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la conférence de Stuttgart où il est représenté
par son ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, le Liban
dénonce la politique de Belgrade et de l’OTAN, tout en préconisant
une solution à la crise balkanique par les voies pacifiques. Les
assises euro-méditerrannées d’Allemagne se pencheront, surtout,
sur la guerre de Yougoslavie et le processus de paix au P.O. bien que,
d’après Miguel Moratinos, émissaire européen (notre
photo),
il soit impossible de sortir ce processus de l’impasse avant
la fin des élections israéliennes.
La conférence de Stuttgart (Allemagne) à laquelle participent
depuis jeudi, vingt-sept Etats méditerranéens et de l’Union
européenne, clôturera aujourd’hui ses travaux, à moins
d’une prolongation.
Il s’agit de la quatrième de son genre sur le partenariat euro-méditerranéen,
après celles ayant tenu leurs assises à Barcelone en 1995,
à Malte, en 1997 et à Paris, en 1998.
En raison de la crise yougos-lave et du gel du processus de paix au
Proche-Orient, les Etats membres se limiteraient à pu-blier un communiqué
final ne comportant pas de résolutions importantes, mais de simples
déclarations d’intentions à pro-pos de la guerre de Yougoslavie
et du conflit israélo-arabe.
Bien que l’Union européenne ait déjà pris fait
et cause pour l’affaire palestinienne, au point de se prononcer en faveur
de la création de l’Etat palestinien ayant Jérusalem comme
capi-tale. Etant donné les positions inconciliables des antagonistes:
le Liban, la Syrie, Israël et l’Autorité palestinienne, les
Européens préfèreraient patien-ter jusqu’après
les élections israéliennes, pour adopter envers le conflit
proche-oriental une attitude ferme et définitive.
Puis, la situation dans les Bal-kans sera et, pour cause, au cen-tre
du débat, ce qui relèguera au second plan la crise arabo-israélienne,
ainsi que l’a laissé entendre Miguel Moratinos, émissaire
européen, au terme de sa récente tournée dans la région.
Représenté par M. Nasser Saïdi, ministre de l’Economie,
du Commerce et de l’Industrie, le Liban réaffirmera sa position
envers les deux principaux points de l’ordre du jour: il dénoncera,
en même temps, la politique de Belgrade à l’égard du
Kosovo, tout en déplorant l’épuration ethnique pratiquée
à l’égard de la population de cette province; ainsi que les
frappes aériennes de l’OTAN. Partant de là, le délégué
libanais insistera sur une solution à la crise balkanique par les
voies pacifiques.
Il va sans dire qu’il condam-nera les agressions israéliennes
permanentes contre le Liban-Sud et la Békaa-ouest, en attirant l’attention
sur le fait que les populations civiles sont la cible des raids ennemis,
ce qui constitue une violation flagran-te de la trêve établie
en 1996, en vertu de l’arrangement d’avril.
Les Etats participants à la conférence s’étendront
surtout sur les perspectives d’avenir, en ce qui concerne l’accord de libre-échange
qu’ils devraient pouvoir conclure au début du IIIème millénaire.
Mais comme on s’en doute, un tel accord ne pourra être réalisé
sans un consensus politique au Proche-Orient où la situation nécessite
la reprise des négociations de paix. Ceci ne peut être envisagé
qu’après les élections israéliennes du mois prochain
et, aussi, les présidentielles américaines dont le coup d’envoi
sera donné au mois de novembre.
On peut donc dire que le Bassin méditerranéen est pratiquement
paralysé par les conflits des Balkans et du Proche-Orient, le premier
risquant de servir de détonateur possible à une nouvelle
conflagration mondiale dont aucun peuple ne souhaite le déclenchement. |