Saturnale

Par MARY  YAZBECK AZOURY
RECRUTER, PUIS FORMER
Les mardi 4 et mercredi 5 mai 1999, de 9 à 16 heures, l’Université américaine de Beyrouth organise son forum annuel de l’emploi, des débouchés et de l’orientation professionnelle. Les étudiants ont, ainsi, l’occasion de rencontrer sur le campus, des représentants du secteur actif et des employeurs potentiels.
L’idée est excellente et l’expérience a déjà donné de très bons résultats.
“Les chasseurs de têtes”, “scouts” ou “recruteurs”, comme on les appelle dans le monde anglo-saxon, ont un rôle primordial pour “détecter” et “placer” “the right person in the “right place”.
Le marché de l’emploi est très varié surtout au Liban. On parle, de plus en plus, de “ressources humaines”, car en sus de la compétence, de la spécialisation dans tel ou tel domaine, il faut aussi connaître le passé socio-culturel de l’étudiant, son profil psychologique, sa personnalité humaine.
Ceci épargne du temps et de l’argent, tant aux entreprises qu’aux candidats virtuels. Car engager une personne sur son C.V. ne donne pas toujours de bons résultats. Combien d’entreprises investissent dans la formation du personnel, avant de se rendre compte que tel ou tel ne fait pas l’affaire.
Au cours de ce forum, les recruteurs ont l’occasion de converser, de cerner (superficiellement, sans doute) la personnalité du candidat; ils collectionneront quelques C.V et pourront y puiser pour renouveler leurs ressources humaines.
Quant aux étudiants, ils auront une idée de l’endroit où ils aimeraient faire carrière.
Dans tous les cas, ce forum épargne la fatigue, les recherches inutiles et délimite le cadre dans lequel le candidat aimerait travailler.
Cette initiative devrait être adoptée par toutes les universités ou instituts techniques reconnus par l’Etat, car elle pallie en grande partie l’absence ou l’imperfection de l’orientation professionnelle, telle qu’elle existe au Liban.

***

QUID DE L’ARGENT DES ENTREPRENEURS?
Les sommes dues par l’Etat aux entrepreneurs s’élèvent à plus de 500 milliards de L.L.
Quid de cet argent?
Le président du syndicat des entrepreneurs, Fouad el-Khazen, invite l’Etat à honorer ses engagements et à acquitter les sommes dues. Il ne manque pas de le lui rappeler, de temps en temps.
Mais il semble qu’il crie dans le désert. L’Etat fait la sourde oreille et répond que tout sera réglé le plus rapidement possible!
Sans doute à Pâques ou à la Trinité?
Pâques est passé.
On attend la Trinité...
Ou la semaine des quatre jeudis...
On dit que patience et longueur de temps font plus que force et que rage...

***

LA GUERRE DU FROMAGE AURA-T-ELLE LIEU?
Charles de Gaulle l’a affirmé, à maintes reprises. Parlant de la France, il se demandait comment gouverner un pays qui possède plus de 350 variétés de fromages?
Une boutade qui en dit long...
Au Liban, on est très loin d’avoir un tel choix.
Le Libanais s’est habitué, ces derniers temps, à se contenter de peu ou de rien... Si d’aucuns peuvent encore se payer le luxe d’offrir et de s’offrir des plateaux de fromage variés de toutes nationalités, il n’en est pas de même du Libanais moyen ou pauvre.
Ce dernier se contente du fromage bulgare qui coûte souvent meilleur marché que le fromage local, n’en déplaise aux fabricants qui contestent ce fait.
Or, la dernière crise en perspective entre le Liban et la Bulgarie est provoquée par le fromage blanc (bulgare).
Les Libanais ne sachant plus quoi taxer, ont décidé de le surtaxer. Ce que Sofia conteste par la voix de son ambassadeur qui l’a fait connaître aux responsables libanais.
En effet, M. Nicolaï Andrew, ambassadeur de Bulgarie, a évoqué cette question avec le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. L’ambassadeur a estimé que surtaxer le fromage bulgare, surnommé “le fromage du pauvre”, provoquerait une répercussion négative sur les relations entre la Bulgarie et le Liban. A savoir que la Bulgarie importe du Liban bien plus qu’elle n’exporte, mis à part le fromage.
Alors, crise ou pas crise... pour un fromage?

***

IMMIGRATION? OUI
ÉMIGRATION? NON
De nombreux pays ont des “attachés à l’immigration”, c’est-à-dire en charge des personnes qui désirent aller dans ledit pays. Ils sont chargés d’éclairer les candidats au départ, de les informer sur les conditions de vie, des formalités à faire, etc...
Mais aucun pays au monde n’a des attachés ou des responsables de l’Emigration.
Seul le Liban a institué ce non-sens qu’aucune convention et, surtout, celle de Lausanne ne reconnaît.
Car les émigrés, du fait qu’ils se sont installés dans un autre pays, doivent en suivre les lois.
S’ils ont opté pour une nouvelle nationalité, ils sont sous la protection de la Justice et des autorités de leur pays d’adoption!
S’ils ont gardé leur nationalité d’origine, ils n’ont qu’à faire appel à leur consul en cas de problèmes.
D’ailleurs, cette histoire de s’occuper des émigrés, autre qu’au plan culturel, a causé bon nombre de problèmes au Liban. Le début des ennuis des Libanais d’Afrique a été l’appel fait aux émigrés, lors du Congrès de 1964, d’investir au Liban.
Les pays africains dont la plupart venaient d’accéder à l’Indépendance, ont considéré que cet appel n’était qu’une invitation déguisée à faire fuir les capitaux de leurs pays!
Alors, que faire des attachés (libanais) de l’Emigration recrutés depuis trois ans?
Les incorporer, purement et simplement, au ministère des Affaires étrangères et les charger de questions culturelles, touristiques ou autres? Et qu’on ne parle plus de ministère de l’Emigration.
 
LE 13ÈME AMBASSADEUR DU LIBAN EN FRANCE
Raymond Baaklini sera le 13ème ambassadeur du Liban en France. L’agrément a été donné le 8 avril 1999.
M. Baaklini succède à une pléiade de diplomates prestigieux qui l’ont précédé à Paris.
Qui ont été ses prédécesseurs?
- Ahmed Daouk qui a été en poste à Paris de 1944 à 1958.
- Moussa Moubarak, de 1958 à 1959.
- Victor Khoury, de 1959 à 1966.
- Georges Naccache, de 1966 à 1968.
- Philippe Takla, de 1968 à 1971.
- Joseph Harfouche, de 1971 à 1974.
- Nagib Sadaka, de 1974 à 1980.
- Boutros Dib, de 1980 à 1982.
- Farouk Abillama, de 1982 à 1987.
- Fouad Turk, de 1988 à 1990.
- Johnny Abdo, de 1990 à 1994.
- Nagi Abi-Assi, de 1994 à 1999.
- Raymond Baaklini de 1999 à...
Les agréments donnés, très rapidement, ont été ceux des ambassadeurs Philippe Takla, Joseph Harfouche et Nagib Sadaka. Ceux qui ont pris le plus de temps sont ceux des ambassadeurs Abdo et Baaklini.
Bonne chance au nouvel ambassadeur du Liban en France.


Home
Home