CHÉRIR UNE MÉMOIRE ET CÉLÉBRER UNE RENAISSANCE
Avec le feu et l’épée
vous avez ravagé la terre,
Avec espoir, nous l’avons
changé en une levée de soleil.
Partout, vous avez semé
la dévastation et la mort,
Nous avons donné naissance
à la beauté et à la bonté.
Siamanto
Comme un siècle
se fane dans la nuit du temps pour renaître à l’aube d’un
autre millénaire; comme le monde témoigne de multiples crimes
arrachant aux nations leurs droits humains; comme d’innombrables victimes
tombent dans le piège injuste des guerres affreuses; comme une Arménie
indépendante lutte pour affirmer une présence digne parmi
les pays du monde... et comme des projets neufs de coopération posent
un défi optimiste pour une nouvelle génération d’Arméniens
et des Turcs, nous, Arméniens et citoyens de cette noble terre ayant
sauvegardé nos ancêtres dans ce beau pays des Cèdres,
on ne peut que se rappeler l’amer souvenir de cette période sombre
de notre Histoire, celle du génocide de 1915, perpétré
par l’Empire Ottoman, le premier du siècle, mais malheureusement
pas le dernier.
Quatre-vingt quatre longues années se sont écoulées
depuis les massacres, mais le souvenir de 1,5 million d’Arméniens
disparus hante encore des générations dans les quatre coins
du monde.
Comme je témoigne de l’agonie silencieuse profondément
exprimée dans les yeux d’un grand-père nonagénaire
le 24 avril de chaque année, je ne peux que me souvenir de cette
dure épreuve.
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LE COMMENCEMENT
Tout a commencé dans la seconde moitié du XIXème
siècle, quand les Arméniens vivant dans la région
ouest de l’Arménie (sous contrôle turc), avec les Grecs et
d’autres minorités ethniques établies en Turquie, étaient
sous les constantes menaces de mort par le sultan Abdel-Hamid II - le “Sultan
Rouge” - sous le prétexte que les minorités protestaient
contre la tyrannie du régime hamidien (1876-1908). Ces actes de
méfiance ont causé la mort de plusieurs personnes et l’emprisonnement
de beaucoup d’autres.
Tous ces sentiments de mécontentement ressentis par la population
de l’Empire, sujets minoritaires comme les Turcs eux-mêmes, ont provoqué
l’émergence d’un mouvement parmi l’élite turque surnommé
“Jeunes Turcs”. Le but de ce courant était de mettre fin à
l’autocratie du sultan et de réformer, radicalement, l’Etat. Ce
mouvement a abouti au grand soulèvement de 1908, qui a mis fin au
despotisme et ouvert la porte d’une soi-disant nouvelle ère. Ce
fut un temps d’euphorie pour tout le peuple de l’Empire, qui a signé
un pacte pour édifier une nouvelle ère de tolérance.
Les chefs des “Jeunes Turcs” cherchaient à ressembler aux modèles
occidentaux. La chose qui les a le plus impressionnés était
l’homogénéité comparative ethnique des Européens
en contraste avec le multi-culturalisme de l’Empire Ottoman. Pour remédier
à ce “défaut”, les leaders de ce nouvel ordre ont élaboré
un programme avec lequel tous les peuples du royaume seraient forcés
à adopter une même culture, celle des dirigeants.
Ce programme produisit un grand choc sur les minorités du pays,
qui ont eu peur pour leur héritage culturel. C’était aussi
vrai pour les Arméniens, parmi lesquels beaucoup occupaient déjà
de hauts postes et menaient une vie aisée.
UN REMÈDE MORTEL
Le déclenchement de la guerre de 1914 a donné au régime
dirigé par le Triumvirat Enver, Talaat et Jamal, une occasion pour
prescrire un remède mortel au problème: l’extermination totale
des Arméniens; en un mot, le génocide.
L’application de ce projet a commencé en 1915. Pour l’exécuter,
il était essentiel de désarmer la population arménienne
de l’Empire. En ce temps-là, à peu près 300.000 Arméniens
servaient dans l’armée et il fallait les désarmer; cette
mission était accomplie au mois de mars 1915. Aussitôt après,
les soldats ont été emmenés en groupes dans des camps
où ils furent torturés et assassinés d’une cruelle
façon.
Par la suite, sous le prétexte d’une conscription militaire,
des troupes étaient envoyées dans les villages arméniens,
où ils ont saisi tous les mâles âgés entre 16
et 70 ans, pour les envoyer dans les “camps de la mort”.
Comme si ce n’était pas suffisant, l’ordre était donné
à tous les notables arméniens - intellectuels, médecins
et avocats - de se présenter à la police. Après cela,
ils ont été emprisonnés, torturés, démembrés,
décapités et brûlés vifs. Des photographies
prises par des journalistes étrangers, montrent l’image hideuse
de têtes d’intellectuels mises sur des piquets en métal.
Les atrocités ne se sont pas arrêtées là.
Les Arméniens encore en vie, des femmes, des enfants et des vieillards
sans défense, n’avaient aucune idée de ce qui était
arrivé à leurs hommes.
Leur déportation était, donc, facile et sous divers prétextes,
les autorités militaires ont forcé ces malheureux à
abandonner leurs maisons et les ont acheminés vers le sud. Il leur
était dit qu’ils étaient dirigés vers des endroits
“plus sûrs”. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’ils marchaient vers
les déserts arides séparant la Syrie de l’Irak. La plupart
des déportés ne sont jamais arrivés à leur
destination, ayant subi les atrocités barbares des soldats qui les
accompagnaient. Lorsque les convois des déportés se trouvaient
dans des régions éloignées des villes, ils étaient
massacrés par des méthodes cruelles inimaginables.
Le désert de Deir el-Zor était un exemple notoire, où
de jeunes filles étaient violées, des nouveau-nés
et des vieillards tués, les embryons des femmes enceintes arrachés
du ventre de leurs mères. Des milliers d’autres ont péri
de faim et de soif.
C’est de cette manière que l’Em-pire Ottoman a résolu
son “pro-blème arménien”. De deux millions Arméniens
habitant dans l’Empire avant 1915, deux-tiers ont été exécutés;
le reste était exilé ou bien vivant dans la terreur. Un contraste
horrible! Quelques responsables, seulement, de ce crime ont été
punis ou condamnés à mort par les alliés après
la guerre.
Des survivants du génocide ont émigré dans différents
pays du Moyen-Orient: le Liban, la Syrie, l’Iran, l’Irak, l’Egypte et la
Jordanie. D’autres ont trouvé refuge en France, en Italie, en Bulgarie
et aux Etats-Unis. Les Arméniens étaient éparpillés
partout dans le monde, mais la mémoire collective de leur passé
historique et le souvenir de leurs souffrances de 1915 restent toujours
vivants. Ainsi était formée la diaspora arménienne
dont le Liban est le pilier, où la tradition arménienne est
préservée avec beaucoup d’encoura-gement par le gouvernement
libanais donnant, ainsi, l’exemple d’échange fructueuse de deux
cultures cohabitant ensemble.
LA RENAISSANCE D’UNE NATION
Avec une endurance infinie, un courage, une volonté et une immense
passion, pour la vie, les Arméniens ont survécu et relevé
les défis avec sagesse et force, créant une “nouvelle Arménie”,
partout où ils se sont établis. Ils ont su renaître
avec une immense détermination et une foi pour un meilleur avenir.
Ainsi, les Arméniens ont démenti l’expression consignée
dans un décret de 1915: “Un seul Arménien restera vivant
pour être exposé dans une musée, comme un échantillon
d’une ancienne civilisation”.
Cette année, en priant pour les âmes de nos ancêtres
et les familles victimes d’un horrible destin, il y a 84 ans, nous chérissons
leur mémoire, en espérant qu’un jour, d’une manière
ou d’une autre, prendra fin le déni de cette page sombre de notre
Histoire.
ESPOIRS DE RECONNAISSANCE ET DE RÉCONCILIATION
Le processus et la lumière au fond du tunnel, semblent visibles
maintenant. A part les échanges commerciaux et autres entre la Turquie
et l’Arménie, il y a une prise de conscience chez beaucoup de Turcs
pour l’épreuve subie par les Arméniens, sous le régime
de Enver, Talaat et Jamal Pacha.
Dans le cadre d’une telle compréhension et à la demande
de l’Association germano-turque, des responsables turcs et kurdes se sont
réunis à Francfort le 26 septembre 1998, pour établir
l’Association d’opposition au génocide.
Les
membres accrédités de cette association ne sont pas des représentants
des peuples ayant souffert du génocide, mais plutôt des pays
directement ou indirectement responsables de ce crime. Le Centre de Recherche
de la Diaspora arménienne (CRDA) à Paris, a signalé
que la session d’ouverture de l’association mentionnée présidée
par M. Ali Erdim, de nationalité turque, a mis le point sur le fait
que la République turque actuelle n’étant pas directement
impliquée dans les événements de 1915, le gouvernement
d’Ankara continue à nier le génocide et refuse de s’excuser
de la politique suivie dans cette affaire. Il a ajouté que la population
turque, à son tour, est forcée “à porter la culpabilité
de ses ancêtres en son âme. Nous, les représentants
des Turcs et des Kurdes, voulons nous débarrasser de ce fardeau,
pour que cette sale tache qui ternit notre nation et notre identité
soit purifiée. Nous voulons que nos enfants héritent une
identité propre, celle de l’honneur et de la distinction”.
Dans son discours, Erdim a parlé de projets visant à
former des groupes acceptant d’assumer la responsabilité et dénonçant
le génocide commis par des membres de leur nation, des gens ayant
honte des évidences croissantes du génocide et sont prêts
à remédier à la situation.
“Ces groupes seront formés, initialement, en Allemagne; puis,
dans des pays européens et d’autres continents.
A un autre niveau, des intellectuels turcs et kurdes épris de
justice: Rageb Zaragolu, Yelda, Taner Akcham et Kinsal Nizam, ont pris
part en 1998 à une série de conférences organisées
par le président-fondateur du CRDA, Jean-Claude Kébabjian
et son chargé des affaires étrangères, Raffi Hermon-Arax,
à Paris, Lyon et Francfort.
La plus remarquable des interventions a été faite par
Yelda, qui a dit: “Pour qu’on puisse aider les Arméniens par les
meilleurs moyens possibles, j’ai appris à lire, écrire et
parler leur langue”.
Elle a partagé l’opinion exprimée par Zaragolu, à
savoir que “ce n’est plus une affaire arménienne, mais turque”.
“En dissimulant et niant le génocide, mon pays a été
contaminé par une sorte de maladie. S’il continue à
nier l’Histoire, il ne guérira jamais de cette maladie et de cette
honte. Beau-coup de gens comme moi en ont assez de cette situation.”
Yelda a conclu en faisant la pro-messe “de pour-suivre la lutte “jusqu’à
ce qu’une meilleure atmos-phère psycholo-gique soit assurée
à son peuple.”
Peut-être la déclaration la plus frappante faite par un
Turc reconnaissant le génocide et condamnant les démentis,
était celle de Selcuk Tezgul, qui vit à Las Vegas. Il a fait
une longue déclaration publiée dans “The Las Vegas Review
Journal” où il a dit en substance: “Il faut dire la vérité
quelles qu’en soient les conséquences.”
L’Arménie a été le premier pays à avoir
accepté le christianisme comme religion d’Etat en 301 (A.D.) et
est resté chrétien malgré plusieurs conquêtes
et persécutions.
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L’ARMÉNIE ET L’ART DES KHATCHKARS
A travers les siècles, le peuple arménien a créé un grand nombre de valeurs culturelles: l’architecture, les miniatures et la musique médiévale.
Mais les Khatchkars est la manifestation la plus originale de sa culture
et de ses habitudes religieuses. Partout, sur le territoire de la République
d’Arménie et même dans les pays limitrophes, les Khatchkars
s’élèvent en groupes ou seuls, directement sculptés
dans le rocher ou taillés sur une pierre plate reposant sur un socle
ou enfoncée dans le sol à l’entrée des églises,
sur leurs façades, leurs murs et leurs toits ou, simplement, éparpillés
dans la nature près des monastères et des lieux de culte.
![]() A Geghart, Khatchkars creusés dans le rocher XIIIème - XIVème siècles.
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![]() Khatchkar de Me Monik (1308) à Etchmiadzin.
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LES KHATCHKARS À TRAVERS LES SIÈCLES
Les Khatchkars, croix ornementées sculptées dans la pierre,
constituent une très ancienne tradition arménienne. Se basant
sur des habitudes païennes, cet art s’est développé
et a atteint la perfection au Moyen Age. Deux mille ans avant Jésus-Christ,
les menhirs jouaient un rôle important dans la religion (Menhir de
la région Sisian). Ils cédèrent la place au “visap”,
structure rocheuse massive (celui des montagnes de Gegham), mais c’est
“l’Urartique”, monolithe avec des inscriptions remontant aux VIIIème
- VIIème siècles avant J-C. qui fut considéré
comme l’archétype des Khatchkars.
Avec la phase paléochrétienne, les Arméniens convertissent
les sanctuaires à la nouvelle religion et la croix remplace déjà
les symboles païens. La croix en bois gagna, en premier, l’Arménie
aux IV-VIIème siècles; elle fut remplacée par la croix
en pierre. C’est la période de l’émergence du concept du
Khatchkar.
A la moitié du IXème siècle, profitant de la faiblesse
du Califat arabe, de nouveaux royaumes se sont formés en Arménie:
Les Bagradouni à Ani et les Ardzrouni, à Vaspourakan. Ceci
a contribué à la progression de la culture nationale. L’Arménie
connaît, alors, un essor important d’églises et de monastères
(Sevan, Tatev, Horomos). Si la période allant du IXème au
XIème siècles est la phase de la création et de la
formation des Khatchkars, aux XIIème et XIIIèmes siècles,
ils atteignent la perfection.
Le plus ancien est celui de la reine Katranide, épouse du roi
Ashot Bagradouni, érigé en 879 à Garni.
Le développement des Khatchkars fut interrompu par les invasions
des Seljuk et des Mongols du XIVème au XVIIIème siècles.
![]() Khatchkar de Me Borghos
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![]() A Etchmiadzin, Khatchkar sculpté en 1602 par Me Grégor apporté de Djoulfa. |
LA SCULPTURE ET LES MAÎTRES-MAÇONS DES KHATCHKARS
La façade du Khatchkar est complètement gravée,
parfois accompagnée, d’inscriptions. La croix est décorée
tout autour par des formes géométriques qui n’ont ni fin
ni début, ou par des formes botaniques surtout les grappes de raisin
et les branches de pin. Parfois, une corniche orne la tête du Khatchkar
où des portraits sont représentés: la Vierge, les
Anges, les portraits des saints ou des donateurs. Un disque est représenté,
souvent, symbole de l’éternité. La pierre paraît légère
et immatérielle, brodée comme de la dentelle.
Aux XVIème et XVIIème siècles, quand l’Arménie
fut divisée entre la Turquie et l’Iran, les derniers exemples de
l’évolution de l’art des Khatchkars furent ceux de l’ancienne Djoulfa,
ville commerçante en contact avec l’Occident et l’Orient, en particulier
l’Iran.
L’influence de l’art perse se remarque nettement sur le groupe de milliers
de Khatchkars de Djoulfa devenus des pierres tombales. On remarque non
seulement un changement de la décoration qui devient plus simple
mais, également, de la composition et du volume: le Khatchkar devient
étroit; une sorte de colonne massive et élancée. La
croix centrale est disposée sous des arcs en accolade propre à
l’architecture orientale. Le maître de cette époque est Kiram
Kazmogh. Les Khatchkars abondent dans les années 1551-1610, surtout
dans les cimetières de Martouni, Kamo, Achtarak...
Leur architecture n’appartient pas à une période déterminée
mais à des écoles artistiques. Malheureusement, peu de noms
d’artistes sont parvenus, parfois le nom est inscrit sur la pierre. A partir
du XIIème siècle, Mkhitar et son élève Avedis
sont les plus connus (Khatchkars de Todevordi). La plupart de ces artistes
étaient des architectes ayant construit et décoré
des églises. Momik a travaillé de 1282 à 1321 dans
la vallée de Vayots (région des Sunik), ainsi qu’à
l’église d’Areni. Les Khatchkars de Goshavank sont faits par Boghos
(1291) et ceux de Geghardavank par Timot et Mkhitar (1213). Il faut, aussi,
mentionner Vahram, l’auteur de “Amenaprkitch” qui a donné une nouvelle
forme et une décoration originale aux Khatchkars.
SAMUEL KARAPÉTIAN
Ainsi, les Khatchkars forment une partie inséparable de l’art
de la sculpture arménienne et sont l’expression de la foi chrétienne.
Ils ont un caractère national et représentent le patriotisme
de ce peuple. C’est dans ce cadre que Samuel Karapétian, jeune archéologue
originaire de Van, travaille sur les monuments historiques et les Khatchkars
arméniens dans les régions occupées de Géorgie
de Turquie et d’Azerbaïdjan. Il a édité plusieurs livres
et revues (RAA: Research on Armenian Architecture) traitant de ce sujet.
D’après ses études, plus de 50.000 Khatchkars sont, actuellement,
connus dans les territoires de la République d’Arménie; mais,
beaucoup d’autres ne sont pas encore étudiés tels que ceux
de la région de Javakhch et Akhlchalack en République de
Géorgie.
La présence de ces pierres - typiquement arméniennes
- est une preuve que ces villages étaient arméniens. Ses
deux prochains ouvrages exposeront “les monuments de la civilisation arménienne
dans les régions occupées de l’Azerbaïdjan” édités
en trois langues: l’arménien, le russe et l’anglais; un petit catalogue
regroupera les quelque 5.000 photos de Khatchkars du Karabagh.
Samuel Karapétian souligne que les Arméniens obligés
de fuir leurs villages sous la pression de leurs ennemis, ont emporté
avec eux ce qui est le plus précieux: des valeurs spirituelles notamment.
Comme témoignages à cela, les réfugiés de 1915,
malgré la famine, ont essayé de sauver les manuscrits et
des portes sculptées des couvents. De même, pendant l’immigration
forcée de mai 1989, un habitant de Khatchagab (Ghouchtchi en Turc),
Ytzhack Dikran Baghian avec l’aide de son fils Sergeï, a pu déplacer
avec beaucoup de difficulté et de précaution le Khatchkar
élevé sur la colline au Sud-Ouest du couvent Tarkmanchats.
Il l’a emmené dans leur nouveau village Bakradachen (région
de Noyempertan - République d’Arménie).
Sur le Khatchkar est inscrit: “La Sainte Croix in-tercède par
l’Esprit de Der Hovannes - Amen 1608”.
L’âme de Der Hovannes espère retrouver son Khatchkar à
la même place où il a été élevé
il y a juste 381 années (1608-1989), en reprenant son apparence
qu’il avait eue en 1980 quand Samuel l’avait vu et photographié
pour la première fois.