ANOUAR EL-KHALIL: “LE PROJET
DE BUDGET 99, UN PREMIER PAS VERS
LE REDRESSEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE”
MELHEM KARAM: “LA RÉUSSITE
DU MINISTÈRE DE L’INFORMATION RÉSIDE DANS
SA COLLABORATION AVEC LES MÉDIAS”
M. Melhem Karam souhaitant la bienvenue à M. Anouar el-Khalil. |
MM. Melhem Karam et Anouar el-Khalil entourés de MM. Joseph Kosseifi, Rafic Chlala, Riad |
En souhaitant la bienvenue au ministre el-Khalil, M. Karam lui a offert
un stylo en or, “symbole de la collaboration entre le verbe et le ministre
de l’Information”. Tout en insistant sur l’unité de l’information
et du verbe responsable, le président de l’Ordre des journalistes
a souligné l’importance des relations entre le ministère
de l’Information et les Ordres de la Presse et des journalistes.
“Certes, la tâche du gouvernement est ardue, dit-il, mais le
ministre de l’Information est à la hauteur des charges qui lui incombent.
Nous travaillerons, main dans la main, en vue de préserver la liberté
et la démocratie pour un avenir meilleur.”
Tout en remerciant de leur chaleureux accueil, M. Karam et les membres
du Conseil de l’Ordre, M. el-Khalil a loué les efforts de la Presse
au service de l’homme, espérant la continuité de cette action
afin de guider toujours l’information sur le bon chemin et de transmettre
le message, non seulement aux Libanais mais au monde. “Le gouvernement,
dit-il, a hérité d’un lourd legs et devra œuvrer, sérieusement,
dans l’intérêt des citoyens.
“Le projet de budget 99, établi en fonction d’un plan quinquennal,
est destiné à régler nos problèmes socio-économico-financiers.
J’espère que vous veillerez à transmettre la vérité,
en expliquant aux citoyens l’objectif du gouvernement: 1) abaisser l’endettement
public qui dépasse 120% du PIB; 2) réduire le déficit
budgétaire qui a atteint fin 98, 15,7% du PIB.”
Le ministre de l’Information estime que responsables et citoyens doivent
œuvrer en vue de relever le pays. En outre, il promet de réorganiser
le ministère et de l’améliorer à travers des projets
élaborés en fonction des impératifs du siècle.
Au cours de la rencontre qu’il a eue avec les membres du Conseil de
l’Ordre, M. el-Khalil a répondu aux questions qui lui ont été
posées, relatives au projet du budget 99, aux réactions de
la CGTL, ainsi qu’à la politique des ministères dont il détient
les portefeuilles.
En ce qui concerne la réaction de la CGTL opposée à
l’imposition de certaines taxes, le ministre de l’Information apprécie
l’action syndicale: “J’appelle la CGTL, dit-il, à affronter les
problèmes graves conséquents au passé, afin de réaliser
un avenir meilleur. L’imposition des taxes est la solution la plus probable
pour réduire l’endettement public et renforcer le Trésor.
Le projet de budget 99 qui doit être envisagé en fonction
du plan quinquennal, se répercutera positivement sur le plan socio-économico-financier.”
Quant à la politique du ministère de l’Information, M.
el-Khalil insiste sur le fait d’y améliorer l’élément
humain. “A cet effet, dit-il, un comité est chargé du recensement
des effectifs du ministère, afin de préserver leurs droits
et de régler le cas des fonctionnaires inefficaces. Suite aux mesures
administratives prises par certains directeurs de départements,
la Caisse du ministère a épargné plus de 100 millions
de livres libanaises.”
M. el-Khalil prône une restructuration du ministère de
l’Information et l’élaboration d’une politique claire. Quant à
la politique suivie par l’ANI, il considère que celle-ci œuvre dans
le cadre de la loi et constitue la tribune du verbe responsable, quelle
que soit l’opinion émise.
Concernant la “Future TV” et les critiques contre le gouvernement,
M. el-Khalil insiste sur la liberté d’expression, la critique objective
et constructive dans les limites de la loi.
Interrogé au sujet de la réorganisation de la télévision
libanaise, il précise: “J’ai chargé une société
internationale experte en information, de préparer un rapport sur
notre télévision nationale, indépendamment de celui
présenté par son conseil d’administration, afin de mieux
étudier sa situation. Nous avons établi un programme d’action
concernant les institutions relevant du ministère, à savoir:
les radio et télévision nationales et l’ANI.”
Revenant à la politique budgétaire, M. el-Khalil est
interrogé au sujet de certaines opinions selon lesquelles l’endettement
public s’élèvera à 21 milliards à la fin de
cette année malgré toutes les mesures budgétaires,
à l’ombre d’un marasme du marché avec une recrudescence de
la contrebande des cigarettes et des spiritueux.
“Il faut, poursuit-il, attendre la ratification du budget par l’Assemblée
nationale avant de parler de chiffres. Nous œuvrons en vue d’abaisser la
dette publique pour réduire le déficit budgétaire.
Dans les pays évolués, celui-ci ne doit pas dépasser
3% du PIB.”
Et d’enchaîner: “Selon le projet de budget élaboré
et en fonction du plan quinquennal, le taux du déficit budgétaire
doit passer de 15,7 à 6 ou 7% d’ici à cinq ans. La relance
économique se fera avec le temps, ainsi que la réactivation
du secteur privé. La contrebande sera entravée par un contrôle
strict.”
Quant à la baisse du pouvoir d’achat du citoyen, suite aux taxes
imposées, le ministre de l’Information souligne que la situation
doit être envisagée globalement et non réglée
au moyen de palliatifs. “L’important est de réduire l’endettement
public, favoriser les investissements afin de créer des opportunités
de travail et partant, augmenter le pouvoir d’achat des citoyens.”
Abordant la question des accords commerciaux entre le Liban et certains
pays arabes et celle du partenariat européen qui exigent une diminution
des taxes, M. el-Khalil précise que le projet du budget en tient
compte.
Enfin, il aborde le problème des négociations avec les
sociétés du cellulaire, indiquant que le montant des licences
du cellulaire en Egypte s’élève à 600 millions de
dollars, tandis que le Liban n’a perçu aucune piastre.