les premières responsables de l’épuration ethnique. Lorsque “l’opération” a commencé, dix chars ont été bombardés, de l’aveu des militaires de l’OTAN, l’armée yougoslave, la police spéciale serbe ayant déployé trente chars dans la banlieue du Kosovo. Ainsi, les Serbes ont manifesté la première réaction et déclenché la première contre-offensive, sous le prétexte d’attaquer les contacts électroniques en direction de l’Internet de l’Alliance atlantique. Le Pentagone a affirmé que les hélicoptères offensifs sont revenus à la charge après ce qui s’est passé, les appareils équipés de missiles anti-chars étant des avions terribles, leur entrée en action constituant un pas important vers une opération terrestre prévisible. Ces hélicoptères nécessitent un appui logistique occidental, pour leur fournir ce dont ils ont besoin et les réarmer. De même, ils forment une couverture terrestre pour la protection des soldats de l’OTAN qui, tout en se distinguant par la lenteur, pourraient être seuls capables de détruire les chars serbes. |